Mardi 20 mars était enterré le Père Yannick Bonnet, prêtre à Carnac, décédé à l’âge de 84 ans. Certains internautes nous ont contacté pour nous informer ne pas comprendre comment ce dernier pouvait par ailleurs être le père de 7 enfants, le grand père de 28 petits enfants et l’arrière grand père de 10 arrières petits enfants. Explications.
Yannick Bonnet était en effet veuf, et devenu prêtre plus tard, ce qui est totalement permis par l’Eglise. « En 1975, est parue l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (Annoncer l’Évangile aux hommes de notre temps) de Paul VI, dans laquelle le pape insistait pour que tout baptisé joue un rôle dans l’évangélisation. Cela m’a convaincu de me tourner vers la formation » déclarait-il dans une interview paru sur le magazine le Pélerin.
Puis ce dernier d’expliquer : « À Lourdes, en 1993, j’ai ressenti fortement un appel au sacerdoce. Puis, à Medjugorje, en 1995, deux mois avant sa mort, j’ai compris que ma femme serait en paix et que le Seigneur m’appelait à le suivre. Je n’en ai rien dit à mon épouse mais elle l’avait deviné. Après son départ vers le Père, j’ai attendu un an avant d’annoncer à mes enfants que je voulais devenir prêtre.»
Concernant le fait qu’un veuf puisse devenir prêtre, voici les explications du journal Alateia : « si l’Église ne permet pas à un prêtre ordonné de se marier, un homme marié et même père de famille, devenu veuf, peut être ordonné prêtre. En effet, si le sacrement du mariage fonde un « contrat sacramentel » indissoluble, le décès de l’épouse mettant fin à la vie conjugale, rien ne s’oppose à ce que le sacrement de l’ordre soit reçu par l’époux veuf. Car le lien du mariage scellé de façon définitive sur Terre ne saurait perdurer de la même façon dans l’Éternité. Le veuvage est donc la seule condition dans laquelle un père de famille peut, dans l’Église catholique latine, devenir prêtre. Et il est à noter que si un nouveau mariage est envisageable pour un veuf laïc marié religieusement, il n’est évidemment pas possible pour un veuf ordonné prêtre.»
Dans certaines Églises catholiques orientales, comme par exemple l’Église gréco-catholique ukrainienne, les hommes peuvent se marier en vue de fonder une famille avant leur ordination sacerdotale. Le mariage ne leur est cependant plus permis après leur ordination et les évêques de ces Églises ne sont choisis que parmi les prêtres célibataires.
Depuis ses 75 ans, le père Bonnet vivait dans le diocèse de Vannes (Morbihan). Après avoir fondé « Parents pour l’École », une nouvelle association de parents d’élèves de l’enseignement libre (pour faire concurrence à l’APEL), considérant que « le caractère propre de l’école catholique et de ses instances n’est plus assuré », il lançait, avec Claude Marchadier, l’Association éducation solidarité (AES) qui vise à « procurer des bourses d’études primaires et secondaires dans des écoles catholiques vraiment libres ».
Pour ceux qui voudraient rendre un dernier hommage au père Yannick Bonnet, une seconde cérémonie sera célébrée jeudi 22 mars, à 10 h 30, en l’église Saint-Fortunat de Craponne (69), suivie de l’inhumation au cimetière de Craponne.
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