30/11/2017 – 12h45 Edimbourg (Breizh-info.com) – L’Écosse, en route vers le gain du Tournoi des Six Nations ? Telle est la question que se posent plusieurs observateurs après avoir vu le triomphe historique des hommes de Townsend contre l’Australie, samedi dernier (53-24).
Mais aussi l’excellent match livré contre les Blacks, avec une courte défaite (17-22) et une première victoire mitigée contre les Samoa (44-38).
Certes, il ne faut pas s’emballer. Certes, il y a l’Angleterre, qui fait figure de monstre indestructible depuis l’élimination en Coupe du Monde 2015. Mais les Écossais ont énormément d’arguments à faire valoir en vue du Tournoi des Six Nations :
Tout d’abord, outre les Hogg, Russell, ou encore Laidlaw (blessé), il est à noter la percée de nouveaux jeunes qui vont faire très mal dans les années à venir : on pense notamment à Macguigan., ou à Hoyland. Pour le reste, après plusieurs années de construction, c’est une équipe qui semble arriver à maturité, et qui devrait être à point pile poil pour la Coupe du Monde 2019, ce qui laisse deux Tournois des 6 nations pour fignoler et solidifier. Cela promet !
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L’Écosse montre en effet actuellement ce qu’on aimerait voir sur tous les terrains de rugby de l’hémisphère nord : du jeu de mouvement, de passe, parfois inconscient d’ailleurs, et l’envie systématique d’aller marquer des essais. Avec une meilleure solidité en défense (ce qui fait la force des Blacks et des Anglais), ce serait une équipe parfaite.
Les deux équipes d’Édimbourg et de Glasgow font d’ailleurs de belles impressions (en complément de la sélection nationale) en Ligue celte et en Coupe d’Europe, ce qui est un signe. Seul bémol dans ce dispositif : le départ en fin de saison de Russell vers la France, par appât financier. Cela devient insupportable et nuit à la fois au rugby celte comme au rugby français.
Autre argument en faveur de l’Écosse, son calendrier sur le tournoi à venir : Certes, l’Écosse se déplacera trois fois, en Italie, au Pays de Galles et en Irlande. Mais elle a largement les capacités de battre au moins deux de ces trois équipes, le Pays de Galles semblant en retrait ces derniers mois, l’Italie n’ayant pas réussi ses tests de novembre, l’Irlande paraissant elle très solide, mais sans autant de panache qu’à l’été – ce qui fait actuellement la marque de fabrique actuelle de l’Écosse.
Mais cerise sur le gâteau, l’Écosse recevra l’Angleterre, fin février, dans un match qui peut être énorme, car les Anglais évolueront dans un stade hostile, et les Écossais seront portés par un public plus habitué à voir leur sélection nationale briller autant. Nous vous épargnerons de commenter le match Écosse-France à venir, car il semblerait (en tout cas en amont de ce six nations) que plusieurs divisions séparent désormais les deux équipes (peut être que les Français nous feront mentir en mars, mais cela semble compliqué tant ils ont été nuls durant toute l’année 2017).
Dernier argument : il semble que les Écossais commencent à en avoir marre d’emporter les palmarès de chèvres. Avec 16 cuillères de bois dans le tournoi, ils sont en tête, avec l’Irlande, en terme de nombre d’édition où ils ont ou bien tout perdu, ou bien arrivés derniers.
Sur 123 tournois disputés, l’Écosse n’en a remporté que 22 (dont 14 victoires partagées) pour 3 Grand Chelem. Et depuis la création du Tournoi des Six Nations, c’est simple, l’Écosse ne l’a jamais emporté, la meilleure place étant troisième en 2001 et 2006. Le dernier titre remonte à 1999, lors du dernier Tournoi des Cinq Nations, c’est dire l’envie qui règne dans les rangs écossais, qui retrouvent des couleurs chaque mois qui passe.
Le XV du Chardon, porté par un public formidable (le « Flower of Scotland », lorsqu’il est repris A cappella par tout le stade d’Édimbourg, est juste monstrueux, dommage qu’il soit souvent massacré à l’extérieur par des orchestres douteux) peut remporter le Tournoi des Six Nations 2018, et entamer de la meilleure des façons la dernière ligne droite vers la Coupe du Monde au Japon en 2019.
Première étape, le 3 février, au Pays de Galles, en ouverture du tournoi. Lâchez les fauves !
Yann Vallerie
Crédit photos : DR
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