Plusieurs établissements de santé bretons se distinguent fréquemment par la qualité des soins et des recherches qui y sont développés. Traitement du cancer du foie, nouvelles interventions liées à des AVC (accidents vasculaires cérébraux), nouvelles techniques d’opérations, on vous présente quelques-unes de ces avancées médicales dont nous avons récemment eu écho, et qui font honneur aux personnels de santé en Bretagne, mais pas que.
La thrombectomie pour palier aux AVC
Depuis 2015, les neuroradiologues disposent d’une nouvelle technique pour prendre en charge les accidents vasculaires cérébraux : la thrombectomie.
La thrombectomie consiste à aller chercher le caillot qui bouche l’artère. Le médecin introduit au niveau de l’aine un cathéter, une sorte de petit tuyau dans l’artère fémorale du patient qui va permettre de guider un instrument encore plus fin jusqu’à l’artère bouchée. Une fois arrivé au niveau de l’obstruction, le médecin déploie alors un petit grillage métallique appelé stent.
Voici ce qu’en dit le site allodocteurs : « On ne laisse pas le stent en place pour rouvrir l’artère, mais il est utilisé un peu comme un filet de pêche. On attend quelques secondes que le caillot se prenne dans les mailles du stent, et on retire ensuite l’ensemble. La circulation sanguine est alors rétablie. Pour le vérifier, il suffit de reprendre une photo des vaisseaux du cerveau. Le cerveau est à nouveau irrigué. »
Au final, un gain de temps d’une heure et demie, et des patients sauvés alors qu’avant 2015, leurs chances de survie auraient été quasi nulles.
Un virus contre le cancer du foie ?
Et si on parvenait, à moyen terme, à vaincre le crabe, plus particulièrement, le Cancer du foie ? C’est en tout cas ce qu’expérimente actuellement le centre Eugène Marquis, de Rennes (lutte contre le cancer), à travers un essai international du virus Pexa-Vec. Mis au point par le laboratoire français Transgene, on le pense capable de lutter contre le cancer du foie. Le principe ? On injecte le germe au plus près de la tumeur, et ce dernier, génétiquement modifié, est programmé pour viser les cellules cancéreuses, s’y multiplier, jusqu’à les faire « exploser » (un procédé médical déjà existant, notamment pour traiter les mélanomes).
L’expérimentation est actuellement dans sa phase 3, et le produit pourrait être commercialisé dans les années à venir, alors qu’actuellement, 600 patients dans le monde le testent.
Attention, ce traitement est actuellement étudié uniquement contre le carcinome hépatocellulaire, forme la plus courante du cancer primitif du foie. Toutefois, les médecins rêvent actuellement d’une chose, avec la mise en place de virus tueurs : transformer le cancer en maladie chronique, qui se soignerait.
À suivre donc, avec grand intérêt.
Une nouvelle forme d’anesthésie locale
Le Dr Warren Kim, chirurgien orthopédiste au CHU de Rennes, opère désormais selon une technique qu’il a ramenée de son pays (le Canada), consistant à ne plus pratiquer d’anesthésie classique de tout le bras pour une opération de la main, mais uniquement de la main. Le principe consiste à injecter, dans la main, trente minutes avant l’opération, une solution de xylocaïne adréalinée qui joue le rôle d’anesthésiant et qui limite fortement les saignements en resserrant les vaisseaux sanguins.
Le patient peut continuer à bouger sa main pendant l’opération, sans ressentir la douleur, mais tout en permettant ainsi aux chirurgiens de voir si leur travail s’avère efficace. Une technique qui devrait s’étendre prochainement dans d’autres hôpitaux en France.
Avancées dans la lutte contre le cancer, développement de la réalité augmentée en matière médicale, meilleure prise en charge des AVC, nouvelles techniques d’opération, la science et la médecine permettront sans doute un jour de tirer un trait sur des maladies et des problèmes qui rongent aujourd’hui nos sociétés, et qui apparaitront comme anodins pour nos enfants et nos petits enfants.
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