À l’appel de neuf organisations nationales, les retraités ont défilé ce jeudi pour protester contre la hausse de la CSG, notamment à Lorient, Morlaix et à Brest pour la Bretagne. La CSG (contribution sociale généralisée) a augmenté de 1,7 point au 1er janvier. Or, pour les retraités, cette hausse n’est pas compensée et représente une perte pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros par an pour certains. Une mesure qui pèse lourd sur leurs finances, déjà affectées par la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) de 0,3 %, mise en place en 2013, ou encore la suppression de la « demi-part fiscale » des veufs et veuves en 2008.
Gerard Coquerel, l’un de nos lecteurs du Morbihan, nous a adressé cette lettre ouverte aux retraités et futurs retraités dans laquelle il tente de les interpeller sur la situation en cours. Nous la reproduisons ci-dessous :
L’application de la hausse de la CSG aux retraités (y compris très modestes) est en fait l’arrivée de la nouvelle monarchie moderne. Il s’agit là d’un racket sur des hommes et des femmes qui, eux, ont cotisé toute leur vie… alors que certains ne travaillent pas depuis des années et touchent plus que celles et ceux qui ont œuvré à l’essor de leur pays. Et à l’époque l’on n’était pas au régime des 35 heures ; certains d’entre nous en effectuaient jusqu’à 70… par semaine. Quant au seuil à partir duquel se déclenche l’augmentation de CSG, il ne s’agit nullement du montant de la retraite perçue par le retraité, mais de la prise en compte du régime fiscal de référence obtenu en septembre 2017 qui détermine l’exonération de la CSG, la CRDS et la CASA sur les pensions de retraite qui seront versées en cette année 2018… ce qui est loin d’être la même chose…À titre d’exemple, le montant de la retraite de deux personnes mariées touchant chacune 750 euros mensuels représente 18 000 euros annuels. Le seuil de déclenchement « partiel », pour 2 parts, se situe à partir de 16 902 euros… et est « total » au-delà de 22 095 euros (soit… 955 euros mensuels !!!).
Nous avons cotisé, payé des impôts pendant toutes ces années, et nous y avons usé notre santé. Alors que penser de cette augmentation injuste qui est en fait la quadrature du cercle ??? Cotisations payées en activité, impôts payés, nouvelle CSG prélevée, et nouvel impôt à payer sur le montant de la CSG prélevée… mais qui sera tout de même à déclarer et donc imposable. Imposé sur ce que l’on n’a pas perçu… quel scandale ! Le calcul est vite fait et l’on est donc très éloigné du 1,7 % d’augmentation si l’on additionne tout ! Est-ce normal, tout cela au nom d’une « pseudo solidarité » ? NON ! Cet argent n’ira pas à celles et ceux qui en auraient réellement besoin, mais dans les poches de nantis qui tirent les ficelles dans les arcanes gouvernementales et ont des salaires bien trop élevés, voire des retraites pour de « brefs » passages au pouvoir, mais aussi et surtout pour… acheter la paix sociale. Et tout cela est vérifiable, facilement. Est-il normal, alors que l’on nous parle de solidarité nationale, de donner autant de millions à des pays étrangers qui par ailleurs nous envoient en masse leurs ressortissants à qui nous donnons fort généreusement des aides qui souvent dépassent le salaire des travailleurs ? NON. Est-il normal que bon nombre d’entreprises licencient et transfèrent leurs activités à l’étranger ? Est-ce cela la solidarité nationale ? NON ! Et tout cela avec un silence coupable de l’État et d’une majorité de journalistes.
Quant à la suppression de la taxe d’habitation, là aussi, c’est scandaleux. Tout le monde bénéficie du service public et ainsi chacun doit contribuer à hauteur de ses moyens à son règlement. Il est parfaitement injuste que seulement 20 % de la population la paye. Il y a là une rupture d’égalité flagrante qui devrait interpeller la Cour européenne de justice !
Moins de retraites voudra dire : moins de dépenses = moins de recettes pour les commerces = moins d’impôts payés, car moins de bénéfices = moins de fabrications = moins d’emplois = plus de chômage, etc. Trop de prélèvements = colère = révolution.
Enfin, et la liste des doléances n’est pas exhaustive, que penser de bon nombre de parlementaires de tous bords qui sont régulièrement absents des séances où y dorment ! Et qui votent POUR ce genre de mesure !
Mais le plus triste n’est-il pas ce manque de combativité de celles et ceux qui râlent et pourtant ne font rien pour se rebeller contre l’injustice et le totalitarisme d’un gouvernement qui va finir par nous transformer… en serfs du moyen âge ?
Alors, une idée simple à tous les retraités mécontents de cette nouvelle diminution de pouvoir d’achat et qui font du bénévolat : cesser votre activité bénévole. Vous œuvrez « gratuitement » pour la collectivité, mais elle, que fait-elle pour vous ??? Réfléchissez ! Voilà un beau moyen de pression alors que nous ne pouvons plus user d’un droit de grève… c’est à méditer !
Jamais nous n’avons été autant « taxés » ! CSG, Taxes locales ou départementales, hausses successives des carburants (soi-disant pour préserver la planète), baisse de la vitesse pour augmenter le nombre d’amendes perçues, hausse du forfait hospitalier, mais dans le même temps fermetures d’hôpitaux, déremboursement croissant de médicaments… mais pourtant on continue à payer des cotisations, limitation d’accès aux soins (mais pas pour tout le monde…), loyer des maisons de retraite qui flambent, suppression de la demi-part aux veuves et veufs, et que ceux qui pensent avoir atteint le fond se rassurent… ce n’est pas fini, l’État continuera à nous presser comme des citrons, ce sera jusqu’à ce que nous soyons dépouillés de tout… et ça, c’est une certitude !
Alors, quand allons-nous entendre à nouveau les paroles de la Marseillaise ?
Ô peuple de France, ceci est la réflexion d’un retraité très amer, mais ô combien réaliste et qui refuse la soumission auquel on le destine in fine.
Gérard Coquerel
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