30/01/2018 – 08h00 Washington (Breizh-Info.com) – Les efforts déployés par les pays de l’OPEP pour réduire le forage d’hydrocarbures dans les schistes américains ont fini par échouer. Au terme de plusieurs années de lutte sur les prix, qui ont vu de nombreuses faillites et une perte importante dans les emplois liés au secteur américain de l’énergie, les nombreuses sociétés pétrolières concernées ont réajusté leur modèle économique
La hausse substantielle des prix du pétrole au cours des derniers mois a entraîné une résurgence de la production pétrolière américaine, permettant aux Américains de contester la domination de l’OPEP emmenée par l’Arabie saoudite. Mais pas seulement.
Les troubles politiques sérieux, qui agitent des pays producteurs et exportateurs de pétrole comme le Nigeria, le Venezuela et une Libye engluée dans sa guerre civile, auraient fait monter les prix mondiaux il y encore une dizaine d’années. Les hausses sont maintenant fortement atténuées. Avec un brut intermédiaire à plus de 65$ le baril, les USA sont également désormais capables d’inonder les marchés émergents comme l’Inde et d’approvisionner le marché chinois, y écartant ses adversaires.
Une nouvelle diplomatie
Ce contrôle de l’énergie infléchit la diplomatie américaine : moins de pression sur les pays du Moyen Orient comme l’Iran en découle, moins d’arguments pour les faucons américains également, et une diplomatie pouvant s’appuyer sur les sanctions économiques plutôt que sur les menaces d’interventions armées.
Cette hausse de la production converge avec les premières velléités du président américain, Donald Trump : lors de sa campagne présidentielle, il n’avait cessé de s’opposer à l’interventionnisme armé américain, de tradition Démocrate bien que renouvelé par les Républicains sous l’ère Bush.
Trump est conforté par cette nouvelle donne énergétique. La diplomatie américaine peut moduler ses leviers.
Plus d’innovations techniques
La politique d’offre menée par l’Arabie Saoudite ou par la Russie, et la baisse des cours du pétrole afin de pousser à la faillite des sociétés de forage américaines peu structurées financièrement et ne pouvant subsister qu’avec un cours élevé du pétrole, avait entraîné un baril à moins de 40$.
La première conséquence aux USA a été une série de faillites. La seconde a été un investissement de la part des survivants dans les innovations techniques : technologies de forage horizontal, robotique, capteurs, stratégies de couverture financière.
Cette débauche d’innovations techniques et financières a eu pour conséquence un fort investissement dans des infrastructures : infrastructures pour les exportations dans les ports du Pacifique, liaisons par pipelines avec les centres de production traditionnels comme le Texas et avec les nouveaux centres comme le Nouveau Mexique ou le Dakota du Nord.
Ainsi, les pays de l’OPEP plus la Russie ont raté leur coup à moyen terme sur les marchés de l’énergie. Un pays comme l’Arabie Saoudite s’est même payée le luxe de troubles dans sa société habituée à évoluer sur un lit de dollars et moins à devoir réagir à une politique de fermeture des robinets de l’État providence.
La nouvelle donne US va permettre aux Américains de se tourner avec plus de cartes en main vers les marchés asiatiques et de mieux maîtriser l’espace Pacifique.
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Une réponse à “Energie : la Nouvelle Donne US”
Même avec les pétroles non conventionnels les USA sont loin d’être autosuffisants; ils couvrent à peu prés 60% de leur besoin contrairement au Gaz où ils sont à l’équilibre sauf grand froid (actuellement ils importent, entre autre du gaz russe par méthanier) Donc ils ne pèseraient plus beaucoup sur le marché et de grosses quantités seraient disponibles !? https://www.planete-energies.com/fr/medias/chiffres/consommation-mondiale-de-petrole https://www.planete-energies.com/fr/medias/chiffres/production-mondiale-de-petrole