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Paul Molac fait bande à part

11/01/2018 – 07h00 Ploërmel (Breizh-info.com) – Au Parlement, l’appartenance à tel ou tel groupe permet d’y voir clair sur le positionnement politique d’un député ou d’un sénateur. Indication plus précise que l’appellation «majorité» ou «opposition». Mais une autre donnée permet de préciser encore un peu plus les choses : c’est le «rattachement» – c’est-à-dire leur affiliation à une structure financière orientant le versement d’une partie de l’aide publique aux partis politiques. L’État alloue en effet 37 000 euros par an à chaque député et à chaque sénateur ; à lui d’indiquer à quelle structure financière cette somme doit être versée.

Les parlementaires avaient jusqu’au 30 novembre pour faire part de leur «rattachement». Le Béarnais Jean Lassalle – ancien copain de François Bayrou – s’est affilié à Régions et peuples solidaires, une fédération de partis autonomistes et régionalistes. Tout naturellement, les trois députés nationalistes corses (Paul-André Colombani, Michel Castellani, Jean-Félix Acquaviva) ont décidé leur rattachement à cette petite structure.

Mais aussi Paul Molac, député de Ploërmel, régionaliste convaincu. A l’Assemblée nationale, il est apparenté au groupe LREM. Pour autant, M. Molac ne vote pas toujours comme le gouvernement le souhaiterait.  Un exemple : le jour du débat sur l’ISF, il se trouvait dans sa circonscription. « Si j’avais siégé, j’aurais voté avec l’opposition » de gauche, qui a bataillé contre ce « cadeau aux plus riches », raconte-t-il, sans s’embarrasser du fait que la suppression de l’ISF, remplacé par le seul impôt sur la fortune immobilière  (IFI), était une promesse du candidat Macron. « Pendant ma campagne législative, j’avais prévenu que j’étais contre. J’ai défendu des choses dans le précédent mandat, je ne vais pas porter l’inverse parce qu’on a changé de majorité », réplique-t-il (Libération, lundi 30 octobre 2017).

Mais appartenir au groupe LREM – même comme apparenté – réduit évidemment la marge de manœuvre de l’intéressé. « Etre dans un grand groupe, c’est compliqué à gérer alors qu’être dans un petit permet plus de liberté. Pour que cela puisse se faire, il faudrait 15 députés, attachés aux territoires de préférence, notamment ruraux. 

C’est toujours quelque chose qui me tient à cœur. Mais s’il voyait le jour, ce groupe ferait partie de la majorité présidentielle. Je ne suis pas un frondeur puisqu’au global, je suis en accord avec Macron », explique-t-il (Ouest-France, Morbihan, mardi 10 octobre 2017).

Rappelons qu’au conseil régional de Bretagne, Paul Molac est président du groupe régionaliste qui appartient à la « majorité Le Drian », dirigée par Laïg Chesnais-Girard.

Question à propos de la cagnotte que « Régions et peuples solidaires » va se constituer. Qu’est-ce que ses responsables comptent financer ? Une liste aux élections européennes de 2019 ? Un candidat à l’élection présidentielle de 2022 ?

Bernard Morvan

Crédit photo : H. Menou/Flickr (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Paul Molac fait bande à part”

  1. Maurice dit :

    Appartenir à LREM qui met en place un programme pour les métropoles, tout en faisant partie d’un groupe régionaliste. On a bien là le portrait type de l’élu régionalistes breton qui est en fait un libéral europeiste avec une étiquette breizh.
    Quant à nous expliquer qu’il n’a pas voté pour la suppression de l’ISF, cela fait doucement sourire quand on sait que l’Assemblée ne reconnait pas l’abstention et considère cette dernière comme un vote pour.

    • An dit :

      À la décharge de Molac, il est en accord avec les électeurs bretons qui sont centristes et, en France, il n’y a pas vraiment le choix.
      Seuls les Corses arrivent à emprunter un chemin différent, dû à leur situation particulière et, il ne faut certainement pas leur retirer, leur force de conviction.
      Si un groupe régionaliste venait à voir le jour, ça serait une première.
      Le niveau d’opportunisme de Molac, on aura bien le temps d’y penser. Si ce n’est pas lui, ça serait un autre qui ne serait certainement pas aussi régionaliste.
      Comme Rugy, si celui-ci venait à lancer une réunification de la Bretagne, ça serait toujours ça de pris, bien que ce soit un traître (mais, encore une fois, plus proche des électeurs que des idéologies).
      Mais il se fait attendre… Peut-être dans son programme pour les municipales nantaises ?

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