Si l’on en croit les divers spécialistes de la question, le régime végétarien ne pose pas de problème lors d’une grossesse ou même de la croissance de l’enfant. Les médecins prennent bien soin de rappeler que le régime alimentaire doit cependant rester équilibré et assurer des apports nécessaires en protéine.
L’Académie de Nutrition et de Diététique (Academy of Nutrition and Dietetics), la plus grande association de nutritionnistes au monde, estime ainsi que « les régimes alimentaires végétariens, vegan inclus, bien planifiés sont appropriés à tous les stades du cycle de la vie, grossesse, y compris à la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance et l’adolescence ».
C’est cette position que Nathan Cofnas, chercheur à l’université d’Oxford, a voulu nuancer en publiant, le 6 février dernier, une étude critique sur les dangers potentiels du régime végétarien chez le fœtus et l’enfant.
Les végétariens ont beaucoup plus de filles que la moyenne
Critiquant certaines études qui estiment qu’une grossesse « végétarienne » était similaire à celle de parents « non-végétariens », Nathan Cofnas rappelle une étude de Hudson et Buckley datant de 2000 dans laquelle les deux chercheurs relevaient qu’un couple de végétariens avait 23 % de chances en moins d’avoir un garçon.
En temps normal, le ratio sexuel est ainsi distribué : 106 nouveau-nés masculins pour 100 nouveau-nés féminins. Chez les végétariens, le ratio serait de seulement 81,5 bébés masculins pour 100 bébés féminins.
Une différence significative !
Manque de créatine et impact sur l’intelligence des enfants
Nathan Cofnas s’est également penché sur la faiblesse des apports en créatine des régimes végétariens. « La créatine est rarement mentionnée dans les discussions sur les conséquences sanitaires d’un régime végétarien. Pourtant, il y a des preuves peu connues que la consommation de créatine joue un rôle important dans le fonctionnement cognitif. »
Ainsi, en 2003, une étude a découvert qu’un régime de suppléments riches en créatine améliorait significativement les performances cognitives des végétariens tandis que celles du groupe de contrôle non-végétarien restaient similaires.
Analysant prudemment plusieurs études, Nathan Cofnas estime qu’il est possible que le manque de créatine induit par un régime alimentaire végétarien diminue l’intelligence dite « fluide » et la mémoire de rien de moins que 15 points de QI !
Même constat pour d’autres items comme le manque de viande.
La prudence avant tout
En conclusion, Nathan Cofnas rappelle que son exposé des dangers potentiels du régime végétarien pour les nourrissons n’est pas « nécessairement décisif ». Cependant, le chercheur pointe du doigt la légèreté des pouvoirs publics qui approuvent sans réserve le régime végétarien pour les grossesses et l’enfance en passant sous silence que de nombreux effets du régime végétarien sont encore largement inconnus ou, pire, parfois négatifs.
Le chercheur conclut ainsi : « Les parents doivent être informés que le débat autour des effets sanitaires du régime végétarien chez les enfants ne sont pas clos. »
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