Que savez-vous vraiment au sujet des Millennials ? Qui sont-ils d’ailleurs ? La novlangue détient cette facilité à distiller de nouveaux termes dans nos sociétés. Retour sur un concept déjà presque dépassé.
Génération Y
Les Millennials désignent, au sens strict, les individus nés entre 1980 et 2000. Ils viennent alors succéder aux baby-boomers puis à la génération X. Le terme de Millennial fut inventé en 1989 par des historiens. Mais, que l’on ne s’y méprenne pas : il ne concerne que les jeunes des pays développés avec un certain pouvoir d’achat, quoiqu’en disent certains observateurs. Car, à l’instar des baby-boomers, les Millennials représentent avant tout un immense vivier marketing pour le marché mondial.
Dans les grandes lignes, le Millennial se caractérise par un mode de vie urbain et particulièrement connecté. Mais pas seulement.
Diplômés et « hyper open »
À y regarder de plus près les nuances sont nombreuses entre le jeune très diplômé du centre-ville enchaînant les soirées culturelles avec ses journées de coworking et la jeunesse des campagnes, copiant tant bien que mal et avec retard ces urbains présentés comme modèles par les différentes imageries actuelles.
Mais, peu importe ces disparités, ce sont bien ces jeunes « hyper open » sur le monde et l’environnement qui vont occuper demain le pouvoir. Qu’il soit social, politique ou culturel. C’est dorénavant en ville que les choses se passent. Et seulement en ville. Les marketers ne s’y sont pas trompés. Un modèle dominant n’est pas forcément majoritaire en valeur absolue. Du moins pas encore.
Environnement et déracinement
Avec la notion de nomadisme valorisée à l’extrême, les Millennials sont aussi la génération qui vient enterrer définitivement le principe de l’enracinement. Un principe déjà mis à mal par une partie des baby-boomers attirés par les sirènes de Paris ou d’ailleurs. Et qui ont délaissé leur terroir pendant les trente glorieuses. Le phénomène n’a finalement fait que s’amplifier. Depuis plusieurs décennies dorénavant, il est recommandé de « bouger » et d’être « flexible ». Message reçu : les Millennials bougent et sont flexibles.
Cette génération d’individus atomisés et isolés dans des logements de centre-ville aux loyers prohibitifs n’a donc plus qu’un rapport lointain et amusé avec ses racines. Se contentant d’un restaurant « folklorique » de temps à autres pour se rappeler quelques souvenirs d’enfance, l’heure est désormais au grand mélange. En cuisine comme ailleurs.
Mais, parmi cette génération Y, certains se refusent toutefois à ne se cantonner qu’à leur simple rôle de consommateurs. Voilà pourquoi les enjeux environnementaux ou les combats tiers-mondistes trouvent un écho particulier chez une partie de cette jeunesse en quête de transcendance.
Solitude ou contraintes économiques ?
D’autres tendances se dégagent également du mode de vie des Millennials. Ils sont en effet la génération qui a imposé la pratique de la colocation et du covoiturage. Il en va de même pour les espaces de travail partagé où de jeunes start-upers et autres freelancers utilisent des locaux communs pour leurs activités.
Bien que la solitude soit « le mal du siècle », ces évolutions sont davantage un marqueur des difficultés économiques rencontrées par ces jeunes. Difficultés dont les causes sont multiples : pouvoir d’achat en baisse, constitution plus tardive de la cellule familiale, études plus longues, etc. Mais pas de quoi cependant susciter un réel vent de révolte contre leurs aînés, enfants de 1968 responsables de cette évolution et malgré tout toujours aux commandes.
Quant à la génération Z, née entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000, il n’y a pas de raison qu’elle n’emboîte pas le pas de ses aînés.
Crédit photo : Flickr (CC/State Farm)
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