Les Italiens ont élu, ce dimanche 4 mars, les représentants du Sénat et de la chambre des députés. Le vote traduit un désaveu grandissant pour les partis de gouvernement et une montée en puissance des mouvements antisystèmes eurosceptiques. Le pays reste cependant ingouvernable puisqu’aucune majorité n’est ressortie du scrutin, et les parties en présence semblent peu aptes à s’entendre.
Pour l’historique Partito Democratico de l’ex Premier ministre Matteo Renzi, c’est la débâcle : il n’arrive pas à la barre des 20%. À l’instar du Parti Socialiste en France, auquel il est allié au sein du parlement européen, la gestion catastrophique du pays – 5 millions de pauvres, 33% de jeunes sans emploi (16% étant la moyenne dans l’Union européenne), une crise migratoire insupportable – et la déviation sur des thèmes secondaires et totalement impopulaires comme le droit du sol ou l’augmentation à 12 vaccins obligatoires, l’ont amené à enregistrer son score le plus bas depuis sa fondation il y a dix ans.
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Nombre de ses électeurs est passé au Mouvement Cinq Étoile (M5S), qui s’affirme à nouveau comme le premier parti du pays avec 32% des voix, et ce, malgré la précédente perte de vitesse enregistrée à la suite de leur mauvaise administration des mairies de Rome et de Turin. Un succès qui s’explique principalement par une communication et des candidats jeunes, qui ont su canaliser le fort mécontentement populaire sans trancher sur le thème diviseur de l’immigration. Une idéologie fourre-tout forcément rassembleuse, tout comme son parti-pris anti-élite et sa promesse d’un revenu universel de citoyenneté.
La deuxième force sortie des urnes (37%) est la coalition de centre-droit, mené par Silvio Berlusconi, mais dont le grand gagnant est Matteo Salvini de la Ligue, qui a abandonné son qualificatif « du nord » pour devenir le parti identitaire national et non plus régionaliste. Proche du Front National dont elle partage nombre de positions (sortie de l’Euro, préférence nationale, soutien des « petits citoyens », abrogation de la loi travail…), la Ligue fait effet de parti « populiste » de droite du Nord de l’Italie, son berceau, mais en progression sur tout le territoire.
Cette révolte contre l’establishment et les diktats mondialistes, qu’elle soit incarnée par la Ligue ou le M5S, suffira-t-elle à remettre la souveraineté entre les mains du peuple ? Rien n’est moins sûr puisque les chefs de file des deux groupes ont ce matin écartés toute velléités de gouverner ensemble. C’est donc probablement un gouvernement d’unité nationale (alliance centre-droit et centre-gauche), ou pire, un nouveau gouvernement technique qui semble se profiler à l’horizon.
La Ligue n’arrivera pas à s’imposer seule et devra faire d’énormes compromis, anéantissant de la sorte toutes ses propositions souverainistes (les trois alliés de centre-droit, Forza Italia, la Ligue et Fratelli d’Italia ne semblaient en accord sur aucun des thèmes cruciaux de ces élections).
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Quant au Mouvement 5 étoiles, il est déjà infiltré par des agents mondialistes de l’Open Society Fondation du grand manitou Georges Soros.
Ainsi, si ces élections sont un ultérieur symptôme du ras-le bol du populaire, le système semble assez bien verrouillé pour contenir cette « crise de la représentation ».
Audrey D’aguanno
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