« Olivier Faure, nouveau premier secrétaire du PS, a « l’intention de diriger le parti avec une nouvelle génération de responsables politiques ». Il s’appuiera sur Johanna Rolland (38 ans, maire de Nantes), Nathalie Appéré (42 ans, maire de Rennes)…Tant pis pour Anne Hidalgo et Martine Aubry » (Le Point, 29 mars 2018).
Pendant la campagne pour cette élection interne au PS, ces deux femmes avaient fait le bon choix. Les deux maires ont cosigné plusieurs tribunes appelant à « réinventer la gauche » avec Olivier Faure. « Il sera attentif aux territoires, portera la décentralisation et une rénovation profonde du parti », justifie Johanna Rolland (Ouest-France, jeudi 15 mars 2018). Alors que Nathalie Appéré avait annoncé son soutien au futur vainqueur, sur Twitter, dès janvier par ces quelques mots : « Olivier Faure ouvre un chemin juste à emprunter collectivement. Go ! » (Le Télégramme, jeudi 15 mars 2018). Olivier Faure leur a donc renvoyé l’ascenseur.
Si on comprend bien, elles vont jouer un rôle – grand ? – dans le fonctionnement du PS-Faure. Ce qui appelle une observation. La loi a mis fin au cumul des mandats. Plus question d’être maire et député, par exemple. C’est pourquoi Nathalie Appéré a été contrainte d’abandonner le Palais-Bourbon en juin dernier. Quant à Johanna Rolland, elle pratique un cumul plus défendable : maire de Nantes et présidente de Nantes-Métropole. Pour les deux, il s’agit d’un métier à temps complet. Pas le temps de s’occuper d’autre chose. Par conséquent, si elles s’investissent sérieusement dans le PS, cela se fera au détriment de leur ville ; on retombe alors dans les travers du cumul. « Il faut savoir déléguer », expliquent-elles la main sur le cœur. Mais l’électeur n’a pas élu leur directeur de cabinet !
B.M.
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