Alors que le niveau scolaire de l’Hexagone n’a cessé de régresser ces dernières années, une application pour réviser le brevet des collèges et dénommée Studytracks vient d’être lancée. Sa particularité ? Elle dispense ses enseignements par l’intermédiaire du rap.
Le rap remplace les fiches
Alors que le rap gagne de plus en plus de terrain parmi les nouvelles générations, le voilà désormais qui s’immisce jusque dans les méthodes de révision des collégiens des classes de quatrième et de troisième. C’est donc aux États-Unis et en Angleterre que Studytracks a fait ses débuts. Et le succès a été au rendez-vous puisque plus de 175 000 adolescents ont téléchargé l’application dans sa version anglophone.
En France, le principe est simple : 125 morceaux de rap abordant l’ensemble des sujets du brevet des collèges sont proposés sur les smartphones. Des mathématiques à l’Histoire en passant par le français et la géographie, le rap vient supplanter les vieilles fiches de révision cartonnées et recouvertes de surligneur. « La fin d’une époque », diront les nostalgiques. « Une évolution sociétale et culturelle logique compte tenu du contexte », noteront les observateurs.
Des professeurs rappeurs
Pour cette version française, Studytracks s’est notamment inspirée de rappeurs comme Bigflo et Oli ou encore Soprano. Quant à l’enregistrement des leçons, il a été réalisé par des professeurs. Une démarche aussi motivée par la perspective de permettre aux « décrocheurs » de reprendre goût à l’école. Une corrélation qui sous-entend que les mauvais élèves seraient particulièrement réceptifs au rap…
https://www.youtube.com/watch?v=0terAEHbOms
Mais c’est l’enthousiasme qui semble régner pour l’heure chez plusieurs enseignants. Des chercheurs spécialisés en neurosciences à l’Université de Bourgogne ont même commencé à tester Studytracks et ces effets potentiels sur la mémoire de 400 étudiants en licence. Par ailleurs, les futurs brevetés doivent dépensés 4,99 € d’abonnement mensuel pour s’octroyer cette aide à la révision d’un nouveau genre.
PNL à la fac
Avec la promotion de cette application de la part de l’Éducation nationale, c’est à une institutionnalisation progressive du rap et de son environnement que nous assistons. Un phénomène qui, là encore, s’inspire largement des États-Unis où les rappeurs sont régulièrement invités à intervenir dans les universités.
Mais l’Hexagone s’efforce de rattraper son retard en la matière puisque le rappeur Médine est monté l’année dernière sur l’estrade de l’Ecole normale supérieure afin d’y donner une conférence sur ses textes. Tandis que la faculté de Saint-Denis organisait à la même époque une table ronde sur le thème « PNL & Le traitement médiatique du rap en France ». Un traitement médiatique qui lui est de plus en plus favorable, loin du caractère prétendument subversif de ce style musical.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Thesupermat)
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