De toute la manifestation de l’ultra-gauche et des syndicats du samedi après-midi, les médias mainstream et les politiques n’ont retenu que la pendaison en effigie du président Macron. Une « scène indigne et violente », une « escalade de la haine » selon les réactions, bien plus mesurées en revanche lorsque les mêmes saccagent le centre-ville de Nantes à de multiples reprises ou se livrent à des pillages. Cette fois encore, seul un dispositif policier très important a pu éviter le pire.
Après les simulations de mise à mort à l’université de #Nantes, les manifestants mettent en scène la pendaison d’@EmmanuelMacron. Escalade de la haine et de la violence. pic.twitter.com/JogfvXESzf
— Nantes Libre ? (@NantesLibre) 7 avril 2018
Ladite pendaison en effigie n’était que la réédition d’une autre dans un des amphis de l’Université de Nantes perturbée par quelques dizaines de cagoulés depuis des mois. Fin mars, ils avaient simulé dans un amphi la pendaison en effigie d’Olivier Laboux, président de l’Université, Johanna Rolland, maire de Nantes, la préfète de Loire-Atlantique et d’autres figures honnies d’un gouvernement pourtant peu enclin à débloquer l’Université et à y faire respecter – enfin – l’ordre.
Bonjour @UnivNantes. Saviez-vous que vos amphithéâtres servent à simuler la mise à mort de Olivier Laboux, @Johanna_Rolland, @Prefet44, @PoliceNat44 et du gouvernement ? pic.twitter.com/ZGuaOHRMrX
— Nantes Libre (@NantesLibre) 31 mars 2018
Partis vers 15h vers Bouffay après avoir essayé – en vain – de monter vers la préfecture depuis la place du Cirque, les quelques 1200 manifestants étaient étroitement encadrés par deux files de CRS. Ce qui empêchait les dégradations habituelles sur les abords (casse, tags) et nécessitait un dispositif plus grand que d’habitude – à la hauteur de certains appels dans la nébuleuse d’ultra-gauche qui promettaient une forte réaction aux velléités d’expulser les « irréductibles » de la ZAD, ceux-là mêmes qui empêchent depuis des semaines la réouverture de la RD281, l’ex-« route des chicanes ». Même si l’extrême-gauche, toujours prête à faire d’une manifestation quasi-ratée une épopée héroïque trouvait que « plusieurs milliers de personnes ont trouvé le courage d’affronter les averses glacées et le dispositifs policier toujours aussi délirant ».
Arrivés place Louis XVI à 15h57, les manifestants ont tenté un coup de force au niveau de la porte Saint-Pierre. Rapidement bloqués, ils n’ont pu que passer en haut du cours Saint-André. Un jeune garçon, de six ans à peine, trouvait intelligent de jeter des billes sur des policiers en contrebas. Loin de le gronder, ses grands-parents présents dans la manifestation se sont mis à gronder… les policiers, qui n’avaient guère apprécié. Tandis que la manifestation revenait ensuite à son point de départ, toujours cantonnée par les CRS, des policiers interpellaient à 16h15, dans une petite rue proche de l’Hôtel-de-Ville, un homme de type africain recherché depuis plusieurs mois pour trafic de stupéfiants.
Repartis pour un tour de ville avec des effectifs très amoindris – 350 personnes tout au plus, les manifestants se posaient une dizaine de minutes à l’est de la place Bouffay, avant de repartir en courant. Ils espéraient probablement surprendre les policiers. C’est finalement à l’aplomb de la Préfecture à 17h05 qu’ils déploient leurs talents habituels : jets de projectiles et de peinture ; les forces de l’ordre répliquent au jet d’eau et à coups de grenade lacrymogène, l’expression artistique fait long feu.
A 17h30 le gros de la manifestation s’était dissipé devant la préfecture, une centaine d’irréductibles restant bloqués sous la pluie. A 17h41 une interpellation était faite – un jeune homme qui a ramassé un pavé et l’aurait tendu à un comparse qui l’a lancé sur les policiers. Ces derniers manifestants étaient finalement autorisés à quitter les lieux une heure plus tard, sans autre formalité. Bref, une manifestation « sans heurts », encore un samedi après-midi « normal » dans les rues de Nantes.
Louis Moulin
Crédit photos : DR
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