Deux événements, en quelques jours, amènent à penser que l’usage collectif de la force paye aujourd’hui dans un pays où l’État de droit semble lourdement défaillant.
Ainsi, à Garges-lès-Gonesse, ce sont des dizaines de « jeunes » d’une cité qui sont allés déloger des Roms qui squattaient une propriété privée appartenant à un retraité maghrébin. Ils y sont allés à la manière forte, armés et déterminés, et ils ont réussi à libérer la maison du propriétaire (au passage, on imagine le scandale médiatique si la même chose s’était produite lors de l’affaire Maryvonne).
À Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron a annoncé qu’il ne construirait pas l’aéroport, mais surtout a renoncé à expulser par la force les zadistes les plus violents, ceux qui n’ont eu de cesse de casser dans les manifestations en 2016 et 2017 à Nantes – parfois avec des arrestations et des condamnations lourdes à la clé.
Ces deux exemples frappants pourraient être additionnés avec les nombreuses avancées financières et sociales qu’obtiennent, en Bretagne, les syndicalistes paysans lorsqu’ils bloquent, brûlent et violentent si nécessaire pour se faire entendre. Ou avec la révolte des Bonnets rouges, il y a quelques années, les portiques écotaxe descendus, les radars automatiques attaqués, qui avaient entraîné le retrait de cette nouvelle taxe.
Les exemples sont pléthore, désormais, en France : lorsqu’un groupe – social, ethnique, professionnel – s’organise et décide de s’approprier une partie du territoire, ou de se faire justice lui-même, ou encore de déclencher des violences pour qu’elles deviennent médiatisées, alors à chaque fois, le gouvernement capitule (cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’arrestations, de répression, de condamnations parfois, mais il y a tout de même une capitulation au bout).
Parallèlement à cela, toutes les revendications lancées à coups de pétitions sur Internet, de manifestations avec des ballons roses, de sit-in, de « grands colloques », n’aboutissent à rien, systématiquement à rien.
Parallèlement encore, le moindre acte individuel de rébellion est lourdement sanctionné : pas la peine d’être très imaginatif pour savoir ce qui va vous arriver si vous lancez, seul, une grève des charges sociales parce que vous vous estimez asphyxié, ou bien si vous vous mettez à parler au gendarme qui vous arrête dans le même langage que certains émeutiers de banlieue.
L’État, en France, est fort avec les faibles et les isolés, mais faible avec les forts et les organisés.
La conclusion ? À chacun, dans ce pays, de la tirer.
Yann Vallerie
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4 réponses à “De la ZAD à Garges-lès-Gonesse : l’usage collectif de la force paye”
Les gauchistes approuvent l’usage de »la force »..
En 1958,je faisais remarquer à un gauchiste (un enseignant),à Paris,que les fellouzes torturaient des »civils innocents »..ce gauchiste m’a répondu: »On ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs »..donc il approuvait les tortures faites par le F.L.N. pour obtenir »l’indépendance » de l’Algérie »..il doit aussi approuver les attentats faits,chez nous,par les musulmans,actuellement,tandis qu’ils sont »indépendants »… ainsi que les massacres faits par ces fellouzes,en Algérie,APRES qu’ils aient obtenu »l’indépendance » de »leur » pays,c’est-à-dire »après » les »Accords d’Evian »(signés le 19 mars 1962):..à Oran:le 5 juillet 1962(5.000 Oranais),les 150.000 Harkis »désarmés » et brûlés vifs,etc..etc..
Très certainement Yvette, et ce lâche approuve sans doute tout ce qui se passe dans mon pays depuis l’indépendance et le rêve volé de Choaïb Belbachir et de la nation Kabyle, confisqué par les égorgeurs du FLN toujours au pouvoir. Demandez nous entre « quatre zyeux » si nous voulions vraiment que les Français s’en aillent, ceux qui étaient là depuis plusieurs générations? Non bien sûr! Nous n’avons jamais voulu cela ni en Kabylie ni en Mitidja. L’indépendance a été détournée et le sang et les larmes n’ont jamais cessé de couler. Vos idéaux de 1789 et de 1848 ne sont ils pas bafoués par cette oligarchie qui vous regarde dans les yeux tout en vous mettant des claques et en prétendant vous faire des calins? D’un côté comme de l’autre de la Méditerranée, le pouvoir ne comprend que la violence et la force brutale.
Le nom du propriétaire de la maison est du même genre que ceux venir déloger des roms.Si ce monsieur s’était nommé durant ou dupont tout cela ne serait jamais arrivé.
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