Le sujet tiraille la société russe. À Moscou, les propriétaires d’appartements mettant leurs biens en location privilégient souvent les Slaves de souche en ce qui concerne les locataires. Une situation qui fait grincer des dents certaines personnes cherchant un logement.
Slaves de souche ethnique
Le phénomène est rapporté par un quotidien russe. La situation d’un professeur d’anglais de 26 ans d’origine azerbaïdjanaise est alors évoquée. Né et résidant à Moscou, de quoi se plaint ce dernier ?
Il met en cause les agences immobilières russes mais aussi les loueurs particuliers car ceux-ci feraient de la discrimination quant au choix des locataires. Ainsi, les appartements dans la capitale seraient prioritairement attribués aux Slaves de souche ethnique selon lui. Un phénomène qui ne date pas d’hier et qui engendrerait des difficultés de logements pour les personnes originaires des pays d’Asie centrale et des républiques du sud de la Russie.
Tapage médiatique
Si le professeur d’anglais Allakhverdiev fait parler de lui ces temps-ci, c’est parce qu’il est à l’origine d’un message publié sur Facebook qui a suscité de nombreux commentaires. Au point de conduire l’azerbaïdjanais jusque sur les plateaux des chaînes de télévision Moskva 24 et Dozhd.
Alors que son objectif initial était d’attirer l’attention sur le phénomène, il semble qu’il ait, en partie, réussi. Cependant, le message en question a été supprimé depuis par Facebook. Une suppression derrière laquelle Allakhverdiev voit la main des « nationalistes russes » qui auraient « envoyé des plaintes » au réseau social.
Surpopulations et jurisprudence
Toutefois, du point de vue des professionnels de l’immobilier moscovites, ces précautions dans la sélection des futurs occupants d’un appartement sont motivées par de nombreuses mauvaises expériences.
Selon eux, moins que de vouloir à tout prix favoriser les Slaves de souche, il s’agit surtout d’empêcher « les travailleurs migrants d’Asie centrale et des républiques du sud de la Russie de transformer les appartements en « foyers » ».
Car ces populations auraient la fâcheuse tendance à surpeupler les logements qu’ils occupent. L’un des agents immobiliers rapportent ainsi que « Les gens qui viennent d’Asie centrale, du Caucase, de Tchétchénie et du Daghestan – deux républiques russes à prédominance musulmane – diront qu’ils n’auront que trois personnes vivant dans l’appartement, mais bientôt 10 à 12 personnes auront emménagé ».
Autorisé par le droit russe
Cependant, ces pratiques que certains jugent comme discriminatoires n’enfreignent pas les lois de la Russie. Celles-ci condamnent en effet la discrimination à l’embauche mais pas la façon dont un individu gère son bien privé.
Voilà qui devrait conforter une situation bien ancrée dans la société russe. Mais la priorité accordée aux siens est parfois confortée par les mauvais comportements des autres. À Moscou comme ailleurs.
Crédit photo : Pixabay.com (CC0/designerpoint)
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