24/01/2018 – 08h00 Nantes (Breizh-Info.com) – En parallèle du mouvement de mobilisation des agents de la pénitentiaire, lassés du manque de reconnaissance, de la violence dont ils font l’objet et de leurs conditions de travail désastreuses, un événement assez étrange, qui s’est produit le 17 janvier dernier à la maison d’arrêt –dans le secteur réservé à l’accueil des familles – démontre que la prison ne fait guère peur qu’aux honnêtes gens. Une rixe a éclaté entre deux familles dont les permis de visite avaient été supprimés suite à l’introduction d’objets prohibés en détention, rixe qui s’est finie à la bombe lacrymogène.
« Il s’agit d’une rixe entre deux familles, l’une géorgienne et l’autre maghrébine », nous explique un surveillant qui a assisté à la scène. « Toutes deux n’ont rien à faire ici, puisque leurs permis de visite ont été suspendus à plusieurs reprises, puis supprimés après qu’elles ont introduit en détention des objets prohibés ». A savoir des téléphones pour la première et des stupéfiants pour l’autre. La première s’est récemment illustrée par l’introduction « d’un téléphone et de cinq cartes SIM », des objets interdits qui font l’objet d’un trafic entre les détenus.
La bombe lacrymogène a été sortie « par la famille maghrébine », nous expliquent les témoins. « La police est intervenue, les deux familles sont parties en garde à vue ». Cela dit, les agents se demandent comment est-ce que des familles, dont les permis de visite ont été supprimés, peuvent « encore venir dans l’accueil familles, faire pression sur d’autres familles pour qu’elles fassent passer des denrées prohibées – et mettre en danger les deux agents qui y travaillent, et seuls le dimanche ».
Il se dit que certaines familles « cèdent aux pressions, soit parce qu’on leur dit que leur proche détenu va avoir des sérieux ennuis à l’intérieur, soit parce qu’on leur dit qu’on va s’en prendre à eux, ou à leurs proches, ou à leurs enfants à l’extérieur ». Des pressions auxquelles il semble particulièrement difficile de se soustraire aux familles qui visitent leurs proches détenus à la maison d’arrêt de Nantes, surtout ces derniers mois, semble-t-il.
Pourtant, le fait d’introduire des objets prohibés en détention est réprimé par l’article 434-35 du Code Pénal (jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15.000 € d’amende) et par des sanctions administratives – notamment la suspension provisoire voire définitive du permis de visite du proche détenu.
Louis Moulin
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2 réponses à “Nantes. A la maison d’arrêt, deux familles de détenus en viennent aux mains”
On ne comprend même pas que les prisons puissent encore avoir des portes………..
A ce stade ce n’est même plus la peine d’avoir des prisons.