15/11/2017 – 15h00 Nantes (Breizh-info.com) –Fondé par Yves Le Neveu et Guy Halna du Fretay, le Souvenir Chouan de Bretagne se bat depuis 23 ans pour que la mémoire de nos ancêtres bretons, combattants pour la liberté de conscience, victimes de la Révolution, soit honorée.
Son actuel président, Noël Stassinet, met toute son énergie à concrétiser son ambition « Connaître le passé, c’est mieux vivre le présent et préparer l’avenir » et sa devise » Doue ha mem bro » ( Dieu et mon pays ).
Pour cela, il publie des articles d’actualité et de nombreuses études sur le site de l’association –souvenirchouandebretagne.over-blog.com – Actuellement, vous y trouverez le récit des mésaventures de Claudine Dupont-Tingaud, une analyse de l’intervention d’Edouard Philippe à Rethondes pour la commémoration des combats de 14/18, une brève biographie d’Hyppolite Magloire Bisson ou un reportage sur l’ouverture de l’Inguimbertine, musée bibliothèque à l’Hôtel Dieu de Carpentras. Les membres reçoivent une revue semestrielle qui, outre le compte-rendu des activités de l’association, contient des articles très documentés sur les événements révolutionnaires et les combats des chouans.
Cet engagement contre le » mémoricide » des crimes révolutionnaires, selon l’expression due à Reynald Sécher, se traduit également par la participation aux rassemblements pour honorer les nombreuses victimes de cette période de notre histoire, trop souvent ignorées, voire méprisées, par les autorités officielles et les » historiens » à leur service.
Dans ce but, chaque année le SCB organise une commémoration des noyades de Nantes, perpétrées par Jean-Baptiste Carrier.
» Quel torrent révolutionnaire que la Loire ! » s’extasiait-il devant la Convention! Pendant cent jours, ce « technicien cyclothymique de l’extermination » (Yves Durand) porta à son paroxysme la terreur révolutionnaire dans la cité des Ducs. Cet amateur de belles cérémonies civiques en l’honneur de la Déclaration des Droits de l’Homme sera responsable de la mort de plusieurs milliers de prisonniers retenus dans les geôles nantaises, auxquels il faut ajouter 2000 à 5000 victimes mortes par noyade en Basse-Loire.
Dans » Carrier et la Terreur nantaise » ( Perrin 1987), l’historien J.J. Brégeon rappelle qu’il y eut plusieurs formes d’extermination. La première, qui fut l’œuvre des commissions militaires, comblèrent de fusillés les carrières de Gigant. La seconde par l’épidémie fit périr des milliers de détenus dans l’Entrepôt des Tabacs. La dernière enfin usa de la noyade et du massacre sans jugement. « On commença par les prêtres réfractaires pour finir par les enfants», rappelle le professeur Yves Durand dans la préface de l’ouvrage précité.
Cette année, ce rassemblement aura lieu le dimanche 26 novembre. Il sera plus spécialement consacré à l’exécution de Matthieu de Gruchy, calviniste converti au catholicisme et ordonné prêtre en 1787. Il sera fusillé sous le Directoire le 28 novembre 1797 place Viarme.
Le rendez-vous initial de cette journée est prévu à l’arrêt du Navibus avec un départ de la capitainerie du Port de Nantes à 12 H 45. Dix minutes de traversée à l’endroit même emprunté par ces malheureux dans leur dernier voyage. Le dépôt de la gerbe se fera sur la Loire en face de Trentemoult là où les embarcations commençaient à sombrer. Un déjeuner suivra dans une guinguette à Trentemoult. Enfin, à 16 heures, place Viarme, un hommage sera rendu à Matthieu de Gruchy.
Pour le repas, il est impératif de s’inscrire RAPIDEMENT auprès de N. Stassinet, contact par le Blog ou Souvenir Chouan de Bretagne, 2 rue de Solferino, 44130 Fay de Bretagne.
27 € pour les Membres du Souvenir Chouan de Bretagne, 29 € pour le conjoint non-adhérent, 32 € pour les non-adhérents, 20 € pour les moins de 18 ans.
Crédit photo : DR
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3 réponses à “Le Souvenir Chouan de Bretagne se bat pour le devoir de mémoire”
Il est temps que soit reconnu le génocide commis par la Révolution dans de nombreuses provinces de France et plus particulièrement en Vendée et en Bretagne !! Et il est temps aussi que les noms des criminels responsables de tant d’ horreurs soient portés à la connaissance de tous les français en commençant par les scolaires !!!!!!!
« DOUE ha mem bro » et non « Dour ha mem bro » (qui veut dire « de l’eau et mon pays »)…
Surprise que de voir un article de ce journal informatique à grande diffusion consacré au Souvenir Chouan de Bretagne. Merci au journaliste qui l’a réalisé.
Seulement une petite remarque concernant le Procès de Carrier tel qu’il en a été rendu compte dans La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne N°38 de décembre 2014: Carrier n’a pas été jugé et condamné en raison de ses crimes. Non !
Le député de Seine et Oise à la Convention, Charles-François Dupuis, régicide comme il se doit, présentera Carrier non comme « un fougueux révolutionnaire, persécuté par l’aristocratie, mais comme un des agents les plus forcenés de la conspiration des rois de l’Europe ».
Il fallait oser le dire devant la Convention, Assemblée de criminels de l’époque ! Dupuis l’a fait. Ainsi apparaîtra le troisième motif de la condamnation de Carrier : » attendu qu’il l’a fait sciemment, méchamment, et dans des intentions contre-révolutionnaires… »
Ils seront deux seulement à l’accompagner à l’échafaud alors qu’ils auraient du être 33. C’est le stupéfiant retournement de situation de l’affaire des 132 Nantais qui a fait déboucher sur ce Procès par lequel beaucoup se sont refaits, sur le dos de Carrier, une virginité.
A notre époque, toujours, Carrier est accusé unique ; on oublie ses complices. Peureux ? Allons donc! Le profit était si facile avec l’impunité de la Convention. Carrier une crapule ? Non, un fonctionnaire zélé. D’ailleurs les Représentants en mission viendront témoigner pour lui ; ils lui avaient succédé en Loire-Inférieure à partir de la fin février 1794. Ils assureront n’avoir entendu aucune plainte à son sujet.
Meignet, vrai bandit, régicide comme il se doit, responsable de la répression à Toulon, et qui sévira dans le Vaucluse et le lyonnais. On lui doit les massacres de Bédoin avec la complicité de Suchet général, futur Maréchal de France et duc d’Albuféra – qui rendra la terre de Bédoin stérile en y déversant du gros sel – et les 332 guillotinés d’Orange.
Merci en tous les cas pour cet article et l’annonce de la Journée du Souvenir des Noyades le dimanche 26 novembre. Le nombre de ces assassinats oscille entre 6 mille et dix mille en se basant sur le nombre de prisonniers à Nantes et leur absence à la fin mars, après le départ de Bo et Bourbotte, chiffre bien supérieur à celui des 2 à 5 mille victimes annoncé. C’est le chiffre repris en boucle par certaine personne sans chercher à faire des carottages !
Noël Stassinet
Souvenir Chouan de Bretagne