Entre 18 mois et 8 ans d’emprisonnement. Des réquisitions lourdes contre quatre membres de la communauté des gens du voyage accusés du vol d’une armurerie ainsi que de nombreux autres cambriolages dans la région.
Un tuyau pour des fusils
Le 1er octobre 2016, une armurerie de la zone commerciale de Luscanen à Ploeren était dévalisée en pleine nuit. Le butin des voleurs était conséquent puisque ce sont 24 carabines et fusils de chasse qui étaient dérobés !
La dangerosité du butin avait attiré l’attention de la gendarmerie qui avait réussi à mettre la main sur les suspects en mars 2017.
Grâce à un « tuyau » provenant d’un membre de la communauté des gens du voyage, les gendarmes ont pu mettre en place un système de surveillance et d’écoute perfectionné qui a abouti à l’arrestation des suspects durant une revente de seize fusils ainsi qu’à la découverte d’un réseau de cambrioleurs ayant réalisé plus d’une vingtaines de vols dans le département (Ambon, Muzillac, Plescop, Questembert, Séné, etc).
Des biens et des dépenses étonnantes
Après l’arrestation, des perquisitions ont été menées dans des camps de gens du voyage situés à Saint-Avé et Vannes.
Les camps de gens du voyage sont souvent des lieux d’opération très craints par les forces de l’ordre. Un policier que nous avions interrogé en juillet dernier nous expliquait ainsi que « l’État n’a aucune autorité » vis à vis des gens du voyage. « Lorsqu’ils arrivent quelque part, les seules questions qui se posent c’est de savoir quand est-ce qu’ils vont repartir, et comment est-ce que les équipes vont gérer cela. C’est un aveu d’impuissance. Ils sont solidement organisés, ils font peur y compris aux collègues. Et les élus se retrouvent pris en otage, et rarement plus courageux que les autres, s’agenouillent. »
Et pourtant, lorsque les forces de l’ordre investissent ces zones de non-droit, elles ont souvent de bonnes surprises !
Résultat de ces perquisitions : une petite partie du butin des cambriolages a été retrouvé.
La justice s’est également penchée sur le financement étonnant de dépenses importantes. achat de voitures, de caravanes, d’un bateau et même d’un voyage… Autant de dépenses qui interrogent alors que les quatre principaux prévenus sont officiellement des ferrailleurs disposant de faibles ressources financières.
Les suspects nient malgré les preuves
Bien que des écoutes téléphoniques et la géolocalisation de leur portable confondent les voleurs de fusil, ils ont choisi de nier fermement.
« Les nuits des cambriolages, j’étais à la pêche », sourit l’un, malgré la géolocalisation de son téléphone et de sa voiture, rapporte le Télégramme. « J’étais au mauvais moment et au mauvais endroit lors de mon arrestation », lâche le plus jeune, 20 ans. « Je ne me rappelle pas cette conversation téléphonique », assure un autre quand le juge lui lit un de ses échanges avec les acheteurs des armes, deux cousins venus de Saint-Brieuc et poursuivis pour le recel de ces fusils.
Le procureur, lui, a pointé du doigt la qualité des preuves contre ces hommes et le professionnalisme de leurs méthodes.
Il a requis des peines de 7 à 8 ans pour les quatre suspects de vol et 2 et 4 ans pour les deux receleurs.
Verdict le 22 mars prochain.
Crédit photo : Gendarmerie de Loire-Atlantique
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