On en sait plus sur la reprise en main du marché de la Petite Hollande, dans les tuyaux depuis plusieurs mois, par la mairie de Nantes. Elle commencera par les circulations et la collecte des déchets – autrement dit ce qui se voit et qui est politiquement moins sensible que de lutter contre certaines infractions récurrentes à l’hygiène ou la délinquance qui frappe autant les commerçants que les clients.
Un courrier a été envoyé le 15mas aux commerçants, avec un macaron pour identifier les véhicules. Nantes Metropole va mettre à disposition des conteneurs pour collecter les déchets à partir du 31 mars. Et ce sera aux commerçants de les y apporter : « votre participation est primordiale pour répondre à l’enjeu majeur de la sécurité mais aussi pour donner à ce marché emblématique nantais l’image du respect de l’environnement ».
Encore une question d’image, donc. Selon le plan annexé au courrier, quelques bacs pour les autres déchets et le polystyrène, le carton et les cagettes seront placés dans le marché, notamment à l’entrée est (rue Félix Eboué), mais le plus gros sera sur le boulevard des Nations Unies, le long des emplacements actuels du textile puis des marchands de fruits et légumes – ceux là même qui rachètent les invendus du MIN et les trient sur place, abandonnant une grande quantité de déchets.
Lesdits conteneurs seront sur le boulevard des Nations Unies, fermé dans les deux sens de 6h30 à 15h30 – les automobilistes nantais apprécieront. La circulation change aussi pour les commerçants. « Seuls les camions identifiés par un macaron apposé visiblement sur le pare-brise [il est vert donc bien visible] pourront accéder au terre-plein Gloriette. L’entrée principale du marché se fera par le rond-point situé au niveau central du marché ». A 8h15, « fin du déchargement, sortie des derniers camions des abonnés par la rue Deurbroucq ». Ce qui devrait poser quelques soucis, puisque jusque là, un maximum de commerçants arrivaient à stationner leurs véhicules le plus près possible de leurs bancs, voire derrière.
Pour le remballage, à partir de 12h30 jusque 14h30, il est prévu au contraire de laisser sortir les commerçants partout où c’est possible – pour l’instant, c’est le souk, et une employée de la mairie était d’ailleurs sur place le 17 mars pour observer, d’un air consterné, la file des commerçants de la partie alimentaire qui essayaient de s’extraire, tous en même temps, du marché. « De 13h15 à 14h30 ouverture des barrières bloquant l’allée centrale du marché et celle des producteurs au niveau de la rue de Lattre de Tassigny », indique le courrier, qui précise « sortie des camions par la rue Félix Eboué, rue Gaston Michel, Boulevard des Nations Unies » dans les deux directions.
La « participation de tous » est requise. Pour ceux qui auraient du mal à comprendre, contrôles, patrouilles de police municipale et amendes devraient pleuvoir. Mis à part le samedi de la braderie, où un Rom a encore pu tenter de voler deux caisses sans être embêté par la police municipale – mais il a été corrigé par un des commerçants concernés qui a récupéré son bien – les patrouilles de police municipale se font plus visibles.
Notre article de juillet dernier sur les incohérences entre la situation sur les marchés nantais et la réglementation ayant été visiblement lu – la municipalité, bien que socialiste, a de bonnes lectures, certains commerçants en limite ont été rappelés à l’ordre. L’amende pour la vente après l’heure de fermeture du marché a aussi été remontée et certains mis à l’amende – il faut bien payer les conteneurs et « l’image du respect de l’environnement ». La mairie n’a cependant pas poussé le vice jusqu’à dégager les accès pompiers où les commerçants passagers sont systématiquement installés ou se mettre aux normes européennes de 2004 ((chapitre III de l’annexe II du règlement CE 852/2004 « Paquet hygiène ») prévoyant des sanitaires aux normes et des vestiaires.
Louis Moulin
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