Les partis sous-représentés au Parlement (La France insoumise, Front national) peuvent se réjouir de la réforme constitutionnelle sur laquelle travaille le gouvernement. Certes il est question de réduire d’un tiers le nombre de députés – actuellement 577 (article 24 de la Constitution) – ce qui n’arrangera pas particulièrement leurs affaires, tandis que l’introduction d’une dose de proportionnelle leur rendrait grand service en leur permettant de disposer d’un nombre suffisant de députés pour former un groupe au Palais-Bourbon (le règlement requiert un minimum de 15). Mais tout dépend de l’importance de la « dose ». Aux dernières nouvelles, la prochaine assemblée ne devrait pas compter plus de 50 députés élus à la proportionnelle. Soit au maximum 12,5% des effectifs, si le nombre de députés est ramené à 400.
En Bretagne (5), la majorité compte 30 députés LRM et 4 MoDem. La droite se contentant de trois sièges (2 LR et 1 UDI). Dès maintenant, une question se pose : qui parviendra à sauver sa peau dans ce grand chambardement ? Les intéressés y songent déjà. « Si une circonscription se retrouve absorbée, les municipales peuvent être une alternative », affirme Hervé Berville (LRM), député de Dinan. Avant d’ajouter : « La question ne se pose pas maintenant » (Le Figaro, 24-25 février 2018). Mais elle se posera rapidement – dès que la loi sera votée. Dans son cas la disparition de sa circonscription semble inévitable. Ou bien fusion avec celle de Loudéac – Lamballe (marc Le Fur) ou bien absorption par celle de Saint-Brieuc (Bruno Joncour) ? Une roue de secours pourrait s’offrir à Berville : la mairie de Dinan.
Richard Ferrand (LRM), député de Carhaix et président du groupe des Marcheurs à l’Assemblée nationale, confirme qu’il y a une « préoccupation » au sein de ses troupes. « Certains y pensent mais il ne faut pas que ce soit un choix par dépit », met-il toutefois en garde (Le Figaro, 24-25 février 2018).
Ces élections municipales de 2020 ne seront pas une partie de plaisir pour les Marcheurs : peu de militants actifs, faible ancrage des députés… Et surtout disparition de la dynamique qui les a fait bénéficier d’un raz-de-marée aux législatives de juin 2017.
Bernard Morvan
Photo : Richard Ying et Tangui Morlier/Wikimedia (cc)
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