La campagne. La ruralité. La France périphérique. La France paysanne. L’agriculteur. Autant de mots, qui masquent les maux, bien réels, qui existent, qui s’amplifient, qui explosent dans les campagnes abandonnées par les dirigeants partout en France.
Des maux qui ne seront plus jamais soignés, puisque élus, gouvernants, médias subventionnés, ne s’intéressent plus à ces campagnes qui meurent aujourd’hui, et de cette jeunesse qui s’éteint en silence, résignée, faute de n’avoir pas su brûler des voitures et se révolter comme d’autres savent le faire, ailleurs, pour obtenir des milliards d’euros à leur service.
Après vous avoir évoqué la vie et la mort d’un jeune islamiste de banlieue, voici une autre histoire : celle de la vie et de la mort d’Erwan, jeune Breton du Centre-Bretagne.
Vie et mort d’un jeune islamiste de banlieue – Récit d’aujourd’hui
« Né dans un Hôpital en voie de disparition »
Erwan (pour des raisons de crédibilité, nous ne l’appellerons pas Ahmed ou Mamadou) est né de parents bretons, de grands parents bretons, d’arrières grands parents bretons. Né dans un de ces hôpitaux en voie de disparition dans les campagnes françaises, où il faut désormais faire des dizaines et des dizaines de kilomètres pour accoucher, mais aussi pour se faire soigner, pour voir un dermatologue ou un spécialiste quelconque.
Un service public désormais trop cher à financer — la population rurale diminuant et n’intéressant plus les élites qui y trouvèrent par le passé des viviers entiers d’électeurs potentiels. C’est au milieu des champs, des vaches, mais aussi des sols lourdement attaqués par les pesticides déversés avec l’aval des gouvernants complices d’entreprises mafieuses, qu’Erwan a grandi.
Une église, une mairie, une épicerie de village faisant également bar et tabac, parfois un autre commerce, éventuellement une école, et un cimetière. Voici le terrain de jeu de son enfance, auquel il faut rajouter la propriété de ses parents, un père agriculteur, une mère aide-soignante qui passe son temps libre à aider à la ferme pour permettre de boucler les fins de mois.
À l’école, Erwan se débrouille comme il peut. Ses parents l’aident tout comme son frère, malgré un manque de temps évident et toute une vie consacrée au travail, pour un revenu de misère. Et cela malgré les aides liées à l’agriculture, des aides qui leur auront surtout permis de mieux s’endetter et de mieux engraisser quelques banques locales, opportunistes. On leur a vendu des nouveaux produits, des nouveaux tracteurs, des nouveaux entrepôts, pour qu’ils gagnent moins finalement que lorsque leur ferme était encore à taille humaine.
Les mois et les années passent. Hormis les sorties en classe de neige ou en classe verte — que ses parents appréhendent, car cela constitue tout de même un budget — les vacances et les temps libres sont toujours les mêmes : le football dans un champ avec les copains, les courses dans les champs, les fêtes de village, sans oublier l’aide à la ferme, indispensable puisque les parents ne peuvent se permettre de payer un ouvrier agricole.
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Et puis bien entendu, les loisirs à la maison, la télévision surtout, allumée en permanence, pour distraire le silence qui règne dans les campagnes. Pour Erwan, pas de Maison des jeunes et de la culture, pas de bibliothèque non plus, de toute façon, personne n’irait. C’est comme ça, on n’a donné le goût de lire ni à ses parents ni à son entourage. Pas de cinéma à proximité immédiate — il attendra d’avoir 16 ans et éventuellement une mobylette ou un scooter pour lequel ses parents auront économisé des années, juste une enfance et une adolescence passée aux côtés de la nature.
Et puis Erwan grandit. Pas mauvais élève, pas non plus très brillant ni très intéressé par les mathématiques, le Français ou l’histoire. Il le sait, cet adolescent de campagne, qu’il veut faire un métier manuel, qu’il sera meilleur pour cela. Alors il va « à la ville », c’est à dire en réalité celle le plus proche qui accueille un lycée, et il continue à étudier, avant de se spécialiser dans l’agriculture, comme ses parents, comme pour endosser un peu plus cet héritage familial qu’il sait qu’il sera lourd à porter.
Mais c’est comme ça, c’est la vie. Puis il voit des copains partir, à l’Université, dans les grandes villes bretonnes devenues des métropoles, et lui rester, et commencer à travailler plus fréquemment dans la ferme de ses parents, vieillissants, abimés, marqués par des décennies de labeurs mais aussi de mépris de la part d’une classe politique qui les a tout simplement oubliés.
Ses parents sont endettés. Ils n’ont plus rien hormis leur exploitation agricole. Ils ne toucheront que très peu de retraites, et devront continuer tard à travailler, pour simplement survivre. À la maison, pas possible de se nourrir bio – hormis les quelques récoltes du potager de famille. Pas possible de se faire plaisir dans un supermarché. Pas ou peu de restaurant, ni de vacances passées tous ensemble, à parcourir le monde ou à découvrir la France. Les chèques vacances de la CAF, ils ne connaissent pas, ils n’en ont jamais entendu parler d’ailleurs. C’est à peine si quelqu’un leur avait dit qu’ils avaient le droit à des allocations familiales pour leurs deux enfants.
Les vacances d’Erwan se résumaient, petit, à des journées entières à la ferme, ou parfois au Centre aéré. Rien de plus.
Ligne SNCF qui ferme
Erwan est passionné de football depuis qu’il est jeune. Dans le village, c’est de toute façon la seule activité sportive proposée. Et puis tous les copains en font. Et puis il y’a les soirées, les troisièmes mi-temps, qui ont permis à Erwan de rencontrer Lucie, sa petite amie, du village d’à côté. Toute cette jeunesse évolue côte à côte durant toutes ces années, un peu en vase clos, certains allants et venants, d’autres, comme Erwan, restant comme collé à sa terre faute de n’avoir jamais eu d’autres opportunités.
Mais cette relation avec Lucie va se compliquer au fil des années : elle déménage à 30 minutes de route en voiture — cela commence à devenir difficile à parcourir en scooter, en hiver, sur des routes parfois mal rénovées — aucun baron local n’habitant dans les environs, le Département n’a que faire de ces routes éclatées qui abiment les déjà très modestes voitures de ces oubliés de la ruralité. Il faudra attendre un évènement sportif d’ampleur régionale — ou qu’un élu y est un intérêt personnel, pour voir enfin des travaux réalisés.
Erwan et Lucie se voient alors grâce au train, à cette ligne qui passe dans le village de l’un jusqu’à la ville de l’autre. Elle y passait plusieurs fois dans la journée, puis des « politiques d’aménagement du territoire » ont décidé qu’elle n’était plus rentable, et ont réduit les horaires à deux passages par jours, puis ils ont tout simplement fermé la ligne. Faute de mobilisation des habitants — à quoi bon diront certains qui ont compris que le vent ne soufflait pas dans leur direction — la voie de chemin de fer sera transformée en ligne verte, au grand plaisir des randonneurs et des touristes venus se « ressourcer » à la campagne.
Mais Erwan et Lucie eux, devront mettre un terme à leur relation, devenue impossible, avec la distance, mais en raison des aspirations des uns et des autres, devenues différentes selon que l’on habite à la ville ou à la campagne.
Erwan est affecté. Le jour de ses dix-huit ans tout de même, c’est dur à encaisser. Heureusement, il y’a la Coupe du monde de football, et c’est la fête dans le village. Bien que se sentant « 100 % Bretons », bien qu’hostiles parfois à ces « étrangers » venus de Paris, et même de Rennes, Erwan et ses copains supportent l’équipe de France. Ils vibrent pour les stars aux côtés desquels ils ont grandi, en les regardant à la télévision. Que cette équipe soit totalement multiculturelle, ils n’en ont que faire, ils en ont à peine conscience.
Ils sont habitués de toute façon eux, qui ont grandi avec ce multiculturalisme imposé, non pas dans leurs campagnes (Erwan ne connait qu’Issa, son ami africain, star de l’équipe de football locale), mais à la télévision. Une télévision en total décalage avec ceux que ces jeunes ont vécu, durant toute leur enfance, leur adolescence. Mais qu’importe, c’est la France, c’est le drapeau, c’est la fête. D’autant plus quand cette équipe gagne !
Quand elle perd, il y’a toujours « le politique » de la bande, Yohan, qui rappelle que cette équipe ne ressemble pas beaucoup à la France. Il se fait envoyer paître aimablement, ou pas : souvenir de quelques bagarres mémorables dans ces fêtes de village, où les « bandes » s’affrontent encore parfois.
Non pas pour une guerre du cannabis ou du territoire comme dans l’autre monde, mais parce qu’un tel est du village d’à côté, qu’un autre est sorti avec telle fille, ou que tout simplement, l’alcool aidant, n’importe quel prétexte a été trouvé pour que tout cela finisse en « gauloiserie » à laquelle quelques gendarmes du cru mettront fin tranquillement, éventuellement à coup de gaz lacrymogène, mais sans jamais avoir à circuler en gilet pare-balles ou à sortir une arme qu’ils ne sont de toute façon pas habitués à utiliser, hormis quelques fois dans l’année quand c’est obligatoire au stand de tir.
La ferme, les copains, le football, la fête, les filles aussi, voici le quotidien d’Erwan à 18 ans. Son père — qui est maintenant atteint d’un cancer, cet autre mal qui ronge le pays — sait qu’il n’en a plus pour très longtemps ni à travailler ni à vivre. Il ne profitera jamais d’un minimum de retraite. Il mourra comme il est né, en travaillant, avec ses vaches laitières et son exploitation. Oh bien sûr, des Chinois sont venus le voir récemment. Ils lui ont proposé de lui racheter ses terres à bon prix, de lui payer sa retraite. Ils ont racheté une usine de lait infantile dans le secteur récemment, avec l’aval d’un baron local qui ne pensait qu’à sa réélection en faisant travailler un maximum de familles dans cette usine. Mais les Chinois ont d’autres appétits : proposer aux agriculteurs sur le départ d’acheter leurs terres, et s’approprier comme cela tout un bout du territoire, en Bretagne comme en France. Le baron local a ouvert la boite de Pandore, et les a accueillis à bras ouverts et à genoux, maintenant, ils vont s’engouffrer dans la brèche.
Mais le Breton est têtu, et le père d’Erwan refuse de vendre « à ses envahisseurs. Plutôt crever ». C’est ce qui arrive plus vite que prévu d’ailleurs. La famille est attristée. Le village pleure un de ses enfants. Il y’a du monde, beaucoup de monde à l’enterrement, comme à chaque fois qu’un membre de la communauté du village s’en va. Erwan se demande comment il va faire alors pour prendre les rênes, lui qui n’a pas eu le temps de tout apprendre ce que son père voulait lui transmettre. Sa mère l’aide, les autres éleveurs et agriculteurs du village se mobilisent et l’aident aussi, pour le mettre sur de bons rails. La solidarité, en campagne, ce n’est pas une mince affaire, c’est bien réel, même si des rivalités existent, même si ici aussi, certains se détestent, au point parfois de faire la une des journaux pour des faits divers dramatiques.
Erwan est motivé. Il veut réussir. Il a rapidement compris le système qui consiste en réalité à vivre dans la dépendance des aides de l’Union européenne, tandis que sa production quotidienne est achetée à bas prix par des entreprises qui ont des sièges sociaux dans des paradis fiscaux et qui se développent dans le monde entier. Il travaille, comme un acharné, sans se poser de question.
Descente aux enfers
Autour de lui pourtant, c’est l’hécatombe : sa mère est malade et touche désormais le minimum vieillesse faute de n’avoir pas pu assez cotiser avec son travail d’aide-soignante à mi-temps. Son frère, qui travaille à l’usine d’agroalimentaire à côté, vient d’apprendre qu’elle allait fermer et qu’il serait licencié. Des investisseurs ont ainsi été autorisés par des élus locaux et la CCI à faire miroiter qu’ils allaient relancer une entreprise en perdition, avant de partir avec l’argent de la caisse, et d’abandonner les salariés d’une filière qui est vouée à l’échec puisque ses dirigeants semblent incapables de la renouveler, de lui donner un second souffle. Son frère plonge dans l’alcool, et même dans la drogue ; en effet, des bandes venues de la banlieue parisienne ont trouvé de précieux relais au sein de leurs communautés, dans les métropoles bretonnes. De là, les campagnes sont désormais arrosées : cocaïne, héroïne, cannabis, la mort se vend aussi dans les campagnes.
Erwan coupe alors les ponts avec ce frère qu’il ne reconnait plus. Et se renferme un peu plus sur lui même, son travail, sa mère qu’il aide comme il peut — elle ne veut pas être transférée dans la plus proche maison de retraite, à 80 kilomètres de là. Et puis de toute façon, ils n’ont pas d’argent pour lui payer quelque chose de convenable. Il sait parfaitement comment sont traités les anciens dans certains centres qui ne bénéficient pas d’autant d’aides de l’État que d’autres. Maman restera à la maison. Son quotidien, c’est le tracteur, les vaches, les amis pour boire un coup de rouge à midi et l’apéro le soir, et sa maman. Qui décède quelques années après son père, d’une maladie difficile à expliquer y compris par les médecins. Les pesticides n’y seraient pas pour rien. On ne le saura jamais, Erwan n’a pas d’argent pour lutter contre certaines multinationales qui ont été autorisées à détruire nos sols et notre santé.
Rebelote, enterrement, tristesse, vie qui s’écoule, lentement, au rythme des saisons, au rythme des récoltes, au rythme surtout des crédits qui n’en finissent plus de s’enchainer, des dettes de s’accumuler y compris auprès des amis éleveurs. Au rythme aussi des contrôles de l’administration, qui se sert dès qu’elle peut se servir, y compris en étant venu observer, sur le terrain, toute la difficulté pour Erwan comme pour d’autres, à gagner leur vie dignement, y compris en travaillant comme un forçat.
Au troquet le soir, où Erwan se rend de plus en plus n’ayant plus sa mère à aider à la maison, les discussions tournent autour du travail bien sûr, du manque d’argent. Et de tous ces politiciens pourris, qui à chaque élection, font des promesses qu’ils ne tiennent jamais. « Faut pas se leurrer, ils n’en ont rien à faire de nos malheurs » lâche Yohann, lui aussi resté au village, qui tient la supérette qu’il tente de faire survivre. Les images de l’attentat commis par Ahmed El Nouraoui (voir vie et mort d’un jeune islamiste) dans ce supermarché de la banlieue parisienne passent en boucle sur BFM TV.
« Un de plus. C’est pas ça qui va leur faire changer les choses, eux ils ont le droit à tout. Vivement que Marine remette de l’ordre dans ce pays » clame un ancien accoudé au comptoir, tandis que les autres lui répondent qu’il tient le même discours depuis des années sans que rien ne change. Ils s’accordent tous sur une chose au moins : ils sont abandonnés. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Erwan lui, qui a entendu la phrase de l’ancien des dizaines et des dizaines de fois, semble ce soir impacté. Un ballon de trop peut-être ? Difficile de savoir, mais quelque chose ne passe pas. Pourquoi, a 28 ans, se retrouve-t-il dans son village, dans lequel il a grandi, au milieu de ses terres, à souffrir de contrôles de plus en plus durs de l’administration, alors qu’il n’a pas un sou en poche ? Pourquoi ses parents ont-ils travaillé toute leur vie pour lui offrir ça, c’est à dire plus rien ? Pourquoi personne, à la ville, ne lui vient en aide à lui et à ses copains ? Pourquoi le député pour qui il avait voté, une fois après avoir changé de parti, abroge désormais les promesses qu’il leur avait faites, un soir de campagne électorale, dans son exploitation, sous l’œil des caméras ?
Et puis pourquoi est-il tout seul, sans enfant, sans réelle relation durable, lui qui ne s’est jamais vraiment remis du départ hors de sa vie de sa Lucie, tout ça pour une histoire de train qui ne passe plus ?
Avant de rentrer chez lui, il est 19 h, Erwan décide de faire un détour par la petite ville d’à côté en voiture, il a une course à faire pour le repas du soir. Il fait sa course, s’apprête à quitter la ville, quand une équipe de gendarmes — pas des locaux ceux-là, mais des renforts appelés en marge d’un festival de musique qui se tient pas très loin — lui demandent de se garer. Contrôle d’alcoolémie. Erwan est positif.
Il a bu 4 verres au lieu de deux, le temps de refaire le monde avec ses copains au bistrot. Il ne se sent pas saoul pour autant. Retrait de permis, il doit rentrer à pied, et s’acquitter d’une lourde amende. Pas possibilité de négocier avec ces gars-là, qui ne sont pas du coin et qui le traitent presque comme un criminel.
« Mais je n’ai rien fais de mal » se dit-il alors, lui qui repense à ces images d’Ahmed el Nouraoui rafalant des civils dans un supermarché, images qui tournaient en boucle au café. Il arrive chez lui après quasiment une heure de marche. Il fait sombre. Et dans sa tête, défile alors tous ses malheurs, le manque d’argent, les contrôles, les prélèvements abusifs, les déceptions amoureuses … mais aussi toutes ses joies, qu’il a connu ici, gamin, lui le fils de la campagne, l’enfant de la ruralité, du terroir. Il revoit les copains, les copines, les fêtes, ses parents qui lui ont tant apporté. Sa vie défile devant lui.
Dans son malheur, du haut de ses 28 ans, Erwan sourit en repensant à tout cela, la larme à l’oeil. De toute façon, il ne sait plus quoi faire, et sa perte du permis est un nouveau coup de massue, la voiture étant indispensable là où il habite y compris pour son travail. Il se dirige alors dans sa cuisine, où il écrit alors sur un papier, tremblotant « La France m’a tué ».
Erwan monte alors sur une chaise, passe la corde à son cou qu’il a soigneusement – comme il l’a toujours fait dans son travail – attachée. Il laisse la chaise tomber….Il ne sera découvert que le lendemain, mort. Un enterrement et un avis d’obsèques plus tard, il sera oublié de tous, sauf de sa communauté la plus proche, celle de son village, qui se sera cotisée – il n’avait plus de famille – pour lui offrir une digne sépulture. On évoque toute une soirée sa vie au café du village. On refait le monde une dernière fois. Fermez le ban. Un agriculteur de plus est mort.
Erwan aurait pu vivre et travailler au pays, gagner sa vie dignement, avoir une femme et des enfants à chérir, donner un sens à sa vie. Des décennies d’abandon de la ruralité plus tard, Erwan est, comme d’autres avant lui, mort, abandonné par son pays et celui de ses ancêtres. Dinn, dinn, daoñ, d’an emgann, d’an emgann, o !
Yann Vallerie
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