L’heure du bilan de l’année 2017 a sonné pour le port de Nantes Saint-Nazaire. Un bilan positif pour les acteurs locaux de l’économie maritime. Le premier des ports bretons a effectivement connu une belle hausse de son trafic.
Des voyants au vert
En cette période de publications de résultats, c’est donc par un communiqué daté du 8 janvier que la direction du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire a révélé les chiffres de l’année écoulée.
Avec un trafic évalué à 29,9 millions de tonnes, les chargements et déchargements ont ainsi augmenté de 17,2 % par rapport à 2016. Hormis le terminal céréalier, l’ensemble des trafics a connu une progression.
La hausse du trafic signifie également un nombre d’escales plus conséquent. Alors qu’ils étaient 2402 navires à avoir accosté à Nantes ou à Saint-Nazaire en 2016, ce sont 2665 unités qui ont livré ou chargé une cargaison en 2017. Quelques 263 navires de plus qui signifient des retombées économiques pour plusieurs acteurs du shipping local : agences maritimes, shipchandlers et autres prestataires. Sans compter le lamanage et la station de pilotage.
Le conteneur revient en force
Après des années difficiles et des désarmements de navires, l’activité du conteneur a repris des couleurs sur la scène européenne. Une reprise générale du trafic, particulièrement au second semestre 2017, dont a bénéficié Nantes Saint-Nazaire.
Le terminal à conteneurs de Montoir-de-Bretagne a vu transiter plus de 195 000 EVP (pour équivalent vingt pieds, une taille standard de conteneurs). Soit 3 % supplémentaires en comparaison de 2016.
Des bons chiffres qui s’expliquent notamment par la mise en place de nouvelles rotations. Les armateurs MSC et CMA CGM, acteurs majeurs du secteur, ont accru les escales dans l’estuaire breton. Un autre géant du transport conteneurisé, Maersk, a lui aussi connu une augmentation de 8 % de ses volumes sur Nantes et Saint-Nazaire.
Tout roule pour le roulier
Montoir-de-Bretagne est également une place forte du trafic roulier. Un statut confirmé par l’année 2017 qui présente, à la suite de 2016, une nouvelle hausse du trafic de 7 %. Une performance due en partie à un marché automobile florissant. Ce sont ainsi 111 000 véhicules neufs (+ 11 %) qui ont transité par Saint-Nazaire au cours des douze derniers mois.
Le trafic roulier est aussi porté par l’intensification des liaisons entre Montoir-de-Bretagne et Vigo ainsi que par l’activité d’Airbus. La société aéronautique opère désormais par la mer ses relations commerciales avec Hambourg.
Rois du pétrole
Un peu plus en amont, la raffinerie Total basée à Donges a vu son activité s’intensifier en 2017. Fort logiquement, les importations de pétrole brut ont donc elles-aussi augmenté. Avec 9,5 millions de tonnes déchargées, c’est à une hausse de 13 % que le terminal pétrolier a assisté cette année.
En ce qui concerne le charbon, les importations de ce dernier ont triplé pour dépasser les 1,8 millions de tonnes. Un volume qui s’explique par la reprise d’activité complète de la centrale EDF de Cordemais après deux années de maintenance.
De son côté, le GNL (gaz naturel liquéfié) se porte bien et poursuit sa progression (3,3 millions de tonnes en 2017). Tandis que l’offre mondiale s’intensifie, notamment via les nouvelles productions russes et américaines, Montoir-de-Bretagne et son complexe industriel méthanier Elengy ont fait valoir leurs atouts.
Pain noir pour les céréales
Le seul bémol dans ce tableau presque idyllique revient au terminal céréalier. Avec une diminution de 43 % des exportations, les chargeurs de Nantes Saint-Nazaire n’ont pas le moral au beau fixe.
Les récoltes de 2016 en France ont été particulièrement mauvaises et les acteurs locaux ont alors laissé filer de nombreuses parts de marché qui ont été récupérées ensuite par les pays voisins de la Mer Noire, grands producteurs eux aussi.
Dynamisme local et contexte global
D’une façon générale, il convient de souligner deux éléments dans ces bons résultats de 2017.
Tout d’abord, la reprise économique mondiale est indéniable désormais. Sur ce point, le trafic maritime ne sait pas mentir et a toujours été un indicateur pertinent sur l’intensité des flux réels de marchandises.
D’autre part, il faut saluer la synergie des acteurs locaux. Qu’il s’agisse des industriels, des professionnels de la logistique comme de l’autorité portuaire.
Il y a quelques années, la politique de diversification des activités avait semé de nombreux espoirs alors que Nantes Saint-Nazaire naviguait à vue et en eaux troubles. 2017 a enfin permis d’en récolter les premiers fruits.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Hervé Cozanet)
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