Si l’économie collaborative est dans l’air du temps, elle ne manque pas de faire des émules. Il en va ainsi du monde du nautisme et de la plaisance. Mais quelles formes prend alors cette collaboration ?
Plaisance collaborative ?
Basée sur le partage et l’échange entre particuliers, l’économie collaborative se définit comme une économie de pair à pair. Qu’il s’agisse de biens, de services ou de connaissances. De plus, le système peut être basé sur un échange monétaire ou non (dons, volontariat, troc). Les secteurs de la mobilité (covoiturage) ou de l’hébergement (Airbnb, couchsurfing) se sont notamment emparés du phénomène.
Mais le nautisme s’y met progressivement. Et cela prend plusieurs formes. La location de bateaux entre particuliers s’est ainsi développée avec la création de plateformes comme Samboat ou Click & Boat. Toutefois, d’autres variantes existent également à l’instar de la location de bateau à quai ou la co-navigation. Un moyen de découvrir l’univers maritime sans prendre de risques pour les néophytes. Et sans se ruiner.
Nouvelle plaisance
Dans ce contexte, certaines start-up n’avaient plus qu’à s’inspirer de pratiques ayant déjà cours à terre. Voilà comment l’échange de bateaux entre particuliers est apparu. Ce sont les plateformes de mise en relation qui se chargent des modalités des échanges (assurance de l’embarcation, identités des plaisanciers).
Par ailleurs, la plaisance est réputée pour être un loisir coûteux. De quoi aussi expliquer le développement des bateaux en propriété partagée. Il s’agit parfois de plusieurs particuliers réunissant leurs économies pour acquérir leur propre navire. Mais des boat clubs commencent aussi à voir le jour. Ces structures professionnelles disposent donc de plusieurs bateaux mis à la disposition des membres du club via un abonnement.
Autre forme de plaisance collaborative, le partage des places de ports entre plaisanciers. Un principe qui permet de mettre en location (ou de prêter tout simplement) son poste à quai lorsque l’on est sorti en mer.
Rencontres à Brest
C’est dans cette optique d’anticiper l’évolution de la plaisance collaborative que se tiennent les 11ème Rencontres Nationales Ports, Nautisme et Littoral. L’événement a lieu à Brest, au Quartz, ces 28 et 29 mars.
Les professionnels du nautisme vont ainsi échanger sur ce sujet en évolution permanente. Une étude sur la plaisance collaborative commandée par l’Association des ports de plaisance de Bretagne sera notamment détaillée afin de mieux saisir les nouvelles attentes.
Plaisanciers demain ?
Ces adaptations face aux changements des pratiques de la part des plaisanciers sont d’autant plus nécessaires que le secteur pourrait connaître un avenir plus sombre qu’aujourd’hui.
Les listes d’attentes dans les ports afin d’obtenir une place de mouillage ou de ponton sont désormais en diminution après un pic dans les années 2000. Le plaisancier moyen est de plus en plus âgé. Quant aux nouvelles générations, elles ne souhaitent (et parfois ne peuvent) pas devenir propriétaire de leur propre bateau. Une donnée à laquelle il faut rajouter le fait que la culture maritime disparaît progressivement de notre société.
Si le littoral attire parfois une jeunesse de plus en plus urbaine, ce n’est que de façon très temporaire, le temps d’un weekend sur un navire de location par exemple. Mais les marins, même du dimanche, se font de plus en plus rares. Les professionnels du nautisme de doivent pas l’oublier.
Crédit photos : iha.fr (CC)
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