Tandis que l’avenir du groupe Doux s’assombrit de plus en plus, le conseil régional de Bretagne, par la voix de Loïg Chesnais-Girard, souhaiterait s’engager dans le sauvetage du volailler. Mais avec une marge de manœuvre limitée.
Liquidation judiciaire
Le feuilleton Doux a connu un autre épisode vendredi 23 mars. Un nouveau Comité central d’entreprise s’est en effet tenu afin d’évoquer les issues possibles quant à la situation très compliquée dans laquelle se trouve la société.
À la sortie de la réunion, c’est une demande de liquidation judiciaire qui a été annoncée. Tandis qu’un nouveau CCE doit se tenir le 3 avril prochain, les 1 200 salariés de Doux menacés ont de quoi être inquiets. Pour rappel, le montant des dettes du groupe atteint 86 millions d’euros.
Par ailleurs, la reprise éventuelle du groupe par MHP, leader ukrainien de la volaille, est loin de rassurer le personnel. Et aux dernières nouvelles, cette piste a de plus en plus de plomb dans l’aile. MHP serait notamment davantage intéressé par la clientèle moyenne-orientale du groupe Doux que par le maintien de ses activités et l’emploi de ses salariés.
Et le conseil régional ?
Ce sera donc au lendemain du 3 avril que Terrena, principal actionnaire de Doux, saisira alors le tribunal de commerce de Rennes afin de demander la liquidation judiciaire. Une décision qui devrait être ensuite rendue dès le lendemain.
Mais du côté du Conseil régional de Bretagne (B4), certains n’entendent pas rester inactifs. Ainsi, le président socialiste Loïg Chesnais-Girard a d’ores et déjà affirmé dans un communiqué que la Région pourrait apporter sa contribution financière dans un projet de reprise. Mais également organiser un système d’aides.
Toutefois, les limites budgétaires du conseil régional viennent vite refroidir les déclarations du successeur de Jean-Yves Le Drian. Il n’est en effet pas question de dépenser plus de 15 millions d’euros pour la Région Bretagne.
Plus spectateur qu’acteur
Dans cette optique, la commission permanente de la région Bretagne devait se réunir le 26 mars afin d’évoquer le sujet. Mais, même si Loïg Chesnais-Girard a déclaré que « c’est une page de l’histoire industrielle de la Bretagne qui se joue », le Conseil régional ne va pas peser lourd sur l’avenir de Doux.
Malgré son intention « d’engager la Région comme partenaire financier d’un futur plan de reprise », la prise de participation au capital qui pourrait en résulter ressemblerait davantage à un témoignage de principe qu’à un réel pouvoir de décision.
D’autre part, le tribunal administratif de Rennes doit aussi rendre une décision le 6 avril sur un possible remboursement d’aides européennes à l’exportation dont le groupe Doux a bénéficié. Des aides chiffrées à plus de 80 millions d’euros. Voilà une autre somme qui, aussi inquiétante soit-elle pour les comptes déjà rouges du volailler, a au moins un mérite : rappeler l’impuissance budgétaire de la Région Bretagne malgré les effets d’annonce de Loïg Chesnais-Girard.
Photo : DR
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