19/12/2017 – 07h15 Roscoff (Breizh-info.com) – Avant l’élection pour la présidence des Républicains, Maël de Calan moquait volontiers Laurent Wauquiez en qui il voyait « le Benoît Hamon de la droite ». Désormais, on pourrait assister à une espèce de jumelage entre Saint-Renan (Hamon) et Roscoff (de Calan), tant les deux vedettes locales sont frères dans le malheur électoral.
Au premier tour de la présidentielle, Ben de Saint-Renan a mordu la poussière avec un petit 6,36% des exprimés tandis qu’à l’élection du président des Républicains, Maël de Roscoff a sombré avec un modeste 9,25%.
L’échec rapproche donc nos deux braves Bretons qui pourraient même créer le parti des éclopés ! Un parti ethnique. En mai 68, on aurait dit de Calan – Hamon, même combat !
Le plus malin de l’affaire s’appelle Alain Juppé. La logique eut voulu qu’il fût candidat à la présidence du parti au nom de la « droite ouverte, libérale, sociale, profondément européenne » que revendique Maël de Calan (France Info, mardi 5 décembre 2017). Mais le maire de bordeaux sait de quel bois sont faits les adhérents des Républicains. Majoritairement, ils appartiennent à la « droite forte » (libérale en économie, conservatrice dans le domaine des mœurs, réservée quant à la construction européenne, peu emballée par l’immigration).
Connaissant cela, Juppé a préféré rester aux abris et laisser son ancien porte-parole (primaire de la droite) aller au casse-pipe. Ce 9,25% obtenu par de Calan montre le poids réel de la famille juppéiste (droite molle) au sein des Républicains. Il est vrai qu’il était soutenu du bout des lèvres par son ancien patron : « Je ne fais pas campagne dans le cadre de cette élection à la présidence de LR et je n’ai pas d’appel à lancer. Mais à titre personnel, mon choix est fait et je lui apporterai donc mon suffrage » expliquait l’ancien Premier ministre de Chirac (Le Monde, jeudi 7 décembre 2017). A coup sûr, l’échec cinglant de Maël de Calan ressemble fort à un échec cinglant d’Alain Juppé.
Ce 9,25% n’arrange pas les affaires du conseiller municipal de Roscoff. Avec ce piteux résultat, il sera bien en peine de revendiquer une place dans les instances dirigeantes du parti qui ne ressemble pas à un strapontin. Il va sans doute devoir se résoudre à rallier « libres ! », le club de Valérie Pécresse, autoproclamée opposante en chef à Laurent Wauquiez. Par pure charité chrétienne, ce dernier lui accordera-t-il une place éligible aux élections européennes de 2019 sur la liste de la droite ? Car le sieur de Calan a un problème de casse-croûte. A l’entendre, il vit « aux crochets » de sa femme.
Bernard Morvan
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine