05/01/2018 – 06H45 Rennes (Breizh-info.com) – Comme vous avez pu le lire dans Breizh-info, des chercheurs pensent pouvoir évaluer les résultats des élections américaines grâce à l’intelligence artificielle et aux images de Google Street View. Mais Google vous propose aussi des moyens plus simples pour découvrir « en direct » les réalités de la société, en court-circuitant le filtre des médias.
Dans un livre qui cartonne actuellement aux États-Unis, un jeune essayiste, Seth Stephens-Davidowitz, ancien ingénieur chez Google, assure que les « Big Data » de l’internet permettent de connaître une population bien mieux que les sondages. Tout le monde ment aux sondages, constate Everybody Lies – Big Data, New Data and What the Internet Can Tell Us About Who We Really Are. Même quand ils sont anonymes, les sondés préfèrent dissimuler pudiquement certaines choses. En revanche, on ne cache rien à Google. On lui pose les questions qu’on a sur le cœur.
Seth Stephens-Davidowitz montre par exemple que si les sondages annonçaient une défaite électorale de Trump en 2016, les recherches sur Google racontaient une autre histoire. Ou que la vision d’une Amérique « post-raciale » est une utopie : les Américains rejettent systématiquement le racisme quand les sondeurs les interrogent… mais se gavent de blagues racistes sur le net. Un mot comme « nigger » (« nègre »), que nul n’oserait plus prononcer dans la vie courante, est aussi fréquent dans les recherches sur le net que « migraine » ou « économiste » !
Mais comment savoir ce que les gens demandent à Google ? Nous connaissons tous l’un des moyens disponibles. Quand on commence à saisir une demande dans son moteur de recherche, Google propose de la compléter automatiquement en se basant sur les demandes les plus fréquentes. Chacun peut ainsi voir d’un coup d’œil à quoi les internautes s’intéressent vraiment.
Par exemple, qu’évoque la Bretagne pour eux ? Si vous commencez à saisir « la Bretagne est… », Google vous propose de compléter ainsi votre requête :
la bretagne est mon pays
la bretagne est un pays
la bretagne est belle
la bretagne est mon pays en breton
la bretagne est elle celte
la bretagne est elle française
la bretagne est
la bretagne est belle en breton
la bretagne est connue pour
la bretagne est elle raciste
On voit que les thèmes nationaux et identitaires dominent massivement les sujets recherchés par les internautes. Les thèmes touristiques, économiques et sociaux sont à peu près absents de ce top 10. On note aussi que la requête la plus fréquente (« la Bretagne est mon pays ») provient probablement des Bretons eux-mêmes, comme probablement une partie des suivantes.
Si la question porte sur les Bretons, en revanche, il est plus probable qu’elle vienne de non-Bretons. Même si la tonalité est un chouïa moins favorable, la préoccupation identitaire demeure marquée :
les bretons sont des alcooliques
les bretons sont des anglais
les bretons sont des celtes
les bretons sont des dieux
les bretons sont des voyageurs
les bretons sont de fervents
les bretons sont tous des
les chemins bretons sont des fantaisistes
les bretons sont ils des celtes
les bretons sont ils des gaulois
Auriez-vous imaginé que Théodore Botrel, avec Les Chemins bretons, était si présent dans les esprits ? (N.B. Il n’est pas impossible que « les bretons sont tous des » ait été suivi d’une grossièreté quelconque ; Google est pudique et censure certains mots.) Sur les Bretonnes, en revanche, la requête la plus courante selon Google est « les Bretonnes sont têtues » ! Elle précède « les Bretonnes sont belles » et « les Bretonnes sont les plus belles ». L’honneur est sauf !
Et si vous faites une recherche sur « Breizh » ? La réponse de Google est sans appel : la requête la plus fréquente est… « breizh info » !
Illustrations : extraits de copies d’écran Google
Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.
6 réponses à “La Bretagne et les Bretons vus de Google”
Amusant en effet. par contre je constate qu’habitant en Bretagne moi même et tapant régulièrement aussi les mots Bretagne ou Breizh, je n’ai pas exactement la même liste que vous. Il y a une ou deux différences. Cela voudrait il dire que Google propose aussi selon les recherches précédentes de l’intéressé ?
Kenavo
D’un moment à l’autre ce n’est pas « exactement la même liste », comme vous le notez, car la liste des recherches les plus fréquentes évolue sans cesse. Cependant, sauf circonstances exceptionnelles, la liste ne se déforme que progressivement. Si vous aviez fait les mêmes recherches au même moment que nous, vous auriez eu les mêmes résultats.
« grâce à l’intelligence artificielle » Mais ce n’est PAS de l’intelligence artificielle ! C’est de l’informatique classique. Il faut cesser de répéter bêtement ce que racontent Google et les médias « mainstream » que vous exécrez tant !
Google se fait sa pub en mentant au public et vous la relayez.
[…] Source : La Bretagne et les Bretons vus de Google […]
La je suis d’accord avec Jean-Philippe… l’Intelligence artificiel est l’apprentissage d’une machine ou d’un programme, hors là, google ne fait que nous ressortir une synthèse des requêtes entrées dans son moteur :)
L’article est intéressant tout de meme.
J’ai tapé « indépendance », on y trouve la Bretagne en seconde place, pas de Corse dans le classement… https://uploads.disquscdn.com/images/9a49f1c108940028c8ec076fc26cb656e18414b39a488d3c481576db11c0c031.png
Cette association for the Advancement of Artificial Intelligence est une association d’informaticiens. Ceux qui vivent de programmer sans cesse ce type d’applications car ils sont les seuls compétents. Ce n’est pas une association d’utilisateurs ou d’entreprises utilisant de l’IA. Pour la bonne raison qu’il n’y a pas de vraie IA aux US. Je l’ai déjà écrit dans un article paru dans vos pages : une vraie IA n’a pas besoin d’informaticiens ! Elle programme toute seule en collaboration avec les utilisateurs. C’est l’Intelligence Artificielle Raisonnante, une invention française dont justement les informaticiens refusent de parler et dont les médias, par conséquent, ne parlent pas non plus. Je voudrais que Breizh Info soit consciente de cette omerta et n’y participe pas.