Les mouvements féministes américains ont organisé des marches à travers tout le pays samedi 20 janvier. La défense des immigrés ainsi que les futures élections de mi-mandat afin de contrer Donald Trump étaient également au programme.
« Women’s March », un an après
C’était il y a tout juste un an. Donald Trump prenait alors officiellement ses fonctions de président des États-Unis à la Maison-Blanche. Dès le lendemain de son investiture, un grand rassemblement de féministes s’était tenu à Washington pour protester contre l’arrivée au pouvoir du successeur de Barack Obama.
Alors baptisée « Women’s March » pour désigner cette « marche des femmes », la manifestation avait connu un certain succès. Un an plus tard, un nouveau rendez-vous était donc donné le 20 janvier dans plusieurs villes du territoire américain, réunissant au total plusieurs centaines de milliers de personnes. Elles étaient notamment 200 000 à New York.
2018, année de l’offensive
Dans les rangs féministes, tout le monde est sur le pied de guerre. 2018 va être l’année de la grande offensive. En ligne de mire, il s’agira pour les féministes d’envoyer un signal fort à Donald Trump lors des élections de mi-mandat. Elles auront lieu au mois de novembre prochain.
Une perspective électorale sur laquelle reposent les espoirs des organisateurs de la « Women’s March » puisque, lors de la convention du mouvement qui se tenait le 21 janvier à Las Vegas, c’était « le pouvoir des urnes » (« Power to the polls ») qui était à l’honneur. Et les candidates féministes pour cette échéance ne manquent pas.
Cependant, les affaires Weinstein et consorts, le hastag #MeToo ainsi que le prétendu sexisme de Donald Trump ne sont pas les uniques chevaux de batailles des féministes en ce début d’année 2018.
Du féminisme à l’immigration
Ainsi, le féminisme américain ne défend pas que les femmes. Afin d’être inclusif, il a rapidement revu ses priorités en s’emparant de la question des immigrés et des minorités. De quoi répondre aux critiques de l’année dernière, lorsque la première édition de la « marche des femmes » avait été jugée trop centrée sur les problèmes des femmes blanches et plutôt aisées.
C’est dans cette optique que, dans le New Jersey, une association de défense des migrants (dénommée Wind of the spirit) a rejoint l’équipe d’organisation du rassemblement du 20 janvier. Une drôle de convergence qui pourrait même jouer un mauvais tour à ces femmes blanches américaines en faisant passer leurs revendications originelles (IVG notamment) au second plan.
Alors que de nombreuses célébrités telles que Whoopi Goldberg ou Natalie Portman ont pris part aux manifestations, l’actrice et réalisatrice mexico-kenyanne Lupita Nyong’o s’est démarquée avec un tweet ambigu accompagné du hastag #BlackPower. De quoi poser question sur ses motivations féministes initiales.
#BlackPower + #TimesUp + #WomensMarch = 2018 pic.twitter.com/ASwshWaGQI
— Lupita Nyong’o (@Lupita_Nyongo) 20 janvier 2018
L’ironie de Donald Trump
Tandis qu’il était la cible principale de ces mobilisations à travers les États-Unis le weekend dernier, Donald Trump n’a pas manqué de réagir. Sur Twitter et en usant d’ironie comme souvent.
Beautiful weather all over our great country, a perfect day for all Women to March. Get out there now to celebrate the historic milestones and unprecedented economic success and wealth creation that has taken place over the last 12 months. Lowest female unemployment in 18 years!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 20 janvier 2018
« Une belle météo partout dans le pays, une journée parfaite pour que toutes les femmes puissent marcher. Sortez pour célébrer les étapes historiques, le succès économique sans précédent et la création de richesses qui ont lieu ces douze derniers mois. Le taux de chômage chez les femmes est au plus bas depuis 18 ans ! »
Alors qu’elle apparaît profondément divisée, la société américaine ne semble pas disposée à se réconcilier en 2018.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Bonzo McGrue)
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