Carnac fait partie de ces stations balnéaires bretonnes où les divertissements nocturnes ne manquent pas. Tandis que l’hiver est toujours bien installé chez nous, tournons-nous vers la belle saison en évoquant un lieu phare de l’été breton : le Stirwen.
Sterenn wenn
À l’origine du Stirwen, il y a le chanteur Alain Barrière. L’homme qui connaîtra le succès au cours des années 1960 est un natif de la Trinité-sur-Mer. Symbole d’une époque où l’identité bretonne était encore honteuse, ce fils de mareyeurs et par ailleurs ingénieur des Arts et Métiers se nomme Louis Bellec à l’état civil.
Mais il n’en demeure pas moins attaché à la Bretagne et à sa côte du Pays vannetais. De la Trinité à Carnac, Alain Barrière est chez lui. C’est pour cela qu’il choisit d’y faire construire le Stirwen en 1975, au lieu-dit le Moustoir, au milieu des pins et à quatre kilomètres des plages carnacoises.
Alors que l’ensemble des boîtes de nuits de l’époque ont une architecture quelconque voire exotique et des noms qui sentent l’Amérique ou la Méditerranée, Alain Barrière fait tout le contraire. Il fait venir des anciennes pierres d’églises et de manoirs des quatre coins de Bretagne pour ériger un bâtiment aux allures de vieux château breton. Quant à l’appellation, ce sera le Stirwen, contraction de « sterenn wenn ». L’étoile blanche était née. Un nom bien plus appréciable et enraciné que les nombreux établissements baptisés maladroitement « Le Startlight », comme c’est notamment le cas actuellement dans le centre du Finistère…
Nuits carnacoises
Le but initial d’Alain Barrière était de faire du bâtiment un lieu de vie culturelle au sens large. Avec pièces de théâtre et concerts à l’appui. Mais ce sont bien les folles soirées de la boîte de nuit qui feront la réputation du Stirwen dans toute la Bretagne à partir des années 1980. Et même bien au-delà d’ailleurs.
La belle aventure se poursuivra jusqu’au milieu des années 2000. Mais voilà, le Stirwen tire sa révérence à la fin de l’été 2006. La nuit carnacoise est orpheline et les noctambules se replient aux Chandelles, l’autre club historique de la station, situé quant à lui à Carnac-plage. Les années passent mais la nostalgie reste. Même pour Guenaëlle, la fille du fondateur, qui finit par redonner vie au Stirwen lors de la saison 2013 après 6 ans d’absence.
Un lieu singulier
Et le succès n’a pas mis bien longtemps à revenir. Hauts plafonds, agencement en amphithéâtre et pierres apparentes, il n’y a pas deux Stirwen en Bretagne. Le vaste espace extérieur en guise de chill-out, une programmation qui ne sacrifie pas encore tout au rap et la population mi-locale mi-touristique font la singularité de l’endroit. Entre les faux mondains et les vrais fêtards, il y en a pour tous les goûts.
Cependant, pas de précipitation : le Stirwen n’ouvre ses portes qu’à la belle saison. Et uniquement le samedi soir. Dans ces conditions, inutile de préciser que le système de préventes marche à plein régime. Se présenter après minuit devant la porte du Stirwen sans le précieux sésame revient à prendre un risque certain. Celui de rester dehors. L’endroit vaut pourtant le détour, ne serait-ce que par curiosité.
Crédit photo : Vimeo (cc)
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