05/12/2017 – 09h50 Nantes (Breizh-info.com) – « Nous voulons du respect, pas la Légion d’Honneur ». Sous les fenêtres de la préfète Nicole Klein, vers 13 heures hier midi, une trentaine de chauffeurs VTC qui travaillent pour diverses plateformes protestent contre leurs conditions de travail et de représentativité. Le matin même, ils ont fait une opération escargot sur le périphérique depuis Atlantis à la Préfecture en passant par Cheviré et Pirmil, ajoutant des kilomètres de bouchons à ceux qui se forment habituellement à cette heure-ci.
Alors que le face à face sous les fenêtres de la préfecture se prolonge et que des policiers essaient de relever les plaques, Mahdi, qui donne de la voix avec son mégaphone, toise les policiers. « Sortez les téléphones et filmez ! », adjure-t-il ses collègues. « Le film est une arme juridique ! ». Il se lance dans un plaidoyer pour les VTC : « on ne veut pas payer des amendes ! Nous on récupère tous les bourrés le samedi soir, on nettoie les grandes agglos. Je suis chauffeur VTC à Paris, le 13 novembre [2015] j’ai travaillé gratuitement, j’ai emmené des blessés des attentats, y avait du sang sur ma banquette. On ne veut pas la Légion d’Honneur, on veut du respect ! ». Il achève, alors que les policiers battent en retraite pour ne pas envenimer la situation : « on est la relève des prolétaires, en pire ! ».
Mahdi Mukmin ne manque pas de verve. Tunisien d’origine – autour de lui, les chauffeurs VTC sont en grande partie d’origine nord-africaine, la plupart nantais, certains venus d’autres villes bretonnes, il est le seul parisien. Aujourd’hui, « Nantes est la seule ville à bouger. Le 24 novembre c’était Paris, le 22 décembre ce sera Paris à nouveau. Je suis là pour soutenir mes collègues nantais et créer une coordination ». Il n’est pas affilié à un syndicat, contrairement à certains de ses collègues nantais qui font partie du SCP-VTC, qui représente « 50 des 236 chauffeurs VTC à Nantes ».
A Nantes les revendications locales et nationales s’entremêlent. « Nous demandons d’être représentés en préfecture, la personne qui y est a été placée par les applications pour casser les mouvements et ne représente pas les collègues », explique Mahdi Mukmin. Le SCP-VTC demande 3 sièges pour les chauffeurs VTC aux côtés des taxis dans cette commission – centrale car c’est là que se prennent les décisions et les sanctions concernant les chauffeurs à Nantes.
Par ailleurs ils demandent un tarif minimum pour les VTC, ce qui obligerait en effet les applications à ne plus les fixer à leur guise. « C’est nous qui payons la TVA soit 10% et les commissions aux applications, 25%, l’Etat ne récupère presque rien des applis, surtout pour Uber installé en Hollande qui échappe totalement à l’impôt », précise Mahdi Mukmin, qui trouve en revanche que « les applis sont reçues avec les honneurs par l’Etat en lieu et place des chauffeurs qui sont exploités ».
Ce midi, la revendication des chauffeurs VTC était claire : « être reçus par la préfète pour pouvoir lui exprimer nos revendications ». Celle-ci a finalement décliné le rendez-vous, prétextant « trop d’audiences ». Les chauffeurs VTC ont donc décidé une nouvelle opération escargot sur le périphérique pour manifester leur ras-le-bol.
Louis-Benoît Greffe
Photo : breizh-info.com
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Une réponse à “Nantes : La grande colère des chauffeurs de VTC”
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