08/11/2017 – 08H45 Ostie (Breizh-info.com) – Le second tour des élections municipales, à Ostie, banlieue de Rome de 83 000 habitants, opposera donc Giuliana Di Pillo, candidate du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, et Monica Picca, de la droite libérale.
Mais la vraie surprise de cette importante élection locale a été le résultat de CasaPound Italia : le mouvement à la tortue passe de 2% lors du précédent scrutin à Ostie à 9,08%, avec des pics de 20% dans les quartiers populaires comme Nuova Ostia et Villaggio San Giorgio, où le Parti democratique a pris la moitié des votes.
Une progression significative, dans une élection qui servait de boussole au niveau électoral et politique en Italie.
Car Ostie n’est pas seulement la « plage de Rome » – ville auquel elle appartient, d’une point de vue administratif– mais c’est aussi le lieu où la corruption du système politique italien a émergé d’une manière frappant.
Suite à l’enquête nommée «mafia capitale» qui a bouleversé la politique romaine en révélant l’étroite imbrication entre les coopérative de gauche, des criminels de droits communs et les hommes politiques des principaux partis de gauche et de droite, le “municipio” (l’équivalent des arrondissements parisiens) de Ostie a été dissous.
Son président, Andrea Tassone, du Parti démocratique, a été condamné a 5 ans de prison pour corruption, même si le tribunal a ensuite établi que la définition de “mafia” n’était pas appropriée, dans le cas de ce scandale.
Ces affaires ont toutefois conditionné le vote, poussant de nombreux citoyens à ne pas aller voter: le taux de participation final était de 36,15%, soit 20 points de moins que le premier tour municipal de 2016, où la participation était de 56,11%.
Mais la dimension “locale” de cette élection ne doit pas tromper: même si elle n’est pas une ville autonome, Ostie compte 83.000 résidents, et même 231.000 si l’on considère l’ensemble du municipio 10 (arrondissement) qui a pris part au vote ; c’est une population équivalent à la treizième ville italienne.
Pour CasaPound, il s’agissait d’un test nettement plus difficile que lors des élections à Bolzano (107.000 habitants), Lucca (89.800) ou Todi (16.800), élections pour lesquelles le mouvement de Gianluca Iannone avait déjà eu des élus.
Maintenant, grâce à son résultat impressionnant, Luca Marsella, le leader de Casapound Ostie, rejoint la poignée de militants de la tortue déjà entrés dans les institutions. Son élection est encore plus remarquable en pensant à la dure campagne médiatique orchestrée ces dernières semaines contre lui et contre CasaPound en général .
Dans la semaine précédant le vote, de dures attaques sont en effet venues à la fois de la droite comme de la gauche. Et notamment une série d’articles diffamatoires publiés sur le journal libéral « Il Foglio ». Le jour même du vote, l’hebdomadaire « L’Espresso », le magazine de gauche italien le plus lu, a publié un long dossier sur « l’argent de CasaPound », faisant allusion à des financements qui seraient issues de circuits internationaux plus ou moins occultes. Le même article a finalement conclu que les activités commerciales de Casapound étaient toutes parfaitement légitimes, tout en laissant le lecteur dans le doute …
Calomnie sans preuves, comme ce fût également le cas pour ceux qui ont peint CasaPound Ostia comme étant liée au clan mafieux de la cité, en raison de la sympathie exprimée sur les réseaux sociaux par un membre (qui n’a jamais été condamné) d’une famille d’Ostia souvent au coeur d’enquêtes judiciaires.
Les membres du clan dont parlent les journalistes vivent à Nuova Ostia, où, selon les accusations des magistrats, ils dirigeraient le racket du logement social. Mais les votes de CasaPound ne sortent pas de ce seul quartier. C’est au village de San Giorgio, à Acilia, trés loin de Nuova Ostia, que Luca Marsella a enregistré les données électorales les plus élevées, soit 21%. Dans la zone résidentielle Infernetto, CasaPound a pris 12%, avec des pics de 17%. Il y a ensuite un 15% dans certains quartiers du centre
Malgré cette campagne diffamatoire, 5944 citoyens d’Ostie ont voté pour Marsella. Un résultat obtenu notamment en raison de l’investissement local sur une partie de ce territoire, comme ce soutien auprès de 250 familles pauvres d’italiens, à qui CasaPound apporte régulièrement de la nourriture et des biens depuis de nombreuses années.
« C’est une grande victoire de CasaPound à Ostie. Merci à tous ceux qui ont voté pour nous: à ceux qui l’ont fait parce qu’ils nous voyaient tous les jours à leurs côtés dans les rues et les places d’Ostie et à ceux qui ont eu le courage de penser avec leur propre tête et leur capacité à ne pas être hypnotiser par les sirènes des médias toxiques. C’est avant tout une victoire du peuple ». exprimait M. Marsella sur facebook pour sa première déclaration.
Pour le second tour, le report des voix des électeurs de Casapound sera décisif pour l’élection du nouveau maire, mais M. Marsella a déjà déclaré qu’il ne ferait alliance ni avec Picca ni avec Di Pillo et ne soutiendrait aucun des deux candidats. Le mouvement se prépare en effet à mener une forte opposition au vainqueur, quel qu’il soit.
Désormais, le mouvement de la tortue attend les élections législatives qui auront lieu en 2018. Pour entrer au Parlement, il faut plus de 3%. Un résultat difficile à l’échelle nationale, mais les militants de Gianluca Iannone pensent qu’ils peuvent aussi remporter cette victoire.
Le climat semble très favorable au mouvement placé sous la bannière d’Ezra Pound. Casapound vient d’ouvrir son 100ème local en Italie. Des représentants politiques élus dans d’autres mouvements commencent à rejoindre les rangs de la Tortue.
Récemment, Andrea Bianchi, maire de Trenzano, petit ville de 5000 habitants prés de Brescia, a pris son adhésion. C’est le premier maire du mouvement. La même chose est arrivée à Giuseppe Gioia, vice maire de Montelibretti, ville d’une ampleur similaire à proximité de Rome.
Des évènements suffisamment importants pour alerter et inquiéter le Parti démocrate, qui a demandé au ministère de l’Intérieur s’il était légalement possible d’avoir un maire fasciste aujourd’hui en Italie.
Adriano Scianca
Crédit photo : DR
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