Concarneau fait partie de ces illustres ports qui ont fait la réputation maritime de la Bretagne. Mais que reste-t-il des grandes heures de la pêche concarnoise, du temps où le port regorgeait de navires ?
Révolution de la conserve
La ville est une place forte de la pêche dès le XIXème siècle et dispose déjà d’importantes infrastructures portuaires. La sardine fait les belles heures du port et les chaloupes sont nombreuses à débarquer leur pêche à Concarneau.
C’est par l’intermédiaire de Nicolas Appert que les choses vont prendre un tournant décisif. Ainsi, l’invention de la conserve en boîte métallique va révolutionner l’économie concarnoise. À partie des années 1850, les conserveries-usines vont se multiplier à Concarneau et seront jusqu’à une trentaine dans la ville. La première criée est ouverte quant à elle en 1893.
Les 30 glorieuses de la pêche
Mais c’est à la fin de la seconde guerre mondiale que la pêche va connaître son apogée dans le Finistère sud. L’économie est florissante dans les années 1950 et 1960 tandis que la pêche fraîche vient progressivement remplacer les conserveries.
En 1962, Concarneau est alors le troisième port de pêche français en volume (plus de 47 000 tonnes) derrière Boulogne-sur-Mer et Lorient. Cependant, les années 1980 viennent marquer la fin de la belle époque et le nombre de navires de pêche diminue drastiquement au cours des années 1990. Le secteur vit alors des heures noires.
Le thon pour sauver la mise
Face à ce marasme économique, Concarneau a tenté de maintenir le cap. Notamment grâce au thon puisque la ville est devenue le premier port français et européen sur cette espèce. De 72 000 tonnes débarquées en 1989, les 100 000 tonnes furent dépassées en 2010. La flottille concarnoise compte une vingtaine de thoniers.
Toutefois, la situation globale de l’activité pêche locale est loin d’être bonne. Plusieurs armements importants ont été vendus dans d’autres ports et de nombreux navires artisanaux ont aussi été désarmés. La pêche côtière a vu sa part augmenter dans les apports globaux compte tenu du déclin de la pêche hauturière.
Avec près de 1 600 m de quais et 14 000 m2 de halles à marée, autant dire que la pêche seule ne permettait plus de faire vivre tous ces espaces. En réponse, une partie de ces zones a été progressivement aménagée pour la plaisance ces dernières années.
Au 9ème rang
Terminés donc les fastes du passé. Concarneau est rentré dans le rang. Au 9ème rang des ports de pêche français. Ce sont désormais un peu plus de 150 navires de pêche qui y sont immatriculés. De quoi employer près de 900 marins. Tandis qu’il ne reste plus que sept chalutiers industriels hauturiers, ce sont les 95 chalutiers de pêche côtière, qui avec les thoniers, maintiennent le port à flots. Les bolincheurs, ces navires pêchant avec de petites sennes tournantes les anchois, sardines et autres chinchards, ne sont désormais pas plus de dix à approvisionner la criée de Concarneau.
L’éclaircie viendrait plutôt du côté de la construction et de la réparation navale, où les chantiers Piriou font office de locomotive. Mais dont les navires de pêche ne remplissent plus le carnet de commandes. L’activité maritime de Concarneau ne déroge donc pas à la règle : s’adapter ou disparaître.
Crédit photo : Wikimedias Commons (CC/Louis-Marie De Plonizac)
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