Samedi 24 mars, une jeune fille de 18 ans – Française de souche – a profité de l’absence de son petit ami qui la battait et la séquestrait depuis 48 heures pour nouer un drap sur son balcon, au 9e étage d’un immeuble bd Marcel Paul, et descendre se réfugier sur celui de sa voisine un étage plus bas. Les pompiers ont recueilli la jeune femme en état de choc. Son compagnon, avec qui elle vivait depuis dix mois, est un clandestin tunisien âgé de 24 ans. Il a été arrêté.
La victime présentait le crâne partiellement rasé, de nombreuses traces de coup et une brûlure à la main droite – il l’avait plongée dans une poêle d’huile bouillante. Son compagnon, Ali B. a reconnu en garde à vue l’avoir battue avec un câble et une tringle, le tout en état d’ébriété. Jugé mardi 27 en comparution immédiate pour « violence aggravée par deux circonstances suivie d’une incapacité temporaire de travail supérieure à 8 jours » et séquestration de moins de 7 jours, il a vu son procès renvoyé. Il était déjà défavorablement connu des forces de l’ordre après avoir été condamné pour trafic de stupéfiants en 2016 et violences en réunion la semaine dernière.
Il « devrait être renvoyé aux assises ». Un juge d’instruction est saisi pour des faits criminels. « Au vu de la gravité des faits, cela questionne la procédure de comparution immédiate. Là, il y aura le temps d’une expertise de la victime – qui peut avoir une infirmité permanente pour sa main – et du prévenu ». Qui « n’était avec la victime que parce qu’elle était française [comme d’autres clandestins maghrébins qui vendent de la drogue en centre-ville et qui sont dans le même cas de figure] : en lui faisant un enfant, il peut faire tout ce qu’il veut, il sera désormais inexpulsable », explique un proche du dossier.
Largement le temps même, puisqu’on parle d’un délai de « un à deux ans ». Pendant lequel le prévenu sera à l’ombre – un mandat de dépôt a été prononcé. De quoi faire dire à un couple venu assister au procès : « pendant ce temps, il sera nourri, chauffé et logé par le contribuable. Dans son pays, la violence sur une femme, c’est plus de deux ans de prison, non ? Pourquoi ne pas l’y renvoyer ? C’est aux contribuables tunisiens d’assumer ! ».
Une autre affaire jugée le même jour donnait encore l’occasion d’interroger la procédure de comparution immédiate. M. O. (d’origine africaine) et F.V comparaissaient pour violence et agression sexuelle – le premier – détention de stupéfiants et violence sur conjointe (le second) avec la même victime. « Ils étaient libres sous contrôle judiciaire, l’affaire a déjà été renvoyée, l’expert a bien prévenu pourtant qu’il n’était pas disponible jusqu’au 28 avril, l’affaire a quand même été audiencée et il y a eu un nouveau renvoi », s’interroge un autre habitué du Palais de justice.
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