A la fois pamphlet et manifeste indépendantiste, le petit livre de Gilles Martin-Chauffier Du bonheur d’être breton (Équateurs), étonne à plus d’un titre. Certains passages écrits sous le coup de la colère feront s’étrangler Chevènement ou Guaino. Ainsi : « Comme une marée pour l’éternité, l’amour pour la civilisation française avait mis trois siècles pour atteindre son flot maximum. Désormais, le jusant s’amorce. Il faudra trois siècles aussi pour descendre jusqu’aux basses eaux. Mais on en approche, l’amour s’effrite et la Bretagne va dévisser. Et plusieurs autres provinces avec elles. Lesquelles ? Toutes celles qui ont été effacées du « Grand Roman national » ! »
Pour Martin-Chauffier, « l’Europe des nations est condamnée, celle des régions est déjà inscrite dans les astres. La Catalogne a sa police, l’Écosse son parlement, la Flandre prépare sa propre sécurité sociale…Tant que Bruxelles ne cédera pas sur ses prérogatives, les indépendances régionales prendront de la force. »
Car les préférences de l’auteur vont à l’Union européenne et à son bras armé, la Commission européenne. « Bruxelles n’est pas un lieu hors sol où des hommes gris décident de notre sort. C’est notre capitale et elle le fera sentir chaque année un peu plus », souligne-t-il.
Évidemment il y a plusieurs façons de concevoir l’Europe. Même l’Europe des régions chère à Martin-Chauffier. Charles de Gaulle voulait qu’elle fût d’abord politique ; c’était l’objectif assigné au « Traité d’amitié franco-allemand », plus connu sous le nom de Traité de l’Élysée (22 janvier 1963) signé avec Konrad Adenauer. Mais Jean Monnet, le domestique des Américains, fit ce qu’il faut pour le torpiller. Pour en savoir d’avantage sur ce chapitre, Gilles Martin-Chauffier pourrait se reporter utilement aux Mémoires de l’intéressé (Fayard, 1976), ainsi qu’à sa biographie écrite par Eric Roussel (Fayard, 2007).
Par conséquent, parler de « l’œuvre de Monnet » parait exagéré. Surtout lorsque l’on se rappelle les principes sur lesquels repose l’œuvre de M. Monnet : la concurrence libre et non faussée, ainsi que la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Ce n’est pas ainsi qu’on fabriquera le ciment indispensable pour bâtir « le peuple européen » cher à Gilles Martin-Chauffier.
B.M.
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Une réponse à “Du Bonheur d’être breton. Gilles Martin-Chauffier ose dire…”
IL Y A DES ANNEES ???
AH BON !!!
ET VOUS ?
Quand allez vous vous décider ???
IL Y A CINQ SIECLES QUE LA BRETAGNE RESISTE.
LE SAVEZ VOUS ?
POURQUOI NE LE SAVEZ VOUS PAS ??????
ON VOUS L’A DIT ET REDIT.
MAGNEZ VOUS LE TRAIN !
LE BON DOCTEUR.
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