En 1952, en Corée, le major Saville (Robert Mitchum), pilote de chasse vétéran de la Seconde Guerre mondiale, désire retourner au combat aux commandes de l’avion en réaction F-86 Sabre. Il rencontre, lors d’une escale au Japon, le lieutenant Abbott (Lee Philips) qui déprime pour ne pas avoir encore abattu le moindre avion coréen. Kristina (May Britt), la femme d’Abbott, demande à Saville de l’aider. Mais ce dernier tombe amoureux d’elle, ce à quoi elle n’est pas insensible… A la base, il rencontre le jeune pilote fougueux Pell (Robert Wagner). Abbott propose à Saville un curieux marché : son épouse contre un duel avec l’as chinois. Saville refuse. Mais lors d’une mission au-dessus de la Corée du nord, Abbott est abattu par l’as coréen, avant que celui-ci ne soit lui-même descendu par Saville. Saville sacrifie son avion en se posant pour aller au secours d’Abbott. Pell est également abattu en mitraillant des soldats nord-coréens. Les trois pilotes sont aidés par une famille nord-coréenne chrétienne, laquelle est par la suite exécutée par les soldats communistes. Ils parviennent à rallier les lignes amies. Abbott demande à son épouse de lui accorder une nouvelle chance. Elle accepte et fait ses adieux à Saville, lequel ne pense qu’à retourner au combat…
Flammes sur l’Asie (The Hunters) est un film américain réalisé par Dick Powell en 1958. Il s’agit d’un film de guerre et d’amour. Il est inspiré du roman The hunters (1956) de James Salter, pilote pendant la guerre de Corée. Les nombreuses séquences aériennes sont d’une beauté rare, les North American F-86F Sabre et Republic F-84 F (jouant le rôle des MIG-15) évoluant avec magnificence au milieu des cumulus. On ne se rend pas compte que le film a été tourné aux États-Unis. La dernière partie du film met l’accent sur l’héroïsme des pilotes américains et la sauvagerie des Coréens communistes. Ceux-ci éliminent toute une famille coréenne chrétienne qui était venue en aide aux pilotes américains.
Le cinéma américain a consacré de nombreux films, pour la plupart tombés dans l’oubli, à la guerre de Corée. Les premiers ont été tournés pendant la guerre de Corée. Ils deviennent plus rares à partir des années 1960. Citons J’ai vécu l’enfer de Corée (Samuel Fuller, 1950), Baïonnette au canon (Samuel Fuller, 1951), This is Korea (John Ford, 1951), SOS Corée (Max Nosseck, 1951), Duel sous la mer (John Farrow, 1952), Un américain en Corée (Lew Landers, 1951), Une minute avant l’heure H (Tay Garnett, 1952), Retreat, Hell! (Joseph H. Lewis, 1952), Battle zone (Lesley Selander, 1952), Le cirque infernal (Richard Brooks, 1952), Le sillage de la mort (Lew Landers, 1953), Flight Nurse (Allan Dwan, 1953), La Brigade Glorieuse (Robert D. Webb, 1953), Sergent la terreur (Richard Brooks, 1953), Cessez le feu (Owen Crump, 1953), Mission over Korea (Fred F. Sears, 1953), Les corsaires de l’espace (Louis King, 1953), Les Ponts du Toko-Ri (Mark Robson, 1954), L’Escadrille panthère (Andrew Marton, 1954), Prisoner of war (Andrew Marton, 1954), Le Tigre du ciel (Gordon Douglas, 1955), Battle taxi (Herbert L. Strock, 1955), Pavillon de combat (John H. Auer, 1955), Dix hommes pour l’enfer (Harmon Jones, 1955), Commando en Corée (film anglais de Julian Amyes, 1956), Bataillon dans la nuit (Allan Dwan, 1956), The rack (Arnold Laven, 1956), Bombardiers B-52 (Gordon Douglas, 1957), Les Ailes de l’espérance (Douglas Sirk, 1957), Cote 465 (Anthony Mann, 1957), Sayonara (Joshua Logan, 1957), La Chute des Héros (Karl Malden, 1957), Flammes sur l’Asie (Dick Powell, 1958), La Gloire et la peur (Lewis Milestone, 1959), Les feux de la bataille (R.-G. Springsteen, 1959), Les Marines attaquent (Hall Bartlett, 1960), Héros de guerre (Burt Topper, 1960), Marines, let’s go (Raoul Walsh, 1961), Sniper’s ridge (John A. Bushelman, 1961), La guerre est aussi une chasse (Denis Sanders 1962), Un crime dans la tête (John Frankenheimer, 1962), Un Homme doit mourir (George Seaton, 1963), War is hell (Burt Topper, 1963), L’Odyssée d’un sergent (Buzz Kulik, 1968), M.A.S.H. (Robert Altman, 1970), Macarthur, le général rebelle (Joseph Sargent, 1977), Inchon (Terence Young, 1981). Le filon de ces films s’est donc tari dans les années 1960. On notera que malgré le prestige de certains réalisateurs, aucun de ces films ne peut être considéré comme un véritable chef d’œuvre.
Quel est l’esprit de ces films américains ? Peu de films remettent en cause l’engagement américain en Corée car ils ont été tournés en pleine guerre froide, à une époque où le communisme était combattu en Amérique. Mais ces films ne sont pas pour autant d’esprit patriotique. Par exemple, Samuel Fuller a tourné deux films qui montrent la guerre dans ses aspects quotidiens, sans prôner l’héroïsme. Quelques films diffusent cependant un message patriotique : Retreat, Hell!, Flight Nurse, Sergent la terreur, Le Tigre du ciel, Les Ailes de l’espérance, Bombardiers B-52, Flammes sur l’Asie, Macarthur le général rebelle. Un crime dans la tête reste, aujourd’hui encore, l’un des films où le message anticommuniste est le plus virulent. Notons également un documentaire français, Crèvecœur, réalisé par Jacques Dupont et sorti en 1955.
Kristol Séhec
Flammes sur l’Asie, DVD 16,99 euros, Blu-Ray 19,99 euros. ESC Editions.
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