Le 20e siècle a vu le développement de nombreux secteurs du banditisme augmenter parmi lesquels le trafic de drogue ou d’armes. Ce début de 21e siècle, lui, voit apparaître une nouvelle forme de délinquance sans frontière : la cybercriminalité !
Selon l’agence de presse DPA qui l’a révélé la semaine dernière, le réseau de données de l’État et de plusieurs ministères en Allemagne aurait par exemple été infiltré sur une longue période par des hackers russes. Diffusée le 28 février, la nouvelle a apeuré toute la classe politique allemande.
Une étude publiée par l’entreprise McAfee et le Center for Strategic and International Studies montre que le coût lié au phénomène ne cesse d’augmenter à la faveur notamment des cryptomonnaies qui permettent aux hackers de préserver leur anonymat. Parmi les attaques, on retrouve les arnaques directes à la personne, les malwares — les logiciels malveillants — mais aussi de nombreux vols sur les plateformes d’échanges de cryptomonnaie. Des valeurs ensuite blanchies notamment sur le Dark Web, des réseaux qui utilisent l’internet public, mais qui sont uniquement accessible à partir de logiciels, de configurations ou d’autorisations spécifiques.
Aujourd’hui, les cybercriminels coûteraient 600 milliards de dollars par an dans le monde. Le dernier rapport publié en 2014 portait ce chiffre à 445 milliards. Cette hausse de 34 % n’a rien d’anecdotique puisqu’elle porte le chiffrage de cette délinquance à hauteur de 0,8 % du Produit intérieur brut mondial. 600 milliards de dollars, c’est plus que le PIB de l’Argentine et juste un peu moins que celui de l’Arabie Saoudite. À titre de comparaison, le trafic de drogue dans le monde serait d’environ 300 milliards de dollars par an, soit deux fois moins !
Le problème de cette criminalité d’un autre type est la recherche des coupables. Cachés derrière les écrans, ces derniers sont bien souvent des spécialistes de l’informatique et leurs compétences peuvent dépasser celles du personnel embauché par les États. Au service de leur propre intérêt financier, au service d’organisation terroriste ou idéologique, les cybercriminels ont créé un nouveau champ de bataille virtuel dont les conséquences sont, elles bien réelles.
Parmi celles-ci on retrouve les particuliers, les entreprises, les Etats mais aussi les banques comme cibles privilégiées ! Concernant la localisation des attaques, la Russie est en tête, mais les menaces semblent également très nombreuses du côté de l’Iran et de la Corée du Nord. Une tendance certes, mais ces données de localisation des centres névralgiques de cybercriminalité SONT à prendre avec des pincettes puisque le rapport est issu d’une entreprise et d’un cercle de réflexions étasuniens…
Dans un tel contexte, les États tentent de réagir et les services numériques sont toujours plus garnis. En France, pour la période 2019-2025, une enveloppe budgétaire de 1,6 milliard d’euros a été mise en place pour faire face aux attaques.
Car elles relèvent aussi bien du larcin que du terrorisme et sont susceptibles de mettre à mal les politiques de défense.
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