27/02/2018 – 06h00 Nantes (Breizh-info.com) – Il semble qu’il en va de l’extrême-gauche comme des champignons : ça ne se développe que s’il fait chaud et humide. Le froid glacial qui sévit à Nantes a annihilé les velléités de blocus des lycées Clemenceau et Livet prévus jeudi 22 février, gelé l’affluence de la « semaine des résistances » et limité le « carnaval des luttes » contre les grands projets inutiles. Ce samedi 24 février, ils étaient environ 250 manifestants esseulés, mais déterminés à faire beaucoup de bruit même s’ils ne représentent (presque) personne.
Rassemblés place Bouffay autour d’une batucada rose qui jouait « tout le monde déteste la police », l’extrême-gauche locale s’élançait vers 16h en direction de Commerce avec force fumigènes et pétards. Fidèle à la réputation locale, il y avait devant une belle banderole représentant la Bastille : « C’est une révolte ? Non sire c’est une révolution », et la tête de Macron avec le sigle du Medef derrière. Mais une Révolution particulièrement faible, avec une trentaine de cagoulés et un bloc de manifestants composé d’étudiants et de jeunes visiblement bien habillés, loin des prolétaires qui n’ont à perdre que leurs chaînes.
Vers 15h20, la police interpellait à Commerce deux personnes. Un premier, d’origine africaine, était recherché pour une peine non exécutée. La seconde, oratrice habituelle de l’extrême-gauche locale, connue pour ses diatribes enflammées anti-police, a violemment insulté un agent de la BAC, traité entre autres de « sale enculé » et de « sale facho ». Dire qu’il y a quelques mois, après des propos très violents contre la police, elle fondait en larmes dans une cellule de garde à vue ! Ce sont les risques du métier, disons… Quatre personnes ont aussi été arrêtées le temps d’une vérification d’identité.
Vers 17 heures, le cortège tente un second tour. Raté du côté de Commerce, mais une ouverture est trouvée rue Paul Dubois, dont le bas n’est pas barré par les forces de l’ordre. L’avant de la manifestation s’y engouffre, il est coupé du reste des manifestants. Une personne – une autre tête assez connue de l’extrême-gauche locale – est interpellée au carrefour des rues de l’Emery et des Petites Écuries, avec la tête de Macron dans un caddie. La responsable de la « legal team » de la ZAD s’égosille, pendant que les CRS l’emmènent, en donnant les noms des avocats, « et surtout, tu n’as rien à déclarer en garde à vue ! ». Deux autres interpellations sont encore faites, dont l’une pour port d’arme prohibé – le manifestant avait un couteau sur lui.
Un policier : « on n’est pas un punching ball pour des fils de bourges »
De quoi faire hurler l’extrême-gauche, qui parle de « répression », d’une « quinzaine de personnes frappées et une trentaine gazée », lorsque les manifestants ont voulu s’attaquer à la préfecture comme d’habitude – ils n’ont pu cette fois que jeter quelques bombes de peinture. Un policier nantais a un tout autre avis. « Tant mieux que cette fois il y a des interpellations. Y en a marre. On n’est pas un punching ball pour des fils de bourges ».
Car le profil des habitués de l’extrême-gauche locale est loin du prolétaire : « y en a qu’on connaît par leurs prénoms, à force d’interpeller toujours les mêmes. Quand on voit les maisons de leurs parents, ils ne sont pas pauvres ni ouvriers, loin de là. Ceux-là ils peuvent en accueillir des migrants, mais je suis sûr que la chambre d’amis est vide. Ils préfèrent donner des leçons de morale et imposer les migrants aux contribuables. Quand ils en auront assez de casser, ils se lanceront en politique, comme papa ou maman. Mais certains commenceront plus tôt et iront plus loin et plus haut ».
Louis Moulin
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