(Extrait de Histoire et tradition des Européens – 30 000 ans d’identité, éd. Du Rocher, 2011, pp. 37-39)
Notre époque souvent si critiquable a du moins reconnu que l’ancienne prétention à l’universalité des Français, des Européens ou des Américains, n’était que le masque de leur ethnocentrisme, l’orgueilleuse illusion de prendre ma culture pour la culture. L’influence de l’universalisme chrétien et de son prosélytisme y avait sa part, avant que n’interviennent ceux des Lumières et des droits de l’homme.
On pensait naguère que les normes forgées en Îles-de-France ou sur les bords de la Tamise par quelques siècles de polissage spécifique devaient s’imposer à tous les peuples et pour tous les temps. Au moins cette chimère donnait-elle aux Européens une cohésion intérieure. Elle n’a été remplacée que par du vide ou pire encore par une négation acharnée de soi, qui ressemble au désir de disparaître. Dans les dernières décennies du XXème siècle, cette peste de l’esprit s’est entendue à l’ensemble du monde blanc jusqu’à combiner sournoisement son autodestruction par la voie d’un brassage généralisé. Inversement, la lutte pour la survie du groupe qui, depuis l’aube des temps, avait été la loi obligée de tous les peuples, était rejetée comme l’expression du mal absolu.
Adoptant le métissage comme horizon, la plupart des pays d’Europe occidentale ont favorisé les flots migratoires en provenance de l’Orient ou de l’Afrique. Au regard de nouvelles lois, par un complet renversement de la morale vitale, le coupable cessa d’être celui qui détruisait son peuple, pour devenir celui qui, au contraire, œuvrait pour sa préservation.
Il n’existe pas d’exemple historique de civilisation ayant poussé à ce point le refus de survivre et la volonté de se supprimer. Le phénomène est d’autant plus pervers qu’il s’accompagne de manifestations apparentes de puissance, d’une efficacité économique et technique servant de masque au déclin et de refuge aux aptitudes créatrices des peuples d’origine européennes.
Cette involution a coïncidé avec un mouvement inverse en Afrique, en Asie et d’une façon générale hors des limites de l’ancien « monde blanc ». Partout, sous l’effet de la décolonisation, ont été exclues ou expulsées par la violence les minorités d’origine européenne. Cette élimination s’est faire au nom du principe de l’homogénéité ethnique que les Occidentaux sont les seuls à répudier. S’ils en sont arrivés là, c’est en expiation de leur suicide collectif des deux guerres mondiales. C’est aussi l’effet d’actions destructrices concertées.
C’est encore la conséquence de l’ancienne religion dominante et de ses transpositions séculières. Les utopies universalistes ont peu à peu détruit chez les Occidentaux les immunités naturelles qui se manifestent chez les autres peuples.
Dominique Venner
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