Loi sur les fake news : 66% des Français y sont opposés

Un sondage intéressant, intitulé « les Français et les Fake news » est sorti ce mercredi 4 avril,  sondage BVA réalisé pour La Villa Numéris. On y apprend notamment que désormais, 83% des moins de 35 ans s’informent principalement sur Internet, signe que la télévision, et la presse papier ont de quoi s’inquiéter en matière d »information (d’où la tentative de contrôle de l’Internet en terme juridique) mais aussi que 66% des Français seraient contre toute réglementation française ou européenne pour lutter contre les Fake News.

Actuellement, 62% des Français répondent utiliser la télévision comme l’Internet comme principale source d’information (49% la radio et 32% la presse papier). 58% d’entre eux confient partager des articles intéressants lorsqu’ils sont sur les réseaux sociaux, tandis que 31% d’entre eux (ceux qui partagent) ne vérifient pas les sources de cet article partagé.

Par ailleurs, 75% d’entre eux estiment déjà avoir été confrontés à une « fake news », à une fausse information (les sondeurs ne définissent pas le cadre de ce qu’est une fake news : impossible par exemple de savoir si le traitement de l’affaire Skripal par la grande presse subventionnée peut être considéré comme une fake news) et 18% estiment avoir déjà été induits en erreur.

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Pour 82% des sondés (1053 répondants), les fake news proviennent à 82% des réseaux sociaux (facebook, twitter) , mais aussi à 52% des influenceurs (télévision, journalistes, médias) , 43% de sites webs diffusant exclusivement de l’information sur Internet, 28% de personnalités politiques, 19% des médias traditionnels.

Ils sont toutefois 76% à faire confiance lorsqu’ils lisent un article d’un média dit « traditionnel », 72% une information de leur entourage, un score qui descend à 37% pour un média exclusivement sur Internet, 31% pour un « influenceur », 17% pour une personnalité politique.

Les sondeurs posent ensuite la question suivante, à savoir à quelle échelle les Etats doivent lutter contre la diffusion de fausses informations ou d’informations truquées. Et s’ils sont la moitié (53%) à réclamer que les plateformes développent des « bonnes pratiques » (non définies par les sondeurs) ils sont 66% à refuser toute réglementation nationale ou européenne, par extension, toute loi sur les fake news (un chiffre qui basse chez les retraités).

« Et parmi les acteurs suivants, lequel serait selon vous le plus légitime pour vous protéger de la diffusion sur Internet d’informations fausses ou truquées ? ». A cette question, 28% répondent la presse et les éditeurs de presse et 24% les sites Internet qui doivent s’auto réguler, 21% l’Etat par la législation, 12% l’Education nationale, 9% l’Europe (6% ne se prononcent pas).

Enfin, 76% des sondés se déclarent favorables à la mise en place d’une forcément coûteuse « autorité indépendante », spécialité française (et non démocratique car non élue, il faut le préciser)) dans tous les domaines de la vie publique, pour contrôler les informations diffusées sur Internet. Une deuxième CNIL en quelque sorte…

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Un label contre les fake news ?

RSF , Reporters sans frontières, a récemment présenté un dispositif international inédit pour lutter contre les «fake news» ou fausses nouvelles, et qui pourrait servir de référence aux plates-formes en ligne, via un label certifiant le respect de normes en matière de transparence et de déontologie. Baptisé «Initiative pour la fiabilité de l’information», ce système a été conçu par l’association Reporters sans frontières avec trois partenaires: l’Agence France-Presse (AFP), l’Union européenne de Radio-Télévision (UER, l’alliance des médias européens de service public, mieux connue sous le nom d’Eurovision), et le Réseau mondial des rédacteurs en chef (Global editors network ou GEN, qui revendique 2.300 adhérents).

Le principe du dispositif mis en place avec l’aide du comité européen de normalisation et du secteur de l’information, consiste à créer des indicateurs de « ce qu’est le journalisme digne de ce nom et les garanties que doivent présenter les médias qui sont les plus proches des idéaux journalistiques.» Pas besoin, en revanche, d’être un journaliste professionnel ou un média installé pour y participer.

Le dispositif travaillera en France avec l’Afnor, en Allemagne avec le DIN et au niveau européen avec le comité européen de normalisation, basé à Bruxelles. « Une fois que cela sera en place, on pourra certifier des médias et donc avoir des sortes de listes blanches. Au lieu d’entrer dans des logiques de censure, nous allons donner des avantages très concrets aux médias qui présentent des garanties. » explique Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Sur le site de la RTBF on peut lire : « Les médias respectant les règles recevront un label public permettant de prouver publiquement leurs garanties d’indépendance, de transparence, de méthodes journalistiques et de déontologie.

Les sites d’information bénéficieront également d’avantages sur les algorithmes en termes d’indexation. Ce qui avantagera les sites indépendants dont le contenu répond à une qualité journalistique.

Par ailleurs, Les annonceurs publicitaires seront « fléchés » vers les médias vertueux. « Et l’on voit que nous sommes fortement soutenus par les annonceurs dans cette initiative », commente le secrétaire général de Reporters sans frontières.

Enfin, des facilités seront octroyées pour accéder aux aides publiques dans les pays dans lesquels il y en a. Les organes de régulation et notamment audiovisuels sont intéressés par ce dispositif.»

La première réunion aura lieu le 23 mai avec tous ceux qui voudront participer, médias, syndicats, associations représentatives. Ensuite, il faudra huit à neuf mois avant d’obtenir les premiers indicateurs.

Pour télécharger le plan, c’est ici

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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