En matière de politique sociétale, les autorités chinoises n’ont jamais fait dans la demi-mesure. À Pékin, la dernière décision en date est l’interdiction de la présence de la culture hip-hop et des tatouages dans les médias.
Réprimer le « mauvais goût »
Le gouvernement chinois s’inquiète à juste titre de la prolifération du hip-hop et de ses attributs dans l’empire du Milieu. Et, fidèle à ses habitudes, il ne lésine pas sur les moyens pour contrer le phénomène. Un phénomène dont les Chinois peuvent observer l’étendue des dégâts sur la jeunesse occidentale.
C’est pourquoi la Chine entend mettre en place une politique de répression du « contenu de mauvais goût ». Selon Gao Changli, directeur de l’administration de régulation du paysage médiatique chinois, il est désormais « interdit d’employer des acteurs dont le coeur et la moralité ne sont pas alignés avec ceux du parti ». Voilà qui a le mérite d’être clair.
Cette administration, répondant à l’acronyme de SAPPRFT, est l’équivalente du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en France.
Le motif de ces interdictions est que l’imaginaire de la musique hip-hop comme la mode des tatouages apparaissent « vulgaires », « insipides » et « obscènes » aux yeux du gouvernement qui espère ainsi protéger la jeunesse de ces maux.
« Intégrité morale problématique »
Les autorités vont donc à présent imposer des règles strictes aux médias chinois. Parmi lesquelles la mise en avant des « acteurs de mauvais goût » et de ceux dotés d’un « bas niveau idéologique » et « sans classe » est dorénavant interdite.
De même, les personnages médiatiques, acteurs ou chanteurs, traînant une réputation sulfureuse ou ayant une « intégrité morale problématique » sont priés de ne plus apparaître dans les médias.
Bien entendu, ces nouvelles règles visent également les tatouages qui ne seront plus les bienvenus.
Par ailleurs, le rappeur PG One, célèbre en Chine, a été contraint de s’excuser il y a quelques semaines pour les paroles obscènes qu’il a tenu envers les femmes. Il a également fait l’apologie de l’usage de drogues. Une apologie récurrente en Europe et qui ne semble choquer personne en Bretagne. Bien au contraire.
Au mois de juillet 2017, le Bureau municipal de la culture de Pékin avait jugé que la tournée chinoise de Justin Bieber n’était pas « appropriée », estimant que ses précédents passages avaient donné lieu à une « insatisfaction du public ». Un argument qui s’entend facilement !
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Napalm filled tires)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Bataille culturelle. Quand la Chine bannit le hip-hop et les tatouages”
Deux totalitarismes contraires: en Chine le brutal qui veut interdire la décadence, en France le soft qui entend nous en gaver jusqu’ à ce que mort s’ en suive.
Des fois, on a envie d’être chinois.