Que devient la francophonie, ce concept de réunion autour de la langue française à travers le monde ? En 2017, qui sont les principaux locuteurs du français sur la planète ? La réponse se trouve en Afrique. C’est même là-bas que son avenir se joue selon Emmanuel Macron.
« Davantage africaine que française »
Parmi les faits marquants de cette année sur ce point linguistique, il y a bien entendu le déplacement du président de la République Emmanuel Macron au Burkina Faso au mois de novembre dernier. Et, comme dans plusieurs autres domaines, le chef de file de La République En Marche n’a pas mâché ses mots : l’avenir de la langue française est en Afrique.
Lors de son discours devant les étudiants de l’université de Ouagadougou, le chef de l’État n’a pas masqué ses intentions : « Il y a bien longtemps que la langue française n’est plus uniquement française. Elle est d’autant, voire davantage africaine que française ».
Puis il n’hésite pas à poursuivre : « La langue française a son point d’équilibre quelque part entre Kinshasa et Brazzaville, bien plus qu’entre Paris et Montauban. Cette langue française a dépassé l’Hexagone, elle a parcouru le monde entier et elle est ce qui nous unit ».
« Cet avenir se joue en Afrique »
C’est peut-être cela la marque de fabrique Macron : un réalisme à toute épreuve, faisant fi des tabous. Le style Nicolas Sarkozy de 2007 semble bien désuet désormais.
« Notre langue française est une chance. Ce n’est pas simplement un patrimoine à protéger. Elle a un avenir et cet avenir se joue en Afrique. Son rayonnement, son attractivité, n’appartiennent plus à la France ».
C’est dans cette optique de dynamisme franco-africain que le chef de l’État a demandé à l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani de réaliser, en collaboration avec l’Académie française, un dictionnaire de la francophonie.
« Le français sera la première langue d’Afrique »
Sur sa lancée, Emmanuel Macron incitera également la lauréate du prix Goncourt 2016 à se rapprocher de plusieurs intellectuels africains. Ceci dans le but de « réfléchir à un nouveau projet pour la francophonie. Pour en faire un outil de rayonnement, au service de l’intégration économique ».
Adepte des formules triomphales, le président français conclura alors : « Le français sera la première langue d’Afrique ». Avant d’ajouter : « Peut-être du monde ».
Là où les défenseurs d’une France qui n’est plus y verront une provocation, les propos d’Emmanuel Macron sont surtout d’une logique implacable. Plus de la moitié des locuteurs du français dans le monde sont des africains selon plusieurs études. Ils seraient ainsi 54,7 % sur les 274 millions de francophones. Sans compter leurs compatriotes présents pour diverses raisons sur le continent européen.
Compte tenu des projections démographiques africaines à l’horizon 2050, rien de délirant donc dans les propos du chef de l’État !
Langues régionales et schizophrénie
À l’entendre, Emmanuel Macron entend défendre la diversité linguistique : « Ce français au pluriel que vous avez fait vivre, c’est celui-là que je veux voir rayonner. Ne cédez à aucun discours qui voudrait enfermer le français dans une langue morte ».
Une diversité qui n’a par contre plus lieu d’être lorsqu’il s’agit d’accepter la co-officialité de la langue corse ou de donner les moyens au breton de survivre. Mais, là encore, le chef de l’État est en cohérence avec ses propos : il se sent effectivement plus proche de Kinshasa et de Brazzaville que de Carhaix ou de Bastia.
Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
10 réponses à “Francophonie. L’avenir de la langue française est en Afrique !”
Si l’avenir de la langue française est africaine, c’est quelle est bientôt morte . Qu’il en dit des âneries le petit marquis poudré !
Difficile de voir la vérité en face ?
L’avenir du français est en Afrique, c’est l’évidence même.
Héritage du colbertisme né sous le Royaume de France et de son héritier, le jacobinisme né sous la République française.
Nier ces faits, c’est se mentir.
Les pays pauvres d’afrique ..ont leurs langues locales et le français. .mais leur présidents leur conseillent l’anglais pour le travail !..eh oui, l’afrique anglophone est riche , et c’est la langue du monde entier maintenant !
Pour nous se sera avec plaisir l’anglais et nos langues..Breton, Occitan, Corse, Catalan, Basque, Kanak..flamand, Alsacien..mais plus le patois de racine..notre bourreau, ne jamais l’oublier !
War-raok ar brezhoneg !
Non seulement le français deviendra la première langue parlée en Afrique mais elle supplantera aussi l’anglais dans les institutions européennes en 2019. En effet, l’Irlande a choisi le gaélique comme langue de communication avec l’UE et Malte le
maltais. Cela signifie que lorsque le Royaume-Uni sortira de l’UE en 2019, l’anglais perdra automatiquement son officialité, et ceci au regard des textes en vigueur (un pays, une langue). Cette disparition de l’anglais profitera ensuite fortement au français, qui deviendra mécaniquement la
langue véhiculaire au sein des institutions européennes, et par ricochet
celle des Européens, car les trois capitales de l’Europe
(Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg) sont francophones et de nombreux pays européens font partie de l’Organisation
internationale de la Francophonie ou veulent en faire partie. Voir la
jolie carte suivante :
https://www.francophonie.org/IMG/pdf/carte_francophonie_mai_2017.pdf
L’enseignement
du français va ainsi fortement se développer en Europe et, par
ricochet, dans les zones limitrophes de l’Europe. L’anglais, quant à
lui, sera définitivement marginalisé en Europe, tant par le retrait du
Royaume-Uni de l’UE que par la politique isolationniste de M. Trump.
Le retour en force du français va également reposer sur les deux éléments géopolitiques suivants :
1) Le nombre de locuteurs du français dans le monde ne cesse d’augmenter et atteindra 700
millions en 2050, entre autres du fait de la démographie africaine et
des progrès de la scolarisation. Peu de gens savent, par exemple, que le
pays francophone le plus peuplé au monde n’est plus la France mais la
République démocratique du Congo, avec 85 millions d’habitants (180
millions en 2050).
2) Selon
l’institut de conjoncture économique allemand de Cologne, la France
supplantera l’Allemagne sur le plan économique au plus tard en 2035,
grâce à sa croissance démographique. Cette enquête montre également que
la population française devrait atteindre la barre des 78,9 millions
d’habitants à l’horizon 2050 alors que celle de l’Allemagne ne dépassera
pas 71,4 millions d’habitants :
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARCH-LIN25027parisnenilr0.xml/
Le français va ainsi acquérir beaucoup plus de prestige, avec toutes les
conséquences positives que l’on imagine sur son enseignement et même sur
le budget de la France. Car je rappelle que l’hégémonie actuelle de
l’anglais en Europe rapporte dix milliards d’euros par an au
Royaume-Uni. Voir l’entretien du professeur Grin :
https://www.letemps.ch/societe/2005/06/22/anglais-mauvaise-solution
Ces dix milliards, ce serait bien que ce soit la France qui les reçoive à l’avenir.
Voilà une information intéressante et inattendue ! Breizh-info, vous devriez en faire un article !
Euh… C’est du fantasme parisien, totalement déconnecté de la réalité.
Toujours avec ce fantasme d’une démographie française qui expliquerait son retard sur l’Allemagne. On se croirait en 1870 ! C’est à pleurer.
L’anglais est déjà une seconde langue pour quasi tous les Scandinaves, énormément de germanophones. Dans les pays latins et de l’est, il est enseigné à tous. Même chose dans le reste du monde. Je ne parle même pas de l’Inde.
De plus, il reste beaucoup plus facile à apprendre que le français, quelque soit la langue d’origine de l’étudiant. Même un Roumain ou Italien apprendra plus facilement l’anglais que le français : les vocabulaires sont très proches, la grammaire anglaise est beaucoup plus facile.
Et puis, l’ascendant culturel. La France ne produit plus rien qui ne dépasse ses frontières en matière cinématographique et musicale (les arts populaires), et le peu, c’est en… anglais ! Daft Punk et autres Luc Besson. Fini Piaf et Truffaut. Depuis longtemps, la France est passé dans la phase italienne et allemande des années 80: ces pays autrefois brillant ne produisent plus rien de valable comparé aux époques antérieures.
Quant à l’Afrique, c’est un fait qu’elle parle de plus en plus français, autrefois réservé à l’élite, maintenant comme langue d’enseignement (aux détriments des langues régionales).
Mais, d’une part, elle est loin d’être imperméable à l’anglais. Au contraire. Le Nigeria et son cinéma notamment est une couche supplémentaire d’influence culturelle en plus des USA ou la Jamaïque.
D’autre part, les pays francophones suivent aussi une croissance exponentielle en ce qui concerne leur part musulmane: l’arabe va se renforcer.
Accessoirement, le christianisme est lui de plus en plus évangélique : anglais. L’Inde commence à y faire son trou à la suite des pays asiatiques : anglais.
Et un hypothétique décret dans une UE de plus en plus fragiles devrait faire pencher la balance ? Deux à trois générations de fonctionnaires et technocrates européens vont abandonner l’anglais parce qu’il y a un Brexit (dont on peut légitimement douter de l’importance dans les faits) ?
C’est ridicule.
Le commentaire de ce Michel078 n’a rien à faire sur ce site. C’est du pur nationalisme français totalement déconnecté, syndrome du déclin de ce pays, éternel second.
De la production de fonctionnaire de la francophonie, machin inutile. Les Québécois sont une fragile poche de résistance qui ne doivent rien à la francophonie mais tout à eux-mêmes. Vietnam, Cambodge, Laos ne parlent plus français. La Roumanie, c’est limite (et le racisme crasse et ignorant des Français à l’égard des Roumains n’y est pas pour rien).
Le français sera la langue du chaos dans le futur. Pour les indigènes français, renouer avec leurs langues d’origines sera un des moyens le plus sûr de construire une société de résistance. Et à l’international, il y aura encore et toujours l’anglais, l’espagnol, le mandarin et l’arabe.
Avoir un enfant aujourd’hui, c’est lui apprendre la langue de ses ancêtres, lui enseigner l’anglais (au moins par les chansons et films si on ne le parle pas) et espagnol et/ou mandarin.
S’il n’apprend que le français et l’anglais par la pathétique Éduc Nat (non mais le niveau des gamins en anglais en 6e n’est pas meilleur que ceux d’il y a 20 ans, c’est aberrant), il sera un handicapé social. Ni plus, ni moins.
Il y aura bien assez de reportages, articles et débats dans les médias parisiens pour nous tenir le même discours que Michel078.
On en veut pas de l’ afrique..ni de l’ursupateur patois de racine..ici ce sera breton-anglais..Corse-anglais..
Tout le monde est au contact de l’anglais dorénavant..qu’il finisse d’éradiquer le colonisateur français en recul partout.
See you soon..ken ar c’hentañ !
Brezhoneg-english is so cool !
…Et l’Avenir de nos peuples premiers, européens avec leur langues, (..Breton, Catalan, Flamand, Occitan,..Alsacien, Corse, Basque..) est le bilinguisme langues locales-English !..
Le monde d’internet et du travail..des loisirs..à l’international, c’est l’anglais !
Brezhoneg bev…
L’Afrique, oui ! Mais l’Europe ?!!! Il est scandaleux que la France et l’OIF fassent si peu pour maintenir, aussi, la francophonie en Europe centrale et de l’est, et en Russie aussi, tous pays où les francophones et francophiles étaient nombreux autrefois, mais depuis la construction européenne où l’on a partout imposé l’anglais comme langue des « programmes » européens, la langue française se meurt, si peu et si mal défendue par nos ambassades routinières et de si peu d’ambition. Quant à l’OIF, elle fait quasiment l’impasse sur ces pays-là pour ne voir que l’Afrique. Quelle sera donc la place de la France en Europe et son poids, si elle néglige tous les pays qui autrefois n’avaient d’yeux que pour nous, notre langue et notre culture ?
Hep Breizh, brezhoneg ebet ! L’avenir de la langue bretonne est Breizh. Nous avons besoins d’un état breton.
Quant aux français, ce n’est pas notre affaire…