Il existe une règle tacite chez les « Marcheurs » en 2018 : après la grande victoire pratiquement acquise pour les Européennes de 2019, toutes les villes seront bonnes à prendre lors des Municipales en 2020, et pour y arriver, toutes les alliances seront examinées. À Quimper, le Maire LR Ludovic Jolivet l’a bien compris et y travaille depuis les législatives 2017.
Les gifles électorales reçues depuis son élection en 2014 ont amené le seul LR parmi les Maires des grandes villes bretonnes, à reconsidérer sa position : les résultats électoraux de 2015 sur les deux cantons Quimpérois ont fait perdre le Finistère à son camp, et le score de la candidate UDI-LR, 11,5%, en 2017, a démontré son isolement politique malgré l’appui des votes Fouesnantais.
Rusé, Ludovic Jolivet cultive publiquement sa relation avec Richard Ferrand, dont l’avis sera déterminant en 2020 dans la désignation du leader En Marche à Quimper : il n’hésite pas à le soutenir à travers la presse locale. Quelques ennemis communs, et des lois anti sociales portés par le groupe de l’un et soutenues à distance par l’autre, ont scellé leur relation.
Sur le plan municipal, son soutien à Emmanuel Macron lui permet de taquiner son opposition de gauche ( divisée à l’échelle nationale mais faisant encore bloc à l’échelle locale ) et d’avoir été reçu en 2017 à l’Élysée, ce qui est important pour son image.
Le problème du maire sortant sera son bilan et ses grosses fautes politiques : un laissez-aller qui a heurté plus d’un, ses attaques contre le monde culturel dans une ville somme toute fière de son activité dans ce domaine, son agressivité envers une partie de sa majorité, et l’année dernière, son comportement girouette lors de l’élection présidentielle.
Du côté d’En Marche, auréolé de la victoire surprise de la députée Annaïg le Meur face au ministre sortant Jean-Jacques Urvoas, on se retranche derrière le choix de Paris : le conseiller régional Karim Gachem l’a annoncé dans la presse Quimpéroise « ce sera Paris qui décidera ». Une militante proche de la députée a également annoncé la création de groupes de travail pour élaborer un programme municipal. En 2018, ils n’ont donc aucun programme mais visent la victoire en s’appuyant sur la légitimité électorale de 2017.
Avec ou sans le maire sortant ? La bidouille électorale a de l’avenir au sein de tout ce petit monde.
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