05/12/2017 – 07h45 Nantes (Breizh-info.com) – On attend donc que les trois médiateurs remettent leur rapport au Premier ministre Édouard Philippe concernant le projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Plus l’échéance approche et plus Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, se montre prudent dans ses propos. « Je laisse le gouvernement prendre sa décision », répond-il à un certain « Jérôme de Nantes » qui l’interroge quant à l’altitude à laquelle les avions survolent l’île de Nantes. Environ 365 mètres, paraît-il. La hauteur de la Tour Eiffel (Matinale de France Inter, vendredi 1er décembre 2017).
Restera-t-il ministre au cas où le gouvernement – c’est-à-dire le tandem Macron – Philippe – donne le feu vert au projet ou bien rentrera-t-il à Saint-Lunaire ? Lieu où la vie était paisible jusqu’à ce qu’il devienne ministre : « On le voit jouer au ballon avec ses garçons, faire du kitesurf sur la plage de Longchamp ou à Lancieux, du tennis ou du vélo, se déplacer en 2 cv », racontait Michel Penhouët, maire de Saint-Lunaire (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, jeudi 18 mai 2017). Évidemment, la question lui a déjà été posée. Réponse très politique : « Aujourd’hui, je me sens très utile. Reposez-moi la question en décembre » (Matinale de France Inter, jeudi 12 octobre 2017).
Dans la galaxie écolo, certains se montrent pessimistes. C’est le cas de Yannick Jadot (EELV), eurodéputé de l’«Ouest» : « Cet automne, j’ai trouvé Nicolas Hulot inquiet sur l’arbitrage à venir. J’en ai déduit que ce n’était pas un point négocié lors de son entrée au gouvernement » (L’Express, 15 novembre 2017).
D’après Nicolas Hulot, « il n’y a jamais eu de deal » concernant Notre-Dame-des-Landes. « J’ai dit à Édouard Philippe et à Emmanuel Macron quelles étaient mes convictions profondes sur un tas de sujets dont celui-ci, avant d’accepter de devenir ministre. Mon opposition à ce nouvel aéroport était donc connu de tous. Je pense que toutes les alternatives n’ont pas été étudiées. C’est pour cela que j’ai souhaité qu’une commission de médiateurs soit mise en place. »
Si le président de la République et le Premier ministre décidaient de construire ce nouvel aéroport, s’agirait-il d’une ligne rouge pour le ministre ? « Je ne fonctionne pas comme cela. Si je vous dis que c’est une ligne rouge, c’est une forme de chantage. Or je ne veux rien obtenir par le chantage ? Ce ne serait pas sain, ni durable » (L’Obs, 30 novembre 2017).
Avant de prendre la décision finale, Emmanuel Macron devra tenir compte de deux éléments importants. D’abord Nicolas Hulot fait figure de poids lourd du gouvernement, question popularité et notoriété. Dans le classement des personnalités politiques, il arrive facilement en tête avec 68% de bonnes opinions (IFOP, Paris-Match, 9 novembre 2017). Il demeure toujours en tête pour Odoxa : 47% de « bonne opinion », 36% de « mauvaise opinion » et 17%de « ne connaît pas ou pas suffisamment pour exprimer une opinion » (Le Figaro, vendredi 10 novembre 2017).
Ensuite il ne faut pas oublier qu’en 2012, l’opération César diligentée par Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, pour évacuer la ZAD « avait mobilisé 2 500 CRS et gendarmes mobiles, avant d’être stoppée avant son terme. Dans son livre Chaque jour compte (Stock), qui retrace ses six mois à Matignon, Bernard Cazeneuve estime que c’est désormais le tiers des forces mobiles nationales qu’il faudrait dépêcher sur place. En période d’alerte terroriste, est-ce vraiment une priorité ? » (L’Express, 15 novembre 2017).
Ces deux données envisagées « en même temps » feront évidemment réfléchir les gens de l’Élysée et de Matignon. Leur ardeur béton – goudron pourrait s’en trouver affectée.
Bernard Morvan
Crédit photo : OEA -OAS/Flickr (cc)
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6 réponses à “Notre-Dame-des-Landes. L’heure de vérité pour Nicolas Hulot”
La question de l’intervention policière sera certainement un critère essentiel dans le choix du gouvernement, quels que soient les arguments en faveur ou à l’encontre du projet. L’opinion publique est versatile. Elle approuvera peut-être l’évacuation de la ZAD, symbole de désordre. Mais qu’un zadiste y laisse la vie et elle risque de se retourner contre le gouvernement en l’espace de 48 heures. Et si jamais un attentat avait lieu en France au même moment, le thème des Français laissés à découvert pour complaire à Vinci pourrait être ravageur.
Dans les 2 cas la Zad sera évacuée. L’Etat n’a absolument plus le choix et mobilisera l’armee, comme l’a pu faire Mitterand.
Oui, l’évacuation de la ZAD est probablement prioritaire dans l’esprit du public. C’est elle le sujet important dans le débat, bien plus que l’aéroport lui-même. Si le gouvernement dit : « on fait évacuer la ZAD et ‘en même temps’ on abandonne le projet d’aéroport », il obtiendra sans doute 90 % d’opinions favorables. Avec le risque quand même que ce soutien ne dure pas si l’évacuation se passe mal. L’opinion est versatile !
L’opinion publique dois comprendre que ce n’est pas le désordre la ZAD, mais une forme de résistance contre l’oligarchie et le capitalisme !!
La population est sous son joug et n’est davantage considéré que comme des entités productrices et consommatrice !!
Sous prétexte de progrès et de croissance ils ruinent la planète en aliénant la personne humaine !!
Je considère la ZAD de notre dame des landes comme un acte politique , un acte de légitime résistance a la dépendance et a l’asservissement de chacun d’entres nous !!
Il est de notre devoir de citoyen du monde ou de père et mère de famille de dire NON au pillage des ressources de notre planète auquel aurons légitimement droit de jouir nos enfants et nos petits enfants et non tous ces nantis qui n’ont que d’yeux pour des billets de banques !!
Je ne suis pas pour cet aéroport, mais les zadistes sont des
crasseux qui laissent leurs merdes partout derrière eux ! Qu’ils mettent leur vigueur à nettoyer les lieux occupés pour devenir crédibles ! Pour le moment, ce sont des fainéants nuisibles !
guylaine, Je ne suis pas d’accord.
Ce sont des Veilleurs qui protègent un bocage et l’investissent avec des moyens du bord adaptés. Des cabanes n’ont jamais massacré un environnement. S’il y a merdes elles sont bio dégradables.
Alors que l’ordre structurel du béton et du goudron voulu par une arnaque politique organisée anéantiraient à jamais ce milieu naturel.
Cordialement