Les Brigandes. Nous avions évoqué ce groupe de musique lorsqu’elles avaient repris « la Blanche Hermine » de Gilles Servat, dans une version politiquement très incorrecte. Puis nous les avions interrogés, en 2014, pour mieux connaitre ce groupe mystérieux, dont les clips vidéos sont visionnés des millions de fois sur Youtube sans la moindre publicité dans la presse subventionnée.
Nous avons décidé de les interviewer de nouveau sans tabou, alors que plusieurs campagnes de délation sont engagées contre ce groupe, et surtout contre la communauté de vie qui s’est structurée à La Salvetat sur Agout, autour du groupe. Une communauté autonome et dissidente qui semble profondément inquiéter les autorités, sans que l’on comprenne réellement pourquoi. Accusées d’être une secte, et même d’avoir laissé mourir l’une des leurs, qui sont réellement les Brigandes ?
Un groupe et une communauté qui a par ailleurs récemment démonté, contre-reportage à l’appui, un reportage à charge de 66 minutes, sur M6, dans ce qui constitue (voir dans l’interview ci-dessous) un modèle de réinformation vis-à-vis de bobards médiatiques.
Entretien avec Antoine Duvivier, secrétaire du Clan des Brigandes.
Breizh-info.com : Pouvez vous déjà présenter, pour nos lecteurs de Bretagne qui ne vous connaîtraient pas, ce que sont les Brigandes ainsi que votre communauté ?
Antoine Duvivier : Les Brigandes sont un groupe musical féminin, engagé dans la chanson contestataire de tendance identitaire et antimondialiste. Depuis début 2015, nous avons sorti 6 albums et environ 70 clips.
Le groupe a été formé au sein de la communauté de Joël LaBruyère, connue aujourd’hui en tant que « Clan des Brigandes ». Joël LaBruyère est l’auteur-compositeur des Brigandes.
Notre clan est composé d’une trentaine d’individus (enfants compris), rassemblés avec la volonté de créer un système social différent de celui imposé par la civilisation technocratique. Comme nous l’exprimons dans notre Manifeste des Clans du futur, nous ne faisons pas de prosélytisme, mais nous pensons que d’autres initiatives communautaires dissidentes vont apparaître à l’avenir, afin de développer un ordre social parallèle. Si nous n’avons pas le pouvoir de changer la société, nous pouvons par contre planter des germes pour en recréer une autre.
Breizh-info.com : Vous avez récemment fait l’objet d’un reportage de 66 minutes – ou plutôt de plusieurs reportages vidéos ou articles de presse – vous accusant ouvertement, d’être une secte, d’avoir laisser mourir l’une des vôtres, d’être sous l’emprise d’un gourou. Quelles réponses apportez vous à ces accusations ?
Antoine Duvivier : La seule réponse que l’on a à apporter est : Quels sont les faits, quelles sont les preuves ? Y a-t-il une condamnation de la justice, ou ne fut-ce qu’une convocation pour une seule de ces choses ? Et bien non ! (Et quand bien même ce serait le cas, nous sommes loin de croire en l’impartialité de cette « justice ».)
Ces accusations en tout genre viennent toujours de :
- Militants mélenchonistes de notre commune.
- L’ex-maîtresse de notre directeur artistique Joël LaBruyère (sans autre mobile que passionnel). Cette femme, Annick Lovinfosse, est présentée comme une « ex-adepte de la secte ». Elle a raconté des calomnies sur nous dans Rivarol, et c’est aussi elle qu’on retrouve (visage flouté et voix modifiée) dans l’émission 66 minutes de M6. Récemment, elle nous a accusé d’avoir laissé mourir une femme il y a 7 ans. En fait une amie malade du cancer, en phase terminale. Demain, elle nous accusera de torturer des enfants. Ça n’arrêtera jamais. Ce qui est étrange, c’est que cette pauvre démente qui « témoigne » contre nous depuis deux ans maintenant vient seulement de se souvenir il y a quelques semaines que nous aurions laissé mourir une « adepte » ! « Ah, au fait, j’avais dit que c’était des lucifériens et des escrocs, mais j’avais oublié de dire que c’était aussi une secte meurtrière ! » C’est trop grossier.
Nous avons répondu à ces calomnies dans la vidéo suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=qqooeecITL4
Pour les accusations plus générales, elles sont traitées ici et ici (dans ces vidéos, notre directeur artistique n’avait pas encore ôté son masque)
Désormais, après notre vidéo en réponse à M6, nous avons prit la résolution de ne plus commenter les accusations et de ne plus nous justifier. On nous accusera de choses de plus en plus abracadabrantes, ce sera toujours pire. Donc, il n’y a plus qu’une seule manière de ne pas se laisser atteindre : l’indifférence. (Nous avons réalisé un communiqué à la fin de la vidéo « M6 chez Les Brigandes ».) Voici un extrait de ce communiqué : « Les attaques ne vont jamais cesser contre les Brigandes. (…) On voudrait nous affaiblir en nous livrant à la pieuvre médiatique et judiciaire, mais nous ne tomberons pas dans le piège. Nous déclarons à nos ennemis et détracteurs : hurlez vos insanités et vomissez votre bile, agissez contre nous par tous les moyens les plus perfides, mais nous n’écouterons plus un seul mot de votre part. (…) Aucune défense, aucune complaisance, aucune justification quelle que soit la gravité des accusations et des rumeurs. Ils n’auront plus rien. »
Breizh-info.com : Nous venons de visionner le « contre reportage » que vous avez effectué à propos de 66 minutes. Il s’agit d’un modèle du genre qui montre effectivement une manipulation entreprise par l’émission 66 minutes. Comment l’expliquez vous ?
Antoine Duvivier : Les médias du Système ne transmettent pas la réalité, encore moins pour un reportage sur des dissidents : ils mettent la réalité en scène pour la faire correspondre à un scénario et à leur vision du monde. Cela s’explique quand on sait que les médias ne sont pas des organes libres, mais appartiennent ou directement à l’État ou à des grands financiers et publicitaires qui ont des intérêts particuliers – intérêts particuliers qui déterminent une propagande particulière. Nous avons réalisé une émission assez détaillée sur ce sujet .
https://www.youtube.com/watch?v=HwJE-5njlPA
En ce qui nous concerne, le danger que nous représentons est une contestation radicale du Système. Et surtout, que cette contestation est transmise de manière attractive : des jeunes femmes qui chantent et réalisent en moyenne deux clips par mois, dans une ambiance plus « hippie et jupes à fleurs » que « skinhead tatoué ». L’enjeu du Système, dans ce cas là, est donc de mettre sur notre nom l’image la plus répulsive possible (gourou, secte, manipulation, occultisme, fascisme réactionnaire, etc.) afin d’effacer l’image attractive et d’imprimer dans les cerveaux des doutes sur la moralité de nos mœurs. C’est une guerre d’image. Puisque nous jouons la carte du divertissement, il faut nous éliminer en nous rendant répulsifs.
Breizh-info.com : À la base, que vous avait dit le journaliste qui voulait venir faire le reportage ? Sur place, quels ont été vos rapports ?
Antoine Duvivier : Voici quelques extraits de ses bonnes intentions :
« Vous faites fausse route Antoine, ni M6 ni moi ne cherchons à donner une image défavorable. Nous voulons simplement réaliser un portrait des Brigandes AVEC les Brigandes, comme nous le faisons régulièrement avec d’autres artistes auxquels nous croyons. Si je voulais donner une image défavorable, le reportage se ferait sans vous et j’irais interroger vos détracteurs.
(On nous voit à peine dans le reportage, et en effet il a interrogé les détracteurs, NDLA) Par ailleurs, comment puis-je donner une image défavorable si vous montrez le contraire face à la caméra ? Contrairement à d’autres médias, l’image et le son ne mentent pas. Je ne peux pas transformer un sourire sur le visage d’une Brigande en grimace. (Non, mais par contre il peut effacer au montage les sourires filmés et ne conserver qu’une grimace qui servira à illustrer son propos ! Pour ce qui est du son, nous n’avons pas été sollicités pour la bande-son du reportage, et pourtant ce n’est pas les compositions musicales qui nous font défaut, NDLA) »
Le premier jour, le journaliste était plutôt détendu, mais il avait une obsession : Joël LaBruyère, le « gourou » de son reportage. Les autres personnes autour n’existaient pas, sauf quand il fallait prendre un plan d’une seconde de quelqu’un qui ne souriait pas afin de « démontrer par l’image » que « dans la secte, les gens sont malheureux ». Notre contre-reportage ne montre pourtant pas la même « réalité ».
Le journaliste est revenu deux semaines plus tard pour conclure son reportage. Il était tendu et nerveux : on sentait qu’il avait été briefé, et que les instructions de sa boîte de production ne collaient pas avec ses premiers « engagements sur l’honneur » ! (Engagements auxquels nous n’avons pas cru un instant, mais qu’il fallait lui faire dire pour démontrer son ridicule.)
Breizh-info.com : Quels conseils donneriez-vous à tous ceux qui aujourd’hui craignent d’ouvrir leurs portes aux médias traditionnels notamment de peur de se retrouver au centre d’un piège médiatique visant à leur nuire ?
Antoine Duvivier : De tenir leurs portes fermées. C’est ce que nous avions (presque) toujours fait, mais étant de toute façon décriés de la manière la pire qui soit, nous avons accepté de jouer le jeu de la télévision pour deux raisons :
- Mettre en lumière leur bidonnage et leur malhonnêteté.
- Quitte à être diabolisés, autant montrer que nous n’avions rien à cacher et que nous ne craignons pas d’admettre des observateurs chez nous, en l’occurrence nos pires ennemis.
C’est fait, et les prochains médias pourront aller se faire foutre : nous appliquerons notre technique du black-out : ne pas communiquer avec des personnes qui ne nous apportent rien et qui nous desservent.
Breizh-info.com : Parlez-nous de votre voisin, membre du parti de Jean Luc Mélenchon, et qui tient un blog sur lequel vos moindres faits et gestes sont rapportés ?
Antoine Duvivier : Un pauvre type qui a vu une opportunité lorsque nous nous sommes installés sur la commune : celle de devenir une vedette nationale de la « résistance au fascisme », et par-là même de se mettre en valeur auprès de ses camarades rouges.
Nous sommes devenus sa raison de vivre, le déversoir de sa haine et de ses frustrations.
Il faut rappeler que nombre d’adversaires sont obsédés par nos jolies Brigandes…
La campagne médiatique contre nous de janvier 2018 a été lancée sur le prétexte de la plainte qu’il a déposée après s’être fait insulté dans une rue du village (quelle affaire d’État !). Bien évidemment, la quasi-totalité des médias ne signalent pas son appartenance politique mais le présentent comme un citoyen impartial, représentatif de la population de la commune, qui nous est pourtant majoritairement favorable ou neutre.
C’est à partir de cette insulte insignifiante (transformée dans la déposition de la « victime » en « menace ») qu’il a été écrit que « Le clan des Brigandes menace la population de La Salvetat sur Agout » ! On en rigole encore.
Et tous les grands médias ont débarqué ! C’est dingue.
Breizh-info.com : Actuellement, avez vous eu des remontées des autorités notamment en matière de lutte contre les sectes ? Les familles qui partagent votre communauté ont-elles peur, notamment pour leurs enfants ?
Antoine Duvivier : Aucune remontée des autorités, que du ramdam merdiatique.
Nous n’avons pas peur, même si nous sommes conscients des risques qu’implique notre combat face à la République jacobine. Ceux qui ont peur ne restent pas avec nous.
Notre organisation communautaire est une force, mais elle prête aussi le flanc face à la répression dite « anti-secte ». Dans la France jacobine « une et indivisible », tout ce qui arrive dans une communauté est forcément suspect. Nous l’avons vu dernièrement avec les calomnies du Nouvel Observateur : une femme est décédée du cancer il y a sept ans, alors, on nous accuse de privation de soins ! Un enfant a été piqué par une araignée ? Il y a non-assistance à mineur ! Nous devons donc compenser les risques qu’implique l’organisation communautaire en respectant la loi scrupuleusement, afin de n’être condamnables sous aucun aspect. Sinon, nous serions cartonnés dix fois plus qu’une personne isolée.
Le Système veut empêcher la création de microsociétés parallèles qui pourraient lui échapper. Le général de gendarmerie Jean-Pierre Morin, qui fut un des initiateurs de la « chasse aux sectes » française, expliqua les raisons de la politique antisecte. Pour cet idéologue, les cibles principales sont les « gourous » capables d’entretenir des systèmes communautaires parallèles, car, en cas de catastrophes ou de crises quelles qu’elles soient, une partie de la population pourrait trouver refuge dans ces communautés parallèles qui permettraient aux gens de survivre hors du contrôle de l’État ! C’était l’aveu de la République jacobine : le fondement de la lutte anti-secte en France, ce n’est pas de traquer le raëlien ou le témoin de Jéhovah, ni même le scientologue, mais de vacciner la population contre les regroupements autonomes. Le raëlien ou le témoin de Jéhovah sont quant à eux des caricatures utiles au Système pour apposer une image négative au mot « secte ». Ce mot est devenu l’injure suprême qu’on pourra coller aux regroupements sérieux qu’il est nécessaire de diaboliser.
Breizh-info.com : Comment expliquez-vous le succès du groupe Les Brigandes, connu uniquement grâce aux sites et aux médias alternatifs ?
Antoine Duvivier : Le caractère unique du groupe : c’est le seul groupe musical professionnel de la dissidence.
De plus, avec une intense production de clips, et des chansons françaises variées qui peuvent toucher toutes les générations. Forcément, ça intrigue, car on ne trouve pas d’équivalent. Et puis, ce qui s’ajoute à l’unicité du concept, ce sont des femmes qui chantent, et non des hard-rockeurs habillés en noir.
Par exemple, nos deux plus grands succès, Foutez le camp et L’heure de dire adieu (presqu’un million de vues sur YouTube pour Foutez-le camp et bientôt autant pour L’heure de dire adieu), n’ont pas été repris sur des sites ayant une relative grande audience, contrairement à d’autres clips. Ils ont essentiellement été envoyés de boîte mail en boîte mail, par des gens probablement stupéfaits de trouver des chansons comme celles-ci. Combien de fois ne nous a-t-on pas dit : « On n’avait jamais vu ça dans le music-hall français ! »
Ensuite, il y a le rôle joué par les médias. La diabolisation demeure une pub. Pub mauvaise, mais pub quand même.
Breizh-info.com : Continuerez vous d’accepter des journalistes au sein de votre communauté ?
Antoine Duvivier : A priori non, sauf s’ils sont du bord de la réinformation !
On a fait venir M6 en se disant qu’on avait l’occasion de contre-filmer et de mettre en lumière un bidonnage de l’intérieur. Et puis, au vu des accusations contre nous, nous n’avons rien à perdre face aux médias.
Mais une fois suffit. On a autre chose à faire que de jouer au chat et à la souris avec les journalopes !
Breizh-info.com : M6 dit que M. LaBruyère est « bien connu des autorités » et suivi depuis 20 ans. Avec un casier judiciaire vierge pourtant. Qu’en est-il de ce suivi et des raisons de ce suivi ? M. LaBruyère est-il un radicalisé ?
Antoine Duvivier : Joël LaBruyère est un chercheur qui s’est fait remarqué en 1996 en montrant que le soi-disant « suicide collectif » de l’Ordre du Temple Solaire était en réalité un assassinat voulu par l’État. Il a prouvé que les corps des victimes avaient été carbonisés au napalm par un commando militaire. Il a produit une étude très documentée, L’État Inquisiteur, sur les minorités spirituelles et la raison politique de leur diabolisation dans un rapport parlementaire de 1996 qui condamne tout ce qui n’est pas conforme. Il a montré que les politiciens véreux avaient trouvé dans la lutte antisecte un moyen de redorer leur blason et de s’afficher comme des chevaliers blancs. Ce sont les raisons pour lesquelles il est la cible. Rien d’autre au plan légal.
Ayant vu les mensonges et le crime pour raison d’État, il s’est sans aucun doute radicalisé dans sa position anti-système. Mais ce qui est retenu contre lui, c’est surtout son appel à créer des clans dissidents, en plus de ses chansons contestataires qu’on veut empêcher d’atteindre le grand public.
Le système pense lui nuire en le diabolisant comme « gourou », mais cela l’amuse.
Quant à nous, les Brigandes et leurs familles, qui vivons avec lui depuis des années, nous n’avons que du bien à dire sur son compte. On a finalement une belle vie d’aventure et de créativité. On nique le système et c’est bon. Il faut encaisser les chocs en retour… Nous ne sommes pas venus sur Terre pour planer mais pour combattre.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photo : DR
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