Ils monopolisent beaucoup d’attention et d’argent public. Mais les REP (réseaux d’éducation prioritaire) et REP+ ne sont pas les seuls établissements à accueillir des élèves en difficultés.
Les oubliés
Voilà une note d’information rédigée par le ministère de l’Éducation nationale qui remet en cause bien des idées reçues. Le rapport confirme d’abord l’origine sociale « défavorisée » de la majorité des élèves dans les REP. Mais il précise toutefois que « compte tenu du nombre restreint de collèges REP+ ou REP, la majorité des élèves d’origine sociale défavorisée est scolarisée hors éducation prioritaire ».
Dans le détail, 11,7 % des élèves défavorisés sont scolarisés en REP+ (Réseaux d’éducation prioritaire renforcée) et 19,2 % en REP. De plus, lorsqu’il arrive en classe de sixième, un collégien sur cinq est en réelle difficulté dans les établissements classés REP+.
Mais, loin de nier la situation catastrophique de ces réseaux prioritaires, l’enseignement principal apporté par ce document est que ce type de structure ne concentre qu’une minorité des élèves en retard. Ainsi, les REP accueilleraient 19,5 % des élèves connaissent des retards en classe de sixième. 13,3 % en ce qui concerne les REP+. La conclusion : les établissements classiques et donc non prioritaires scolariseraient alors près de sept élèves en retard sur dix !
L’origine sociale avant tout
Autre point à souligner dans cette note, les élèves d’origine sociale défavorisée obtiennent moins facilement leur brevet des collèges, qu’ils soient scolarisés en réseaux prioritaires ou non. Par ailleurs, il faut rappeler que le dispositif REP+ n’a été mis en place qu’en 2015.
Plus précisément, ce sont 6 700 écoles et 1 097 collèges qui appartiennent aux réseaux d’éducation prioritaire. Parmi lesquels se trouvent 2 466 écoles et 365 collèges classés en REP+.
Cette priorité se caractérise par un taux d’encadrement plus élevé : 20,6 élèves par classe en REP+ et 22,3 en REP contre 24,3 pour les écoles classiques. D’autre part, ces établissements bénéficient également d’un dédoublement des classes de CP bien meilleur que les autres. De quoi rendre jaloux les enfants en difficulté n’ayant pas la chance d’être scolarisés dans ces REP et REP+. Mais le gouvernement a fait des choix. Certains l’apprennent à leurs dépens.
Crédit photo : Flickr (CC/US D.E.)
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