Le 30 août dernier sortait le film Seven Sisters, de Tommy Wirkola (Dead Snow 1 et 2, Hansel et Gretel ..), avec comme acteurs principaux notamment Noomi Rapace, ou encore Willem Dafoe. Sur le papier, le sujet du film était particulièrement alléchant, comme le montre le synopsis ci-dessous. Après visionnage, on a tout de même été un peu déçu, malgré de l’ambition, et, il faut le reconnaitre, le mérite d’avoir fait un film qui se tient avec un budget limité.
Tout d’abord, ce film est interdit aux moins de 12 ans (en effet, certaines scènes particulièrement sanglantes peuvent choquer les plus jeunes).
Synopsis : 2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances, sous l’égide de Nicolette Cayman. Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles. Confinées dans leur appartement, prénommées d’un jour de la semaine, elles devront chacune leur tour partager une identité unique à l’extérieur, simulant l’existence d’une seule personne : Karen Settman. Si le secret demeure intact des années durant, tout s’effondre le jour où Lundi disparait mystérieusement…
De prime abord, le scénario semble réaliste : on le sait, la démographie mondiale explosant (et notamment celle de l’Afrique) pourrait à moyen terme avoir d’importantes et redoutables conséquences pour l’humanité. Des politiques de régulation de population – notamment dans les zones à forte croissance démographique, ce qui n’est pas le cas de l’Europe ou du Japon – pourraient permettre d’éviter ces conséquences.
Dans Seven Sisters, le parti pris du réalisateur est celui de faire des régulateurs de population les grands méchants du film . Passons, mais on soulignera toutefois l’incohérence à dénoncer un peu rapidement ceux qui veulent réduire la population mondiale pour le bien être et la préservation des générations futures, tout en filmant des plages, des rues, des immeubles bondés, et une ambiance rendue totalement anxiogène par cette surpopulation.
https://www.breizh-info.com/2014/04/17/11162/sommes-trop-nombreux-terre-compte-rebours-dalan-weisman
Pour le reste, ce que l’on regrette, c’est la trop grande place laissée à l’action (on sent les influences de celui qui a fait le film de massacre Dead Snow) alors qu’on aurait aimé une plus large part attribuée à l’enfance, puis à la psychologie des 7 soeurs, et à l’étude un peu plus développée de leurs relations, de leur quotidien. Peu (voir très très peu) de place non plus sur le thème central du film : la construction de son identité, de sa personnalité, alors que l’on grandit dans l’anonymat d’un appartement, et que notre vie est fondue dans celle de 6 autres personnes. Mais aussi la recherche de sa propre liberté vis à vis du groupe, y compris familial.
Cela va beaucoup trop vite concernant cette partie, pour laisser ensuite place à de l’action (Pan Pan, Boum, Boum) quasiment ininterrompue jusqu’à la fin du film – une fin qui surprendra tout le monde, et qui pour le coup est bien réussie.
On soulignera l’excellente performance de Noomi Rapace, mais aussi de Willem Dafoe, qu’on voit finalement assez peu.
En résumé, Seven Sisters laisse une frustration en bouche : c’est un film à fort potentiel, mais qui mériterait d’être réalisé sous l’angle du thriller psychologique en mode Science-Fiction plutôt que dans le cadre d’un film d’action (car c’est au final ce que c’est).
Le film vaut quand même – parce que réalisé avec un budget limité et parce qu’il plaira aux amateurs de films d’action mais pas que – un 13 sur 20.
Yann Vallerie
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Cinéma. Seven Sisters : de l’ambition, mais une déception au final”
J’approuve cette critique.