18/02/2018 – 06h45 Paris (Breizh-info.com) –A défaut de pouvoir prétendre à remporter la Coupe du monde de football, l’Algérie remporte la Coupe du monde de la représentation de ses citoyens hébergés dans les prisons françaises. Le Maghreb est d’ailleurs présent en force, puisque les Tunisiens et les Marocains se disputent les 4 premières places avec les Roumains.
D’où sortent ces statistiques ? D’un débat à l’Assemblée nationale et d’une question du député Guillaume Larrivé qui a demandé à Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, de lui indiquer le nombre et la nationalité des ressortissants étrangers actuellement détenus en France en distinguant, si possible, les prévenus et les condamnés.
Il ressort de la réponse de cette dernière ce « classement », sachant qu’il y a 14 964 étrangers actuellement incarcérés en France, sans qu’il soit possible de distinguer les condamnés, des détentions provisoires (donc sous les verrous malgré le fait de n’avoir pas encore été jugés). A noter que pour la ministre de la Justice, « la fiabilité des informations ne permet pas de détailler les prévenus des condamnés ». Inquiétant concernant la rigueur de l’administration…
Sur ces 14 964 étrangers – qui n’incluent pas bien évidemment tous les détenus qui possèdent la double nationalité – on retrouve notamment 1 954 Algériens, 1 895 Marocains, 1 496 Roumains, et 1 002 Tunisiens.
Il y’avait en 2013, 476 000 algériens en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. La part de ces ressortissants en prison est donc de 0,41%, contre 0,1% de la population française en prison (67 millions d’habitants, et 69 077 détenus français).
Si l’on compare par ailleurs avec les chiffres de l’Insee toujours, les étrangers européens représentaient, en 2014 en France, 43,7% de la population étrangère, les marocains 10,7%, les tunisiens 4% et les algériens 11,5%. En prison, il y’a 2705 détenus en provenance d’autres pays d’Europe que la France, 4201 en incluant la population roumaine.
Roumanie incluse, cela représente 28% de la population carcérale étrangère qui serait issue d’Europe, 18% si l’on enlève le cas spécifique de la Roumanie. Pour les algériens, cela fait 13% de la population carcérale étrangère, 6% pour les tunisiens, 12,6% pour les marocains.
Les extra européens, et particulièrement les tunisiens, algériens, marocains, sont donc largement surreprésentés dans les prisons en France par rapport au nombre de leurs compatriotes habitants dans le pays.
Des chiffres officiels donc – qui n’incluent par ailleurs pas le nombre d’individus possédant la double nationalité – qui ne permettront pas à ceux qui les contestent de trainer devant les tribunaux ceux qui s’en émeuvent publiquement, comme ce fût le cas d’Eric Zemmour il y a quelques années.
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