10/01/2018 – 06h45 Paris (Breizh-info.com) –Nous vous avons présenté dimanche le nouveau film de Cheyenne Carron à paraître début mars au cinéma (et disponible en pré-commande en DVD sur son site Internet).
Dans la foulée, nous avons interrogé cette réalisatrice qui se démène toute l’année pour réaliser des films de qualité, seule et sans aide. Son prochain sera d’ailleurs tourné en Bretagne et rendra hommage à certains aspects de notre région.
Breizh-info.com : Qu’est ce qui vous a donné envie de faire ce film hommage aux soldats français ?
Cheyenne Carron : Ma première volonté était de faire un film qui rende hommage aux légionnaires, parce que je les admire, j’admire cette institution et parce qu’à l’âge de 16 ans, si j’avais été un homme, j’aurais tout fait pour entrer dans la Légion. Leurs valeurs correspondaient totalement à mes besoins et mon idéal.
Et puis, au fur et à mesure de l’avancée du film, j’ai rencontré des bérets rouges, des Troupes de Marines, des Alpins… et j’ai eu envie d’élargir le thème au « soldat », car j’ai réalisé qu’il y avait de la grandeur dans chacun d’eux.
Breizh-info.com : Que représente l’armée pour vous ? La jeunesse a-t-elle vraiment besoin d’avoir un idéal guerrier pour s’épanouir aujourd’hui ?
Cheyenne Carron : Aussi bizarre que ça puisse paraître, les militaires n’ont pas toujours l’esprit guerrier dans la mesure où ils savent très bien ce qu’est la réalité de la guerre, par ailleurs ils interviennent souvent pour instaurer la paix. Mais il est vrai que mon jeune héros, David, lui ne connaît pas encore la guerre, et il aborde cet engagement parce qu’il répond à un idéal de dépassement de lui-même.
L’armée, c’est avant tout à mes yeux, l’engagement, l’héroïsme, le sacrifice et servir. Il me semble que ces valeurs peuvent correspondre au besoin d’une certaine jeunesse a qui nous n’offrons plus de grandes aventures.
Breizh-info.com : Comment parvenez vous à laisser aussi peu de temps entre deux films, malgré le peu de moyens dont vous bénéficiez ?
Cheyenne Carron : J’ai un grand sens du travail et de la discipline. Cela produit du résultat voilà tout. Et puis, les sujets dans lesquels je me plonge me tiennent aux tripes, alors je vais au bout des mes projets. Mais le jour où je ne serai plus animée par ce sentiment, je cesserai de faire des films.
Breizh-info.com : Pourquoi ne parvenez vous pas à bénéficier de subventions en France ? Vous avez pourtant remporté des prix non ? Volonté de censure ? Comment vous en sortez vous ?
Cheyenne Carron : Les subventions sont souvent attribuées aux gens cooptés. Moi, je ne suis cooptée par personne, je viens de nulle part, en tout cas pas du milieu du cinéma et je n’ai pas de réseaux.
Je galère beaucoup, mais il n’est pas nécessaire que je m’épanche, l’important c’est le résultat.
Breizh-info.com : Vous nous avez confié vouloir tourner un prochain film en Bretagne, notamment sur la question de la chasse. Pourriez vous nous en dire plus sur ce projet ? Avez vous des appuis locaux pour le faire ?
Cheyenne Carron : Mon prochain film s’intitulera Le Corps Sauvage, je parlerai de la Chasse, du retour au « sauvage », de la nature, de l’homme européen, et de mythologie.
J’ai choisi la Bretagne, parce-que c’est une terre et un peuple qui portent une poésie et un mystère.
Et puis les paysages y sont infiniment beaux, alors j’aimerais y poser ma caméra.
Breizh-info.com : Côté cinéma, quelles sont vos belles découvertes en 2017 (si vous avez le temps de voir des films).? Plus globalement, quel cinéma, quels films vous ont marqué (quels sont ceux que vous n’aimez pas) ?
Cheyenne Carron : Je ne regarde plus de film depuis longtemps, car il m’est difficile de les regarder sans avoir une approche technique. En revanche, je lis beaucoup, mes dernier livres sont Parfums et aromates de l’Antiquité de Paul Faure, Le paysage et la mémoire de Simon Schama et Méditation sur la chasse de José Ortega y Gasset.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Cheyenne Carron : « Ma première volonté était de faire un film qui rende hommage aux légionnaires »”
merci Cheyenne