Nantes : la présidence de l’Université demande au préfet d’évacuer les clandestins et l’ultra-gauche qui occupent le campus

16/02/2018 – 06h45 Nantes (Breizh-info.com) – Le temps des reculades perpétuelles devant l’extrême-gauche et les clandestins qui occupent le campus universitaire du Tertre serait-il révolu ? Après avoir offert à nouveau un piteux spectacle ce 14 février et fermé le campus du Tertre, le président de l’Université de Nantes, Olivier Laboux, semble résolu à faire triompher enfin le droit… et la volonté d’étudier de plus de 10.000 étudiants et personnels, bloqués par quelques dizaines de militants d’ultra-gauche dont la majorité ne sont même pas étudiants à l’Université.

A la fin de ce jeudi 15 février, l’Université a annoncé la réouverture du campus du Tertre dès le 16 février au matin alors que l’ultra-gauche avait barré la veille les accès des bâtiments avec divers débris et déchets de chantier, et « réquisitionné » plusieurs amphis. Dans un long communiqué, la présidence constate que « la situation est délétère et continue de se dégrader de semaine en semaine », avec notamment de nouvelles dégradations dans les facultés de Lettres et Droit ces derniers jours.

Pis, outre les « intimidations physiques » envers certains personnels, certains bâtiments – notamment le château et le sous-sol de Censive occupés pour y installer des clandestins soi-disant mineurs, sont devenus inaccessibles à toute autorité : « le château du Tertre et une aile du bâtiment Censive sont devenus des lieux d’habitation et nous devons désormais prendre rendez-vous et attendre l’accord des occupants pour nous y rendre », écrit ainsi le président de l’Université, Olivier Laboux. Très clairement, il constate que « le dialogue est rompu », si tant est qu’il n’y a jamais eu autre chose que des manœuvres dilatoires, de la part des squatteurs, pour mettre en place une zone de non-droit.

La présidence de l’Université demande à la préfecture d’évacuer le château du Tertre

Par conséquent, « j’ai demandé à la préfecture d’envisager des conditions d’intervention optimales », assène Olivier Laboux, pour « lever les blocus et nous permettre de sécuriser l’entrée dans les bâtiments pour tous nos étudiants et personnels », c’est à dire évacuer le campus. Mais aussi « nous permettre de ré-accéder librement au château du Tertre et à la Censive occupés actuellement par des migrants et les collectifs qui les accompagnent ».

Autrement dit évacuer le château – occupé (voire dégradé) depuis bientôt trois mois par un collectif d’extrême-gauche et plusieurs clandestins bien loin d’être mineurs comme le prétendent leurs protecteurs d’ultra-gauche, et la moitié du sous-sol du bâtiment Censive. Le président de l’Université cède cependant au chantage idéologique de l’ultra-gauche en demandant le relogement des clandestins, qui devraient, dans un État de droit,  être immédiatement expulsés du territoire national.

Une « assemblée générale des personnels » – dont la représentativité réelle semble fantomatique – a dénoncé de son côté « la décision de la présidence de l’Université de Nantes de fermer administrativement le campus Tertre. Ils demandent la réouverture immédiate des bâtiments concernés », s’est déclarée cette assemblée « solidaire du mouvement étudiant contre la sélection » et a appelé à une AG le mardi 20 février à midi… pile la même heure que l’AG convoquée par le noyau dur de l’ultra-gauche à l’Université de Nantes, le 20 février à midi, au pôle étudiant.

« Vous nous faites juste ch…r avec vos gamineries et vos AG truquées. »

Dans la soirée, le collectif « Université de Nantes en lutte », porte-voix du petit noyau d’ultra-gauche qui occupe le campus, a réagi en appelant à la mobilisation contre une expulsion possible du château du Terre et de la fac : « jamais il n’y a eu de policiers sur la fac à Nantes et il est hors de question que cela arrive. Soyons très très vigilant.e.s ! On vous tiens au courant dans la soirée ! ». Un numéro d’urgence pour avertir les squatteurs de mouvements de policiers autour de la faculté a été mis en place – à l’image du « numéro info-traflics » qui existe sur la ZAD pour le même objectif.

Cependant certains étudiants critiquent vertement les actions de l’ultra-gauche. « Comme beaucoup d’autres, j’aimerais pouvoir manifester lorsque j’en ai envie, mais je ne peux pas, car dans vos manifs on ne défend pas une cause mais on marche pour casser, pour chercher la guerre avec les policiers. En AG, vous réfléchissez aux crêpes que vous allez faire au prochain blocus… Quel intérêt??? Comment voulez vous avoir de la crédibilité? », s’insurge une étudiante, qui assène : « vous nous faites juste ch…r avec vos gamineries et vos AG truquées. Vous vous en foutez des causes que vous défendez (peu importe qu’il s’agisse des mineurs isolés, de parcours sup ou de la zad) vous avez juste un problème d’ego qui vous pousse à vouloir refaire Mai 68 ».

14 des squatteurs du château logés dans les chambres du CROUS et inscrits à la fac

Pis, certains des clandestins installés au château resteront sur la fac et à Nantes, bien qu’illégaux : « dès le départ, nous avons tout mis en œuvre pour trouver des solutions au regard de nos compétences et de nos moyens en inscrivant notamment 14 migrants et en les logeant, avec l’aide du CROUS, dans des logements réservés aux étudiants étrangers », écrit Olivier Laboux.

Logés aux frais du contribuable alors que bien des étudiants nés en France n’arrivent pas à se loger dans les chambres du CROUS, ils ont aussi « bénéficié de la gratuité des frais d’inscription, car ils avaient un équivalent au BAC », nous confirme une source proche du collectif d’extrême-gauche qui les a pris en charge. Ce qui signifie qu’ils n’étaient pas, et de loin pour certains, mineurs. Pour le collectif, « c’est une victoire. Tant qu’ils sont étudiants, même s’ils ne sont pas régularisés, ils ont une protection juridique et ne sont pas expulsables. La preuve que le rapport de force marche ». Surtout, diront les mauvaises langues, face à une présidence de l’Université dont le courage et la détermination ne sont pas, apparemment, la première qualité.

Louis Moulin

Crédit photo : Breizh-info.com
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