Yves-Marie Le Lay, président de Dour ha Douar et de Sauvegarde du Trégor, nous adresse cette tribune libre à propos de la maison Portocarero, à Locquirec, menacée de destruction.
Pierre, qu’ont-ils fait de ce don exceptionnel ? Qu’ont-ils fait de cette maison de villégiature centenaire à Locquirec, inscrite à l’inventaire du Patrimoine Maritime, maison dont tu pourrais continuer à jouir encore aujourd’hui ? Rien depuis 2011 et maintenant comme pour s’excuser de n’avoir rien fait, ils s’apprêtent à démolir ce témoin gênant de leur inaction.
Mais qui sont-ils celles et ceux qui ont de tels projets en tête ? Ils ont la noble mission de préserver le littoral, lui rendre son caractère naturel.
Nous applaudissons à cette mission, nous qui sommes les premiers à défendre ce patrimoine naturel contre tout projet de constructions nouvelles. Mais qu’apporterait la destruction de ce témoin unique du passé locquirécois au rivage ? Rien, puisque cette maison est à près de 100 m de la mer, en bord de route départementale, coincée entre d’autres maisons, et n’est qu’à peine visible de la mer !
Alors, serait-ce cela la nouvelle politique du Conservatoire du Littoral, de casser des bâtis centenaires chargés d’histoire, gratuitement puisque cela ne répond pas à sa mission ? Ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’il a trouvé un complice de haut vol en la personne du Préfet du Finistère qui lui a accordé ce permis de démolir, les yeux fermés. Pierre, c’est le monde à l’envers : les casseurs ne sont plus seulement les voyous des banlieues et quelques exploitants agricoles, voilà que celui qui est chargé d’empêcher ces casses, s’y met aussi !
Pour un peu, on demanderait le retour de la loi anti-casseurs, sauf que l’on ne trouverait plus personne pour l’appliquer, puisque tout le monde se met à casser ! Du coup, comment ne pas avoir peur aussi pour d’autres propriétés du Conservatoire, multicentenaires, elles-aussi chargées d’histoire. Et s’il prenait, par exemple, à cet établissement public, d’en finir aussi avec les ruines de l’abbaye de Beauport, visibles de partout dans la Baie de Paimpol ?
Ne pourrait-il pas justifier ici cette casse au nom de la qualité du littoral qui regagnerait ainsi tout son caractère naturel ? Le risque serait quand même que plus d’un donateur potentiel s’interroge sur cette furie destructrice et y réfléchisse à deux fois avant de céder son patrimoine à ce Conservatoire du littoral si peu respectueux de leur don. D’ailleurs aurais-tu cédé ton bien si tu avais su que le projet était de le détruire ? Et pourtant, conservateurs, préfets, ils auraient pu écouter les propositions que nos associations leur ont faites : loger des jeunes couples gracieusement en échange du service d’entretien du vaste terrain attenant à la maison.
Ils y ont répondu en colportant de fausses informations, y compris devant les tribunaux, sur le mauvais état de cette maison, vermoulue soit disant par le mérule. Comme si, tu leur avais donné un bâti pourri qui ne valait plus rien, alors que tu avais pris le soin de changer les ouvertures avant de quitter les lieux ?
C’est une bien curieuse façon pour un Etablissement public de remercier un donateur en dénigrant la qualité du don qui lui est fait. Pierre, c’est pour cela que nous nous battons, pour que dans cette affaire raison soit gardée et que l’on conserve cette belle demeure de villégiature à l’architecture originale et à l’histoire si riche à laquelle toi et ta famille ont tant apporté.
Yves-Marie Le Lay, président de Dour ha Douar et de Sauvegarde du Trégor
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Une réponse à “Tribune libre. Locquirec : Le Conservatoire du littoral, casseur institutionnel ?”
Je ne pense pas un seul instant que cette publication dans un site propriété de l’extrême droite (attachée à la liberté d’exploitation des émotions, bien plus qu’à la liberté d’expression, lorsqu’elle est au pouvoir) puisse faire plaisir à Pierre Portocarrero qui est un humaniste, lui… Du coup, ça donne un bien sale goût à l’histoire, pourtant belle à l’origine, tout autant qu’aux motivations sulfureuses de l’auteur (Yves Marie Le Lay) à l’adresser à un tel média, plutôt qu’à d’autres, pourtant nettement moins corrompu idéologiquement avec des démons fascisant… En espérant, sans grande illusion, que vous êtes réellement et suffisamment « attaché à la liberté d’expression », pour publier ce commentaire…