11/12/2017 – 05h45 Rennes (Breizh-info.com) – Le breton, langue inutile ? C’est une des vieilles rengaines que l’on entend fréquemment ici et là, et souvent dans la bouche même de certains Bretons. Mais les temps changent. Et la langue bretonne offre désormais de nombreuses possibilités d’embauche à ceux l’ayant correctement apprise. Tour d’horizon.
Travailler en breton
Pour quiconque maîtrise le breton, les offres d’emplois ne manquent pas. Des postes de professeurs dans les écoles Diwan et Dihun évidemment, mais aussi en tant qu’enseignant pour adultes. Les cours du soir en breton ont en effet le vent en poupe. Mais il n’y a pas que le secteur de l’enseignement qui permette de gagner sa vie en langue bretonne. Les métiers administratifs, le secrétariat mais aussi la comptabilité recherchent des brittophones. Les médias ainsi que les collectivités territoriales ont également des besoins. Sans oublier le domaine de la petite enfance. L’Office Public de la Langue Bretonne propose régulièrement sur son site un certain nombre d’offres.
Hormis l’anglais, point de salut !
L’apprentissage du breton a souvent été ringardisé. Mais que ventait-on dans le même temps ? Le chinois, l’espagnol, l’arabe. « Des langues du futur », se murmurait-il dans les couloirs des facultés de LEA (Langues Étrangères Appliquées). Mais une fois le cursus universitaire terminé, seul le chinois présente un intérêt pour un emploi dans le secteur du commerce. Et encore. L’arabe est surtout utile dans le secteur de la défense et les milieux géopolitiques. Ne parlons même pas du français dont le principal foyer de développement à l’heure actuelle est la zone francophone africaine.
Ainsi, puisque les détracteurs du breton convoquent régulièrement la modernité pour condamner son enseignement, cette même modernité leur rappelle une évidence : malgré l’émergence de nouvelles puissances et d’un monde multipolaire, c’est bien l’anglais qui reste la seule et unique langue utile à l’échelle internationale. Qu’elles soient diplomatiques, d’affaires ou stratégiques, les discussions au niveau planétaire se font dans la langue de Shakespeare. Et cette hégémonie n’a pas de raison valable d’être remise en cause.
Diwan Karaez devant Henri IV
Mais cette donnée n’est en rien incompatible avec l’apprentissage d’une langue enracinée et charnelle en parallèle. Une langue qui permet notamment à ceux souhaitant rester vivre et travailler au pays de trouver un emploi en Bretagne. Rappelons au passage que les petits bretons des classes bilingues, une fois arrivés dans les études supérieures, ont des résultats bien meilleurs en langues étrangères que ceux ayant suivi un parcours classique.
Ils ont d’ailleurs de meilleurs résultats dans toutes les matières. À tel point que le lycée Diwan de Carhaix arrivait en tête du classement Le Figaro en 2013 pour son taux de réussite au baccalauréat. Devant les lycées parisiens Louis Le Grand et Henri IV.
De quoi sérieusement bousculer les préjugés des médisants et les certitudes de certains conseillers d’orientation.
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