Nantes. L’Université toujours bloquée, l’administration entend imposer sa réouverture ce vendredi

Les jours se suivent et se ressemblent, l’Université de Nantes, enfin le campus du Tertre (11.000 étudiants, personnels et enseignants) est toujours bloquée. Cependant, un communiqué particulièrement énergique de la présidence condamne une fois de plus fermement le blocage et appelle les étudiants à être présents vendredi à 7h30 pour la reprise des cours.

Une AG a eu lieu ce jeudi à 8h30 en fac de droit devant un peu plus de 100 personnes (200 selon les organisateurs). Y ont été votés : la « reconduction du blocage pour la journée de vendredi, l’envoi d’une délégation à la Coordination Nationale des Lutes qui se tient à Rennes ce week-end, une occupation à partir de la semaine prochaine pour y tenir un programme d’université populaire »

Ainsi qu’une « AG massive ouverte aux lycéen-ne-s, personnels et enseignant-e-s de l’Université le mardi 20 mars à 12h afin de préparer le 22 mars et la suite. Rendez-vous est donné à 11h le jour-même pour un débrayage festif ». Le 22 mars est en effet prévue une journée de grèves et manifestations unitaire de la fonction publique.

Collectif Nantes Libre : « l’Université doit faire preuve de fermeté »

Opposé aux blocages, le collectif Nantes Libre renouvelle de son côté son appel à la prise de ses responsabilités par la présidence et nous a fait parvenir un communiqué : « Pour le troisième jour consécutif, une partie de l’université de Nantes est bloquée. Un petit groupe d’activistes opposé à toute forme de sélection a fait le choix, soi-disant démocratique, d’empêcher des milliers d’étudiants d’aller en cours. Quelques jours auparavant, le même groupe avait saccagé le Château du tertre, dégradé des amphithéâtres et vandalisé la présidence de l’université ».

Le collectif critique la volonté du président Laboux d’échanger avec ceux qui ne veulent visiblement pas discuter – comme l’a montré le « temps d’échange » de mercredi qui s’est déroulé dans une ambiance très tendue, le doyen de la fac de Langues (FLCE) s’étant même fait insulter par les pro-blocus : « Pour autant, M. Olivier Laboux, président de l’université, met en place des « temps d’échange » et continue de mettre à leur disposition des amphithéâtres. Quand est-ce que l’université cessera de tendre la bâton pour se faire battre ? Ces groupuscules ne souhaitent pas discuter. L’université doit faire preuve de fermeté et mobiliser des agents de sécurité sur le campus afin que des blocages ne puissent plus être organisés. La sécurité des étudiants et la liberté d’étudier l’exigent ».

L’Université entend imposer la reprise des cours ce  vendredi matin à 7h30

Il semble que l’appel de Nantes Libre – et des étudiants de plus en plus nombreux à être inquiets pour leurs examens et opposés aux blocages – a été entendu. En fin de journée, la présidence a adressé un court communiqué aux étudiants : « Une assemblée générale réunissant, ce matin, une centaine de présents, a décidé de reconduire le blocage d’une partie du Campus Tertre, demain, vendredi 16 mars. L’équipe de direction, le Conseil d’Administration et les Directeurs et Directrices des composantes concernées ont condamné ces derniers jours cette modalité d’action qui paralyse le bon fonctionnement de l’établissement et qui constitue une atteinte à la liberté de chacun de participer ou non au mouvement ».

La direction de l’Université entend imposer la reprise des cours, dès ce vendredi : « Nous mettons tout en œuvre pour que l’ensemble des activités prévues demain puisse se dérouler normalement. Nous appelons donc les étudiant-es et les personnels à être présents demain matin sur le campus dès le début des cours». Le doyen d’une des composantes a apporté une précision complémentaire à ses étudiants : « les accès seront libérés à cet effet par les services techniques, une société extérieure, moi-même, et tous ceux qui voudront bien apporter leur aide. Nous devrons veiller néanmoins à ne pas nous mettre en danger ». Des étudiants et professeurs qui veulent étudier et enseigner, ou des quelques dizaines de bloqueurs souvent extérieurs à l’Université qui veulent les en empêcher, qui réussira à mettre les points (ou les poings) sur les i ?

Louis Moulin

Crédit photo : Breizh-info.com
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